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Exposition « Casa das Sete Senhoras » Tito Mouraz | Galerie Voies Off Arles

Publié le 08 avril 2016 par Philippe Cadu
Le travail photographique de Tito Mouraz est représenté par la galerie Voies Off depuis 2014. La série 'Casa das Sete Senhoras' est une sorte de biographie du territoire dans lequel il a grandit. Casa das Sete Senhoras

Dans la région de Beira-Alta, au Portugal, se trouve une maison dite hantée par les fantômes de sept demoiselles. Profondément influencé par l'endroit où il a grandit, Tito Mouraz a créé une série photographique portant sur la légende de ce lieu rural qui a bercé son enfance comme pour nous présenter les changements et le vieillisement du territoire.

Aujourd'hui encore, les alentours de la maison sont dit hantés. Dans cette maison, vivaient sept jeunes filles, des soeurs célibataires. Une d'elle était une sorcière. Les nuits de pleine lune, vêtues de leurs robes blanches, les sept jeunes filles s'envolaient du balcon de leur maison jusqu'aux branches feuillus du chataignier, de l'autre côté de la rue. De cet endroit précis, elles séduisaient les hommes qui passaient par là.

Discutant, essayant de savoir ce qu'il s'y passait avant moi, écoutant et imaginant la légende entourant la maison des sept jeunes filles... Tout était aussi important pour moi que l'acte même de photographier. J'ai commencé à réaliser quelques portraits d'habitants, qui ont toujours vécu ici et qui étaient attachés à leurs terres, tout comme le sont les arbres. Ils ont parlé du temps, de leurs souvenirs, de leurs pertes... nombres d'entre eux sont déjà vêtus de noir.

Cette série fait toujours référence au même endroit, une manière de témoigner des changements liés au temps (la lente désactivation des pratiques agricoles, la transformation progressive du territoire, le vieillissement,...) en dépit de l'écoute du même hibou, du même renard, des mêmes histoires. Telle une légende, à la fois magique et effrayante, cette expérience cyclique a été ma plus grande blessure : la nuit, les fumées, les corps, la lune, les ruines, les bruits. Un lieu d'affection, mais après tout, je suis aussi né ici.

Tito Mouraz

Plus de détails sur :: titomouraz.com

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