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Le complexe du papillon d’Annelise Heurtier

Par Karine Simon @karine59630

Le 7 avril 2016

Synopsis :

Qu’est-ce qui fait qu’une adolescente sportive, a priori bien dans sa peau, va basculer dans l’anorexie ? Il peut y avoir mille déclencheurs : la mort d’une grand-mère adorée, la réserve d’une mère, le regard des autres, ou de soi-même sur son propre corps, la naissance du désir, de l’amour, le dictat de la mode, des sites internet… Petit à petit, Mathilde va tomber puis s’enfermer dans sa maladie… Démunie, son amie Louison refuse de la voir se détruire. Mathilde devra trouver en elle la solution pour résister et s’en sortir.

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Mon avis :

J’ai failli passer à côté de la sortie du nouveau roman jeunesse d’Annelise Heurtier, l’une de mes auteures chouchou. Sacrilège. C’est en me baladant sur le blog de Galleane que je suis tombée sur l’information. Aussitôt, j’ai précommandé le livre, et je l’ai reçu hier dans ma boîte aux lettres.

Aussitôt reçu, aussitôt dévoré. Oui, oui. Je l’ai bien reçu hier midi, et je l’ai de suite lu dans l’après-midi.

Mathilde est une jeune adolescente de troisième qui vit avec ses parents dans une ferme. Ces derniers sont très occupés par leur exploitation. Ils ne font pas trop attention à leur fille qui est autonome. Mathilde est dynamique et sportive, elle fait d’ailleurs partie de l’équipe d’athlétisme du collège. Elle ne devrait donc pas trop s’inquiéter de sa ligne. Et pourtant. C’est bel et bien dans un engrenage sans fin qu’elle va tomber. Il ne faudra pas grand chose.

C’est une rentrée tout ce qu’il y a de plus normale pour Mathilde, elle va retrouver son amie Louison, avec qui elle est très complice. Mais c’est aussi la première rentrée, depuis le décès d’Ama, la grand-mère de Mathilde. Elles étaient très proche toutes les deux. Et c’est encore comme une blessure béante pour cette dernière. Elle n’en parle à personne, et pourtant elle souffre, en silence…

Mais si jamais je réussis un jour à chasser Ama de mon esprit, comment être sûre de ne pas l’oublier ? Comment faire pour la garder avec moi sans avoir mal ? (page 19)

Mathilde n’ose pas se confier à sa mère, ça n’est pas qu’elle ne l’aime pas, non, c’est juste qu’elles n’ont jamais eu ce type de rapport. Sa mère est très pudique questions sentiments, elle n’est pas démonstrative.

Et puis lui montrer ce que j’ai sur le cœur.

Lui dire que tout au fond de moi, j’ai peur, parce que trop de choses ne se maîtrisent pas. (page 36)

L’évitement a souvent fait partie de ses stratégies de prédilection. Comme si, en taisant les émotions ou les sujets problématiques, on niait leur existence. (page 53)

Mathilde va basculer jusqu’au point de non retour. A force de garder tout au fond d’elle, les problèmes, et questionnements qui la tourmentent. Elle idéalise sa grand-mère, elle s’en veut également car elle a l’impression de ne pas aimer assez sa mère. Bref, Mathilde va très mal.

J’ai beaucoup aimé ce roman jeunesse. Comme toujours avec Annelise Heurtier, il dénonce un sujet sans non plus jugé. C’est ce que j’aime dans ses livres, ce sont des romans à messages, qui poussent à la réflexion le lecteur, et qui lui permet de se forger son opinion.

Ici, vous avez devinez qu’on parle de l’anorexie, mais surtout des dictas de la mode, de la minceur voir même de la maigreur. Mais on comprend aussi que l’anorexie est un mal profond et complexe, bien plus qu’une simple envie d’être à la mode, c’est un mal-être psychologique profond.

En bref, ce livre est à laisser entre toutes les mains, qu’elles soient jeunes ou moins jeunes.

A découvrir dès aujourd’hui aux éditions Casterman.



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