Enfouie sous des feuilles de papier journal, elle peine à s’en extirper et à trouver le mouvement qui serait le sien propre et non celui qui lui est imposé par l’actualité. Son solo va traverser l’espace du plateau, de jardin à cour, pour elle de droite à gauche, comme s’écrit l’arabe, pour nous de gauche à droite, comme s’écrit le français : question de point-de-vue. Mais c’est la même chose qui s’écrit : comment le corps de la danseuse peut-il être le sien quand tout voudrait en faire l’objet d’une représentation aliénante ? Il ne s’agit pas de retirer les peaux successives jusqu’à exhiber la nudité la plus crue, mais plutôt de prendre les vêtements pour ce qu’ils sont, et être capable de n’en pas être prisonnière. Et d’affirmer cette liberté.
Ce solo est l'oeuvre d'une chorégraphe et danseuse franco-tunisienne. Créé en 2012, il évoque la situation des femmes dans le contexte de la révolution de 2011.
J'ai vu ce solo au Théâtre Jean Vilar de Vitry-sur-Seine (94), dans le cadre des Transversales.