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Flight of the Conchords

Par Tinalakiller

Créée par James Bobin, Jemaine Clement et Bret McKenzie.

Avec Jemaine Clement, Bret McKenzie, Rhys Darby, Kristen Schaal, Arj Baker...

Série comique américaine. 2 saisons. 2007-2009.
Flight of the Conchords

Bret McKenzie et Jemaine Clement débarquent à New York dans l'espoir de se faire un nom dans le monde de la musique. Originaires de la Nouvelle Zélande, les deux hommes ont monté leur propre groupe. Jusqu'où vont-ils aller ? Surtout avec un agent qui cumule une double casquette de consul de la Nouvelle Zélande...

Flight of the Conchords

Après avoir découvert l'excellent (et je ne le dirais jamais assez) Vampires en toute intimité, j'avais envie d'en savoir plus sur les réalisateurs et scénaristes dans l'espoir de découvrir d'autres pépites venues tout droit de Nouvelle-Zélande. Après avoir effectué quelques recherches (c'est là où je remercie solennellement mon ami Google), j'ai donc appris que le co-réalisateur de ce film, Jemaine Clement, est le créateur et co-acteur principal de la série Flight of the Conchords. L'autre co-réalisateur, Taika Waititi, a signé quelques épisodes. En général, c'est James Bobin (qui fait aussi partie des co-créateurs de la série) qui réalise les épisodes. La série s'est même permis d'inviter un grand réalisateur derrière la caméra (à l'épisode 5 de la deuxième saison) : Michel Gondry. Pas étonnant vu que son univers colle assez bien avec celui de la série ! Cette série n'a eu que deux saisons (composées d'une petite dizaine d'épisodes durant à chaque fois presque 30 minutes). Mais on ne peut pas la limiter à une série. En effet, il s'agit à l'origine d'un duo (formé donc par Clement et Bret McKenzie) de musiciens folk humoristiques. Ce duo a par ailleurs remporté un Grammy Awards. Petite précision : avant d'être une série télé diffusée sur HBO à partir de 2007, il s'agissait d'une série destinée à la radio, sur BBC Radio 2. Revenons à ce qui nous intéresse : sa version télé. La série permet alors d'exposer les chansons de ce groupe au cours des différents épisodes. Ainsi, les spectateurs suivent l'histoire des doubles fictionnels de Jemaine Clement et Bret McKenzie, qui sont présentés comme deux musiciens losers, venant tout droit de la Nouvelle-Zélande, tentant leur chance aux Etats-Unis. Et ils ne sont pas prêts à remporter du succès : leur manager Murray Hewitt ne leur propose que des plans foireux en jouant dans des endroits dont tout le monde se fout éperdument de la musique. Leur musique d'ailleurs (que ce soit au niveau du texte ou même de la mélodie), quand ils jouent dans ces fameux endroits, n'est pas toujours bonne inspirée : on comprend aisément leur échec. En réalité, le spectateur peut alors découvrir le talent de Flight of the Conchords à travers les nombreux délires (présentés comme un clip vidéo, ce qui marque l'idée d'une fiction dans la fiction), qui semblent intervenir en dehors de la réalité (même quand les personnages font quelque chose de concret dans le quotidien). La série exploite alors bien l'idée d'une mise en abyme avec les doubles fictionnels : les vraies séquences musicales seraient ce que le groupe (dans la série) ne pourrait pas jouer et interpréter dans leur réalité. Au-delà de l'exploitation d'une idée de fantasme et de rêve qui ne parvient pas réellement à se concrétiser, c'est surtout l'humour qui prime très rapidement.

Flight of the Conchords

Cet humour, qui tend souvent vers l'absurde et le dixième degré, va probablement déstabiliser certains spectateurs, mais en ce qui me concerne, j'étais très souvent pliée en quatre ! On a droit à toutes sortes de parodies, qui tendent parfois même à l'hommage (la frontière est parfois assez floue, ce qui fait tout le charme de cette série). Ainsi, une rencontre avec une jolie fille (The Most Beautiful Girl (in the Room)) ou une simple rupture amoureuse peut vite prendre de drôles de proportions dans la surexagération des sentiments (I'm not crying est pour moi un des meilleurs moments télévisuels). Il faut d'ailleurs privilégier Flight of the Conchords en version originale rien que pour constater la qualité même des paroles. La série n'hésite également pas à parodier différents genres et courants musicaux, en mettant bien en avant certains clichés ou manies véhiculées notamment dans les clips. Il ne faut d'ailleurs pas s'étonner de voir ou d'entendre des ressemblances avec des mélodies ou des clips, cela est totalement volontaire. On s'éclatera alors à faire le lien avec tout ce qu'on connait : les Beatles, les Daft Punk, West Side Story, Gainsbourg, La Macarena, Billy Joel, Bonnie Tyler, Black Eyed Peas... L'hommage le plus marquant de la série selon moi est certainement celui consacré à David Bowie dans l'épisode 6 de la première saison, sobrement intitulé " Bowie ". Les clins d'oeil sont évidemment très pertinents. Au-delà du gros délire ambiant, ces parties musicales sont notamment le moyen de se moquer de la bêtise même de l'industrie musicale actuelle, qui met en avant un sexisme et une misogynie complètement tolérée dans le milieu, et même de s'interroger plus généralement sur le racisme et le sexisme notamment. Le racisme et le sexisme sont tout de même des sujets assez récurrents évoqués au cours des épisodes (même si d'autres sont traités), les deux membres du groupe étant eux-mêmes victimes de racisme même s'ils sont également racistes envers les Australiens. Il y a même un épisode, qui peut paraître (à l'image de toute la série) décalé mais qui reste pertinent, dans lequel les rôles hommes-femmes sont inversés.

Flight of the Conchords

Flight of the Conchords est un excellent groupe de musique, en ce qui me concerne une très bonne surprise et découverte (oui, j'écoute régulièrement leurs albums grâce à mon ami Spotify). Les deux membres du groupe sont également de très bons comédiens, même s'ils jouent finalement leurs doubles. Ils incarnent tous les deux des personnages atypiques, décalés, hors de la réalité, losers et très attachants à la fois. Ils jouent aussi beaucoup avec leur physique, qui permet de rendre une séquence musicale encore plus décalée : Jemaine Clement est très grand, avec des lunettes et une grande bouche tandis que Bret McKenzie est assez petit et très mince. Pour la petite info (car je ne l'avais pas reconnu et je n'en ai pas encore parlé lors des présentations), McKenzie est Figwit dans Le Seigneur des Anneaux et l'Elfe Lindir dans Le Hobbit : Un voyage inattendu. Il a aussi été oscarisé pour avoir écrit et composé " Man or Muppet " pour le film Les Muppets, le retour (je compte bien parler de ce film sur ce blog). En tout cas, j'ai trouvé le duo très complémentaire. J'ai également beaucoup aimé Rhys Darby, qui interprète Murray Hewitt, leur manager incompétent qui a pour habitude de faire l'appel alors qu'ils ne sont que trois dans la pièce ! Tout en restant un rôle secondaire, ce personnage est de plus en plus développé, au point qu'il crée lui aussi des situations improbables et ridicules. Il y a même un épisode où il se met à chanter de l'opéra (enfin en réalité c'est Andrew Drost) qui interprète cette partie, mais ça reste très drôle !) dans un moment tout particulièrement grandiloquent ! Il est touchant parce qu'il croit totalement en sa mission, bien plus que le groupe en lui-même, au point de ne plus penser à son travail et à sa famille. Kristen Schaal (actuellement dans la série The Last Man on Earth) est également excellente dans le rôle de Mel, une groupie barrée et obsédée, limite psychopathe ! Elle m'a parfois rappelée Rose (Melanie Lynskey... décidément vive la Nouvelle-Zélande !) dans Mon Oncle Charlie ! Enfin, il y a également de super guests. Je pense notamment à Art Garfunkel (dans un épisode sur les sosies) ou encore John Turturro dans un clip hommage aux Seigneurs des Anneaux !

Flight of the Conchords

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