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Mieux vivre son congé parental.

Publié le 31 mars 2016 par Encoreunblogdemere

J’aurais pu mettre « bien vivre » ou « survivre » (est ce que toi aussi tu as la chanson de Balavoine dans la tête maintenant?) mais je ne suis pas sure que cela aurait été approprié… En congé parental, on n’est pas non plus en prison, on ne peut pas vraiment se plaindre, et pourtant ! Ce n’est pas facile à vivre de passer ses journées seul(e) avec ses enfants, de gérer la maison, l’administratif, les tâches ménagères, le sentiment d’être inutile et de ne pas « ramener d’argent », d’être un peu coupé(e) du monde et de la vie active.

J’ai été une working mum, avec de gros horaires, et je suis maintenant une maman en congé parental à temps plein. Je songe désormais à reprendre une activité mais à temps partiel et, dans un premier temps, de la maison. Un pari difficile quand on connait Miniloute, mais je pense que c’est le cheminement qui nous convient à tous.

Alors le congé parental (dans mon cas ce n’est pas exactement le terme, car je n’étais pas salariée avant d’arrêter mon activité) c’est bien pour plein de raisons : on a la chance de voir grandir ses enfants, on est dispo si il y a le moindre souci avec les grands (grève de l’école ou de la cantine, vacances scolaires, maladies… Rendez vous en urgence et en tous genres), on peut organiser la vie de la famille pour pouvoir vraiment profiter des moments où tout le monde est là, faire les courses en semaine, éviter la queue à la poste (ah non, ça, c’est pas possible), faire la lessive, le ménage, la vaisselle sans (trop) se presser. Bon, dans la réalité, ça ne se passe pas vraiment comme ça et on n’a pas toujours le temps de tout faire, on est souvent fatigué et surtout… On peut mal le vivre.

Car en congé parental on est éloignés de la vie active, du travail, de la société, on ne parle pas tous les jours à ses collègues de bureau autour d’un café rapide (le café on le boit souvent froid avec un bébé sur les genoux). On ne côtoie pas beaucoup d’adultes en dehors des sorties d’écoles et on peut vite se sentir « enfermé ». De plus, j’ai tendance à me sentir diminuée, moins utile qu’en travaillant : je vis aux crochets de l’état, je ne ramène pas de salaire, je reste à la maison toute la journée et tout le monde semble croire que je me tourne les pouces. J’exagère bien entendu, mais bien souvent je vis mon parental comme une contrainte et non une chance.

En gros : mes journées se résument à aller déposer la grande à l’école, faire la vaisselle, le ménage, tenter de lire et répondre à mes mails et de prendre un petit déjeuner avec un bébé qui veut les bras non stop, faire la lessive, le rangement (toujours avec un bébé qui pleure et veut être porté). Certains jours je vais faire les courses, ou je passe à la pharmacie/banque/poste/[insérez un autre rdv administratif où c’est trop chouette d’attendre avec un bébé]. J’essaie de proposer des jeux ou des activités à mon bébé aux besoins intenses, de faire à manger, je compose avec ses siestes aléatoires et les tâches ménagères, les courriers urgents, mes projets pro ou non, et le goûter avant de repartir pour l’école. Je ne te mets pas le détail parce que c’est assez barbant en fait… Mais sache que je suis aussi active que quand je bossais ! C’est juste différent.

Alors je vais partager quelques astuces que j’aurais voulu qu’on me donne quand Miniloute n’avait que quelques mois, qu’elle pleurait toute la journée et que je pleurais moi aussi d’épuisement, de ras le bol et de solitude. Ca va mieux maintenant, je te rassure, parce que j’ai trouvé un rythme qui me convient mieux.

Rencontrer d’autres parents :

Alors ça, c’est un truc tout nouveau que j’ai découvert grâce aux copines du net. Il existe des endroits appelés « Lieux d’Accueil Parents Enfants » (LAEP) un peu partout en France. Souvent, c’est au sein de centres sociaux, de crèches, de haltes garderies et c’est un genre de rendez-vous où on vient de façon anonyme et gratuite, quand on veut, sans obligation. J’ai trouvé un LAEP pas très loin de chez moi qui accueille les parents et enfants de moins de 3 ans 2 fois par semaine, et je n’y suis allée que 2 fois pour l’instant, le mardi matin après l’école. Le principe est simple : un espace pour que les enfants jouent, lisent, comme dans une crèche classique, des pros de la petite enfance (en général des auxiliaires de puériculture), un endroit pour se retrouver, sortir un peu de son quotidien, laisser bébé se socialiser à son rythme. On peut s’asseoir avec d’autres parents et les puéricultrices, boire un café, discuter, pendant que bébé joue sous notre surveillance. Pour Miniloute c’est encore un peu dur de se séparer de moi mais à chaque fin de matinée je vois qu’elle commence à aller vers les autres en confiance et jouer sans moi.

accueil parent enfant

Sortir, sortir et encore sortir !

Même si c’est pour acheter le pain, aller au parc, faire le tour du pâté de maison… 2 sorties par semaine, c’est mon minimum. Tous les jours, c’est le mieux, de préférence le matin mais parfois l’après midi, la sieste se fera aussi en poussette, en voiture, en porte bébé… Sortir et respirer, ça sera bénéfique autant à vous qu’à bébé.

Il y a aussi la solution des cafés poussettes, des lieux spécialisés dans les activités parent et enfant (payantes mais de temps en temps ça peut être pas mal)

Depuis que j’ai le permis et ma voiture c’est encore plus facile, mais même en poussette, quand il fait beau, c’est toujours agréable (et ça passe le temps, loin de l’aspirateur et des to do lists !)

A bas la routine !

Justement, parlons-en, des listes ! Je suis une control freak, j’ai des to do lists et des post it partout (va falloir que je fasse un bullet journal d’ailleurs). Et bien souvent, je fais toujours tout dans le même ordre, comme un robot : on rentre de l’école ? La vaisselle du petit déjeuner et le nettoyage de la table, le café et les mails (le tout haché parce que oui, j’ai quand même un bébé qui passe en premier), les activités de la petite, les jeux, le repas, la sieste (pour bébé, pas moi !), la lessive/ménage/vaisselle/paperasse, le blog si j’ai le temps, le gouter de bébé, l’école… Bref, la routine qui amplifie le sentiment d’ennui, d’inutilité, bref qui n’aide pas à se sentir mieux quand on est en congé parental. Surtout si comme moi, vous avez tendance à vous mettre plein d’objectifs et de tâches à accomplir avant la fin de la journée…

Revoir les exigences à la baisse :

Control freak et exigeante, en plus ! J’ai tendance à penser que, comme je suis à la maison, je peux et dois TOUT faire. Que je n’ai pas le droit au repos, parce que je suis déjà chez moi « à rien faire », que je dois au moins me rendre utile chez moi. Que quand monsieur rentre, le ménage doit être fait, les lessives à jour, le repas gentiment en train de mijoter… Qu’aucun jouet ne traine et que tout est à sa place, sans poussière ni traces !

Sauf que bon, j’ai des enfants, dont un bébé en bas âge à plein temps ! Un bébé aussi exigeant que sa mère, dont j’ai choisi de m’occuper plutôt que de retourner travailler à l’extérieur. Et ce n’est pas facile ni même réalisable de pouvoir tenir un intérieur impeccable, de prendre les rendez vous, de faire de bons petits plats avec un bébé dans les bras ! Si on a tendance à imaginer la mère au foyer genre « desperate housewives » avec bébé qui dort toute la journée ou joue tranquillement dans son coin (HAHAHAHA), qui fait du poker ou chatte sur msn (oups, skype maintenant) avec les copines, fume des clopes en buvant un café sur la terrasse tranquille-pénard pendant que les autres se cassent le… tronc au boulot… Et bah non. Des fois ça y ressemble, et c’est rare, mais ça arrive. On passe de super journées avec bébé qui joue, fait une grosse sieste et on est plutôt détendue, on fait tout ce qu’il y a sur la liste et même plus. Mais soyons honnêtes, la plupart du temps quand monsieur rentre, j’ai les nerfs en pelote, il y a des jouets et des miettes non identifiées partout par terre, le linge est toujours dans la machine et j’ai envie de pleurer.

Pourquoi ? A cause de cette image à la noix de mère parfaite, qui au passage est un mythe, parce que je ne suis pas un robot, que je suis humaine, que j’ai des émotions et que je fais des erreurs. Alors si aujourd’hui je me fixe comme objectif de juste faire la lessive, quitte à reporter le ménage à mercredi (soit en tout 2 fois dans la semaine, une seule fois où je le ferai seule, donc), y’a pas mort d’homme. Par contre, si j’accepte d’étaler les tâches, moi, je suis moins fatiguée et je me sens beaucoup mieux.

Et puis monsieur est bien d’accord, parce qu’il sait ce que c’est les journées avec bébé (et les deux, même !)

En parler, sur la toile ou à son entourage :

J’ai longtemps eu honte de ce que je ressentais. De ne pas aimer être en congé parental à temps complet. De me sentir seule, exclue, inutile, bref, au 36ème dessous. Parce que le congé parental, c’est la planque, le rêve non ?

Bah pas pour tout le monde. Même si désormais je le vis bien, que la situation me convient, j’ai longtemps eu honte d’être en parental. Et quand enfin je me suis décidée à en parler, j’ai trouvé du soutien, à chaque fois. En particulier sur le net, sur le blog, sur facebook ou instagram. Parce qu’on est tous dans le même bateau ! Et je trouve que c’est dommage de ne pas en parler, de ne pas assez dire que ce n’est pas grave, que c’est normal, qu’on a le DROIT d’en avoir marre des fois. C’est pareil pour un parent qui travaille, que ce soit à temps plein ou non, on a le DROIT d’en avoir marre, de râler, de péter un câble.

Personne n’a dit que ça serait facile. Et ça ne l’est pas.

J’ai aussi penser à aller voir quelqu’un, dans le sens consulter un professionnel. Je pense psy mais aussi sofro, magnétiseur, et autres, parce qu’il y a plein de méthodes différentes pour se sentir mieux. Le tout est de trouver celle qui convient ! Je me penche sérieusement sur la question en ce moment, même si je n’ai pas encore choisi vers quoi m’orienter.

Du temps pour soi :

C’est la base. Même si on se dit qu’en congé parental, du temps pour soi, on en a plein. Mais là je parle du VRAI temps pour soi. Celui où on n’est pas sur le nerfs à guetter le moindre pleur de bébé quand il dort, celui où on pense à soi et c’est tout, où on ne regarde pas (trop) l’horloge.

C’est dingue comme juste aller marcher 15 minutes sans enfant a des airs de vacances ! Comme le fait d’aller SEULE chez le coiffeur ou chercher l’ainé à l’école a un goût de liberté (oui, en congé parental, on se contente de peu)… Si c’est possible évidemment. Il faut aussi avoir des proches disponibles pour garder bébé, et surtout, surtout, ne pas avoir honte de laisser ses enfants un peu à d’autres pour penser à soi. Etre égoïste, même en parental, on a le droit.

Et une sieste en même temps que bébé, de temps en temps, ça fait quand même vachement du bien.

Se dé-fou-ler !

Mon moment seule rien qu’à moi, c’est quand je vais courir, une fois par semaine. Ce n’est pas toujours régulier, ça fait un peu moins de 18 mois que je m’y suis (re)mise mais c’est devenu une nécessité. Déjà, parce que je suis toute seule (c’était la motivation de départ)… Ensuite parce que toute ma rage, mon ras le bol, mes tensions de la semaine, je les évacue dans le sport. Bien plus sain que de taper dans les murs ou hurler sur les enfants (bon, ça, même avec le sport ça arrive, mais moins quand je peux être régulière)

Oui je me la pète, et alors ?

Oui je me la pète, et alors ?

Il y a plein d’activités à tester : la zumba, le yoga, la salle de sport… La marche nordique ou la marche tout court, la rando, la piscine (ça j’ai carrément envie de le rajouter dans mon planning de la semaine !), en fonction des possibilités et de vos envies.

C’est prouvé ! Le sport défoule et créé un sentiment de bien être. On ne parle pas de faire les JO, mais de trouver une activité à sa portée et qui fait du bien, y’en a pour tous les budgets (courir, c’est gratuit, quand on a l’équipement et la volonté !)

Eventuellement reprendre une activité à temps partiel :

Je dis éventuellement car il faut s’y retrouver niveau budget et mode de garde… Et trouver le boulot qui permet d’avoir des horaires compatibles avec tout ça ! Mais quand j’écoute les copines, c’est la reprise d’un emploi quelques jours par semaine qui a sauvé leur moral. Perso, je pense reprendre mon activité en freelance et tenter de mettre Miniloute à la halte garderie de temps en temps pour avancer.

Faire la paix avec soi même et les préjugés !

On finit la dessus, et au final, c’est le plus important. On s’en fiche si on n’a pas fait tout ce qu’on voulait/devait faire aujourd’hui. On n’en a rien à faire du cousin Machin au repas de famille « Alors, tu te la coules toujours douce à la maison? » de la copine/connaissance qui te croise au supermarché « ah oui c’est bien t’as le temps toi… Mais faut penser à retourner bosser hein ! »… Qu’est ce que ça change, au fond, ce qu’on pense de moi et de mon congé parental ? Je n’embête personne, je ne prends rien à personne, mes aides j’ai cotisé pour les avoir (au passage le congé parental est une aide sous condition d’un certain nombre de trimestres vieillesse cotisés, supposant une activité dans les mois précédant le congé), et je vois grandir mes enfants. Je ne regrette pas non plus mes années de maman qui bosse, et je ne juge pas les autres parents qui travaillent à l’extérieur. Chacun fait ce qu’il veut, ce qu’il peut surtout !

Si on était un peu moins prompts à juger, à envier, à regarder ailleurs plutôt que chez soi ? Si on faisait la paix avec ses propre préjugés sur le congé parental ? Si on arrêtait de se dire qu’on vaut moins que quelqu’un qui travaille, de se dévaloriser parce qu’on n’a pas de salaire à la fin du mois ?

Pas facile, mais je crois que le secret pour vivre son parental plus sereinement réside là dedans. J’en suis encore loin et je m’inquiète pour l’avenir (d’où la reprise partielle d’une activité, bientôt j’espère !), mais vivre au jour le jour sans se dire « je suis nulle, je ne travaille même pas et en plus je me plains » c’est un bon début.

Et vous, c’est quoi vos petits trucs pour mieux vivre votre congé parental ? Vous avez déjà eu du mal avec cette situation ?


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