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Bill Watterson – Calvin et Hobbes, Complètement surbookés (Tome 15)

Par Yvantilleuil

Bill Watterson - Calvin et Hobbes, Complètement surbookés (Tome 15)À l’instar des tomes précédents, celui-ci reprend des histoires de différentes longueurs, allant de trois cases à quelques pages. Chacune offre un plongeon mélancolique dans le monde de l’enfance et invite à découvrir les fantasmes, les rêves et le regard critique de ce petit bonhomme sur le monde des adultes et sur la société en général. Au menu de ce quinzième volet, il y a bien évidemment les gags récurrents concernant le bond de Hobbes lorsque Calvin rentre à la maison. Le lecteur a également droit à quelques récits centrés sur la famille, ou Calvin ne manque pas d’une nouvelle fois juger et évaluer le travail de son père dans son rôle de « Papa ». Cette fois, c’est la moralité du paternel qui fait chuter sa cote de popularité dans les sondages.

Si la puissance comique de ces strips est toujours au rendez-vous, l’humour est également souvent d’une telle sophistication que plusieurs niveaux de lecture sont possibles. Au-delà de la simplicité apparente de ces gags burlesques se cache en effet un autre niveau de lecture, plus adulte, qui mêle critiques acerbes, réflexions intelligentes et cynisme ravageur. Les noms des personnages faisant respectivement référence à Jean Calvin et à Thomas Hobbes, le lecteur ne s’étonnera d’ailleurs pas de voir que l’auteur multiplie les considérations philosophiques dans ce tome. Malgré ses six ans, Calvin va en effet se poser des questions existentielles sur la reproduction, sur le temps qui passe, sur l’univers, sur le but de notre vie, sur l’amour, sur la finalité de l’existence humaine, sur l’éducation et même sur les citations de Théodore Roosevelt et de Paul Gauguin… c’est tout dire !

« Comment les horreurs comme les pieuvres et les cafards poilus font-ils pour se reproduire ? Ils arrivent à se trouver séduisants ? »

Notre petit chenapan va même s’intéresser de plus près à l’astrologie, surtout que la position de la lune lui semble favorable. Mais bon, il est tout de même loin d’être certain que les planètes puissent avoir une influence sur lui. Ensuite, comme lors du tome précédent, dès qu’il y a un peu de neige, Calvin dévoile tout son talent artistique en sculptant des bonhommes de neige d’une originalité souvent amusante. Et malgré le fait que notre ami soit complètement surbooké, il a encore le temps d’assister aux réunions du club top secret du D.E.F.I. (Dégagez Enormes Filles Informes.), créé lors du sixième tome par nos deux amis. Il aura cependant du fil à retordre car le dictateur à vie est victime d’insubordination et un club ennemi lui déclare même la guerre… Heureusement, il suffit que Susie Derkins, sa petite voisine et souffre-douleur attitrée, passe par là pour que tout s’arrange.

Si les considérations philosophiques prennent souvent le pas sur l’humour dans cet album, il reste tout de même encore un peu de place pour les transformations créatives de notre ami, notamment en Spiff le Spationaute afin de pouvoir s’évader de l’école. Il faut dire qu’il n’est pas vraiment fan de cette institution, surtout qu’il croit dur comme fer que l’ignorance est le bonheur absolu. D’ailleurs, plutôt que de faire ses devoirs, il préfère voyager dans le temps en espérant que son futur lui aura fait le travail à sa place. Et il faut bien avouer que cette partie dédiée aux voyages dans le temps, où il rencontre ses homologues du passé et du futur, est très réussie et particulièrement drôle !

Bref, un tome plus philosophique… mais qui fait toujours rire !


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