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Blinq optimise le temps passé dans les transports en commun

Publié le 05 avril 2016 par Pnordey @latelier

Une start-up californienne souhaite optimiser le temps de trajet en transport en commun à San Francisco grâce à un service de conciergerie disponible sur une application mobile.

Paradoxalement, San Francisco, ville emblématique de la tech, ne brille pas spécialement par la qualité de ses transports publics. Si Uber, Lyft, Chariot ou encore les bus affrétés par les GAFA, pour transporter chaque jour leurs employés, s’imposent en alternatives, il n’en reste pas moins que ce sont des centaines de milliers de personnes qui affluent vers San Francisco pour travailler et qui le soir, regagnent leur lieu de résidence et inversement. Un trajet long qui s’effectuent pour certains en Caltrain ou en BART, les équivalents locaux du RER parisien.

Et pour tirer profit du temps passé à bord des rames qu’on aurait tendance à qualifier de « perdu », Blinq dont l’antenne américaine a été lancée à San Francisco en novembre dernier tente de redéfinir l’expérience de navette quotidienne, en proposant, via son application, des services locaux de conciergerie. Ainsi, à bord du train - où il n’y a certes pas de réseau wifi mais où la 3G reste disponible partout, l’utilisateur peut par exemple faire ses courses en ligne via Instacart pour venir ensuite les récupérer le soir directement au kiosque Blinq, situé dans la station.

Blinq optimise le temps passé dans les transports en commun

Mapping des trajets de plus de 30 miles, depuis San Francisco vers d'autres contés (Source : Under The Raedar)

Optimiser son temps de trajet tout en redynamisant les stations de métro

Au delà des services de conciergerie classiques (courses, pressing, mais aussi emprunter le temps du trajet une recharge de batterie pour ses appareils électroniques, par exemple), l’utilisateur peut également être informé d’évènements éphémères ayant lieu dans les kiosques (concerts et expositions par exemple), ces derniers devenant alors de véritables pop-up stores attisant la curiosité des usagers. « On souhaite rendre le transport en commun plus agréable, permettre aux utilisateurs d’investir ne serait-ce que 5 minutes de leur temps de trajet pour réaliser des tâches de tous les jours, un peu harassantes. Le concept de Blinq, c’est aussi de réunir sur une même plateforme à un moment précis les marques et leurs fans, en liant l’online et l’offline », explique Saf Elmansour, directeur Marketing de la start-up.

L'application et les pods de Blinq

À gauche, l'interface mobile de Blinq. À droide, un modèle de « pod » Blinq présent dans les stations de BART à San Francisco

Ainsi, Blinq entend s’imposer comme une plateforme pour connecter les commerçants locaux et les usagers, rendre le transport plus fun d’une manière générale. En effet, les kiosques, dits « pods », peuvent potentiellement devenir des lieux de rencontre. « Ici le football américain est un sport extrêmement populaire. On pourrait imaginer réaliser des partenariats avec les stades et les équipes locales pour distribuer des goodies gratuitement à nos pods le jour des matchs. Le kiosque Blinq devenant alors un point d’ancrage pour retrouver ses amis avant d’aller au match, un lieu convivial en somme », poursuit Saf Elmansour.

Retrouvez-ici l'interview de Saf Elmansour dans L'Atelier Numérique du 10 février

Une initiative qui fait écho aux bénéfices de la future voiture autonome qui promet aux futurs ex-conducteurs de transformer une partie de leur temps de trajet en un temps pour soi. Le projet sonne également comme une opportunité, pour les compagnies de transports en commun telle que BART, avec qui Blinq a signé un partenariat exclusif, de redynamiser les stations et de les transformer non plus en de simples lieux de passage rapide mais en des espaces d’attente utiles et agréables.

«Qorner Quatre Épingles » dans le métro parisien

En France la RATP, en particulier sa filiale Promométro, en partenariat avec la ville de Montrouge avait lancé en mai 2014 un service de conciergerie similaire dans la station Mairie de Montrouge. Dans ce cas, pas d’application, tout se passe en ligne via une plateforme. Le kiosque est un simple point relais pour déposer des vêtements à conduire au pressing ou récupérer ses chaussures dont la semelle a été réparée.

Depuis le 11 février dernier, la RATP a initié un projet pilote d’un an, en guise d’extension de l’expérimentation conduite à Montrouge. Avec la station Opéra, première station à abriter un « Qorner », ce seront au total 16 « conciergeries 3.0 » qui devraient voir le jour en 2016. De la même manière que BART s’est associé avec Blinq, la RATP a fait équipe avec une start-up française, Quatre Epingles, spécialisée dans les services de conciergerie (blanchisserie, repassage, cordonnerie, retouche, pressing).

La palette de services offertes par Blinq est plus vaste, ce qui est probablement à attribuer à la puissance de l’économie à la demande dans la ville de San Francisco. Cependant, à Paris comme à San Francisco, la logistique reste un des zones d’ombre de ces services de conciergerie intégrés aux réseaux de transports suburbains. En effet, en cas d’un succès généralisé lié à une adoption de masse du service, on pourrait s’interroger sur la capacité de la start-up à parvenir à gérer les stocks de produits dans un espace aussi restreint qu’un kiosque.


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