Magazine Cinéma

Under the skin - 0/10

Par Aelezig

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Un film de Jonathan Glazer (2014 - UK, USA, Suisse) avec Scarlett Johansson

David Lynch + Terrence Malick + Richard Kelly + Lars Von Trier = Jonathan Glazer

L'histoire : Une jolie brune, muette et l'air peu aimable. Qui séduit des hommes. En Ecosse.

Mon avis : La super grosse déception. La super grosse stupéfaction. Les critiques étaient délirantes d'enthousiasme et je me souvenais également d'avoir vu de bonnes chroniques sur vos blogs. J'ai donc choisi ce film... les yeux fermés, si je puis dire, persuadée que j'allais me régaler. 

Oups. 

Ca commence d'abord par des images de l'autre monde, un oeil, des ronds, une tasse de café qui se remplit (enfin, moi je croyais que c'était ça, mais en fait non)... Allons bon, me dis-je, nous avons trouvé notre nouveau Terrence Malick. Ensuite, nous avons cette nana qui ne dit pas un mot (t'as pas dû être trop fatiguée sur ce tournage, Scarlett...), qui séduit des hommes sans parler. Envoûtés, ils la suivent... dans un espace totalement noir où peu à peu ils s'enfoncent dans... le sol ? un magma ? un océan de peinture ? Bon. Ca doit être conceptuel. Comme les lapins de David Lynch. 

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L'Ecosse, sauvage et désolée, brumeuse et glacée. Et notre gonzesse qui continue son petit jeu, toujours sans un mot. Y a un motard qui la suit. On ne sait pas pourquoi, on ne le saura jamais. La fille tue un homme sur une plage, alors qu'il vient d'échapper à la noyade et laisser son bébé tout seul dans la tempête, sur la grève ; séduit un freak (un vrai monsieur, atteint de neurofibromatose), que l'on retrouve ensuite en train de gambader tout nu dans les herbes hautes ; réussit à faire l'amour pour de bon avec un homme jusqu'au moment où... flûte, ça ne rentre pas (ou alors ça lui fait des sensations inconnues, j'sais pas ; de toutes façons j'ai rien compris), et alors elle repousse le monsieur pour aller s'examiner l'entrejambe avec un miroir. Richard Kelly, sort de ce film !!! 

Bon finalement, sur la fin, on comprend que notre ingénue est d'un autre monde ou d'une autre espèce. OK. Et c'est tout ? Ben oui. On ne sait toujours pas d'où elle sort, pourquoi elle ne parle pas, pourquoi elle fait ça, etc. etc. Et pourquoi tous les pitchs annoncent qu'il s'agit d'une extraterrestre alors que dans le film, ce n'est jamais évoqué ? Sauf à la fin, où là, oui, on peut le supposer. Sans doute que s'ils ne l'avaient pas fait, nous balancer la solution extraterrestre, (idée des distributeurs ?), les gens seraient partis encore plus vite de la salle ! Ah ah ah ! C'est vrai que là, on s'attend à apprendre des choses sur ses objectifs, ses raisons, sa planète... Donc on patiente. Et rien.

Avec mon homme, on n'a pas arrêté de rigoler, parce qu'on n'avait jamais vu un truc aussi bizarre et aussi nul ! Et c'est pour ça qu'on a réussi à regarder jusqu'au bout : pour voir où le "délire de l'artiste" allait le conduire ! Fumisterie, oui.

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Ensuite on est allé revoir de plus près les critiques et alors là, on a ri encore davantage. On s'est demandé si on était pas devenus totalement idiots, suite à un nuage toxique qui aurait envahi le département dans la journée, sans prévenir. Parce que, les commentaires de ces messieurs et dames les bobos parisiens, on ne pigeait même pas ce qu'ils racontaient. Quelques échantillons : "d’hallucinations fortes, de chimères impressionnantes, de transfigurations glaçantes, qui nous hanteront encore longtemps" - "le programme le plus simple, le plus puissant, et le plus essentiel qui soit" - "un poème érotique et romantique, un labyrinthe de miroirs qui exacerbe délicieusement les ambiguïtés du jeu dramatique" - "un film fascinant qui, sous la peau de la science-fiction, interroge le statut de la star Scarlett Johansson et, plus largement, la puissance du cinéma" - "plongée dans un monde de pures sensations, fruit d'une harmonie inouïe entre l'image et le son" - "un film au sensorialisme supérieur, pur récit plastique dont la lumière serait le principal agent, et l’actrice, l’écran absolu de ses projections numériques, l’alambic roi de ses passions glaciaires"...

Franchement... moi j'appelle ça de la masturbation intellectuelle.

Côté public, autre son de cloche. On aurait dû commencer par là. C'est une méthode. Sauf que ça ne marche pas tout le temps (pour le cinéma français, entre autres...). Il y a quelques intellos qui défendent le film en criant au chef d'oeuvre incompris et qu'ils emm... ceux qui les traitent d'intellos. A mon avis, parce qu'ils n'ont pas tout compris eux-mêmes, et qu'ils seraient bien incapables d'expliquer pourquoi c'est génial. OK, vous avez le droit, les mecs. Et la majorité... qui eux parlent d'escroquerie, de figure de style, pour faire "genre" dans les salons...

Et vous savez quoi ? Le réalisateur dit s'être inspiré en grande partie de La grande illusion de Jean Renoir (1937) ! Alors là... Ca doit être moi qui viens d'une autre planète.

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De Jonathan Glazer, j'avais vu Birth, qui m'avait semblé assez zarbi mais pas inintéressant.

Bon alors maintenant, les gars, les filles, ceusses qui avez aimé... j'attends vos arguments !


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