Saw 5. 1 heure 30. États-Unis. Épouvante. Sortie en France le 5 novembre 2008. Réalisé par David Hackl avec Tobin Bell, Costas Mandylor, Scott Paterson, Betsy Russell, Julie Benz, Mark Rolston, Carlo Rota, Mike Butters, Meagan Good, Greg Bryk, Laura Gordon…
Dans ce nouveau volet de la saga Saw, il semble que Hoffman soit le seul héritier du pouvoir du Tueur au puzzle. Mais lorsque son secret risque d’être découvert, il n’a pas le droit à l’erreur et doit éliminer chaque menace. Les pièges vont se multiplier pour se refermer, inexorablement, en déclenchant autant de frissons que de cas de conscience…
Profitant d’avoir un peu de temps libre, j’ai réussi à avancer plus vite que prévu mes nouveaux visionnages des épisodes de la franchise consacré à Jigsaw. C’est donc en toute connaissance de cause et sans vouloir me prendre trop la tête que je me suis mis à mettre « Saw 5 » dans mon lecteur Blu-ray.
Fidèle à mes souvenirs, il n’y a pas eu de grands miracles pour moi avec cette nouvelle aventure. L’âme du premier film est bien loin et ce nouvel opus s’inscrit dans la même lignée que ce que la saga nous propose depuis le troisième film à savoir une succession de gore assez prévisible avec un twist final sensé nous scotché à notre siège mais dont on devine assez vite l’issue quand on est habitué à la mécanique.
C’est donc en terrain conquis qu’officie ce scénario écrit par Patrick Melton et Marcus Dunstan. On pourrait donc croire qu’avec les mêmes ingrédients et les mêmes ficelles que ce divertissement sera efficace. Malheureusement, à mes yeux il fait partie des plus faibles de la franchise. Ce n’est pas que c’est mauvais, c’est juste que cette histoire est un peu fade.
Elle se suit facilement mais elle s’oublie assez vite et entre deux mises à mort, on ne prend pas vraiment le temps de rentrer dans le délire. Il y a peut-être une certaine lassitude qui se crée de mon côté et cette frustration de voir un John Kramer trop en retrait. On ne peut pas trop non plus abuser des flashbacks et sa maladie dans le récit est vraiment une énorme maladresse dans son traitement.
Après, l’ensemble reste quand même cohérent. On voit que le scénario tente de répondre à des trous des anciens volets et même si il crée de nouvelles facilités je me laisse prendre au jeu. Maintenant, on ne va pas se mentir, depuis l’épisode trois c’est surtout les pièges qui attire mon attention, qui suscite mon intérêt et c’est dommage que cette fois-ci, ils soient un peu basique également.
J’aime l’idée de la construction des pièges entre chaque nouvelles pièces, cette façon qu’ont les victimes d’étudier les lieux avant de lancer le chronomètre (eux aussi ont l’habitude de la mécanique maintenant) mais il n’y a pas vraiment de pièges qui m’ont marqués. J’en apprécie certains plus que d’autres mais ça s’arrête là.
Tobin Bell (Jigsaw / John Kramer) tient toujours la route sinon. Malgré la qualité discutable des films au fur et à mesure que la saga avance, le comédien est lui constant dans son jeu. Il continue à offrir son charisme et sa présence à l’écran à tel point que chacune de ses apparitions rehausse bien le niveau. On sent que le comédien apprécie son personnage et le joue avec conviction, c’est peut-être pour cela aussi que ça marche.
Et c’est tant mieux car à côté, si Shawnee Smith (Amanda) s’en sortait bien en acolyte, c’est moins le cas pour Costas Mandylor (Hoffman). Depuis l’épisode 3, je prends cette franchise à la légère donc ça ne me dérange pas trop mais force est de constater que l’acteur est quand même très limité dans son jeu. Il ne possède que deux expressions et appuie trop sur le stéréotype de son personnage au point qu’on a vraiment du mal à y croire.
Betsy Russell (Jill Tuck) me parait déjà nettement plus convaincante même si on l’exploite en douceur. Même Scott Patterson (L’Agent Strahm) a fait des efforts par rapport à l’opus précédent. C’est toujours pas très génial mais le jeu de ce dernier s’est un peu plus calmé et devient un peu moins ridicule même si son obsession est-elle risible et maladroite dans son traitement (celle de Danny Glover dans le premier volet avait plus de finesse).
Quant aux nouveaux venus, je retiens surtout deux noms parmi les nouvelles victimes. Julie Benz (Brit) et Carlo Rota (Charles) mais c’est parce que j’aime bien ses acteurs. La première possède un traitement sympathique, le second est un peu trop vite expédié à mon goût. Reste Meagan Good (Luba) qui s’en sort bien, Greg Bryk (Mallick) qui est détestable au début et qui évolue plutôt bien ainsi que Mark Rolston (Erickson) assez classique dans son registre mais appréciable.
Après les délires visuels de Darren Lynn Bousman, la réalisation un peu plus calme de David Hackl peux faire du bien. Le relai est passé en douceur, l’univers est respecté et on reste dans le thème. Dommage que le cinéaste ne confirme pas l’essai. A l’image du scénario, sa mise en scène est trop plate. Sans chercher à en rajouter, ça manque quand même un peu d’énergie et dès qu’il n’y a plus de morts à l’écran, on peut s’ennuyer quelque peu.
Le montage aurait peut-être mérité quelques petites retouches d’ailleurs histoire de donner davantage de dynamisme à ce long métrage. Maintenant, même si cela reste classique, le film se regarde facilement. La violence est toujours lourde quand elle est présente ce qui la dédramatise à mes yeux et la photographie est correcte même si ça manque un peu d’âme.
Les décors m’ont semblé bien exploités. On a toujours le droit à cette ambiance un peu glauque, un peu crasseuse et on se laisse facilement guider. Reste la musique du film, toujours composée par Charlie Clouser, un peu plus en retenue et appréciable. On n’échappe pas au thème phare qui s’amplifie à la fin lors des révélations et qui symbolise à lui seul l’identité de la saga.
Pour résumer, même en y allant en connaissance de cause, « Saw 5 » manque un peu de saveur. Plus efficace que le troisième film malgré moins de gore, il est en dessous du quatrième dont on n’a pas su exploiter toute les ouvertures. Je ne parle même pas du deuxième volet et encore moins du premier qui sont bien loin devant en termes de qualité. Vite oubliable, je me suis quand même amusé dans ce cinquième film mais, il restera quand même je pense parmi ceux qui me marqueront le moins.