Saw 4. 1 heure 30. États-Unis – Canada. Épouvante. Sortie en France le 21 novembre 2007. Réalisé par Darren Lynn Bousman avec Tobin Bell, Costas Mandylor, Betsy Russell, Scott Patterson, Lyriq Bent, Athena Karkanis, Louis Ferreira, Angus Macfadyen, Simon Reynolds, Shawnee Smith…
Le Tueur au puzzle et sa protégée, Amanda, ont disparu, mais la partie continue. Après le meurtre de l’inspectrice Kerry, deux profileurs chevronnés du FBI, les agents Strahm et Perez, viennent aider le détective Hoffman à réunir les pièces du dernier puzzle macabre laissé par le Tueur pour essayer, enfin, de comprendre. C’est alors que le commandant du SWAT, Rigg, est enlevé… Forcé de participer au jeu mortel, il n’a que 90 minutes pour triompher d’une série de pièges machiavéliques et sauver sa vie.En cherchant Rigg à travers la ville, le détective Hoffman et les deux profileurs vont découvrir des cadavres et des indices qui vont les conduire à l’ex-femme du Tueur, Jill. L’histoire et les véritables intentions du Tueur au puzzle vont peu à peu être dévoilées, ainsi que ses plans sinistres pour ses victimes passées, présentes… et futures.
Partant du constat qu’à partir du troisième volet, la franchise allait partir dans du gore pur et simple en faisant abstraction de toute la force psychologique que le premier film avait su faire naître, c’est en sachant à quoi m’attendre que je me plonge maintenant dans « Saw 4 ». Bien installé, j’ai donc lancé mon Blu-ray avec comme simple objectif de me remater ce divertissement.
On ne va pas se mentir, cet épisode ne déroge pas à la règle. Le scénario écrit par Patrick Melton, Marcus Dunstan et Thomas H. Fenton nous propose un enchainement de scènes gores à travers des pièges tous aussi vicieux les uns que les autres. Assumant à fond son nouveau statut, c’est ainsi qu’on a le droit dès l’ouverture à une opération à cœur ouvert qui annonce bien la couleur.
Je continue donc de regretter ce manque d’intensité que cela provoque. On se moque au final des différents personnages, on veut les voir souffrir et là-dessus, cet opus respecte son cahier des charges. Après s’être rendu compte de la balle dans le pied qu’ils se sont tirés en créant un tueur aussi mythique et en le rendant malade, j’ai trouvé la façon de le faire « revenir » dans la course intéressante.
Cette idée que son travail continue au-delà de sa mort tout en continuant à approfondir ses motivations sont plutôt une bonne chose. C’est assez léger et celui qui prendra la relève s’avère nettement moins charismatique mais ça permet de garder une certaine cohérence dans la suite des événements. A côté de ça, cela reste quand même bourrés d’énormes facilités mais maintenant que je n’ai plus mon thriller, je ne boude pas mon plaisir et j’arrive à prendre le film tel qu’il est.
Si on fait l’impasse sur son final très brouillon qui nous révèle un nouveau twist attendu (ce manque de surprise n’aide pas a gagné en intensité), je dois avouer que je me suis amuser à suivre ce piège grandeur nature. Le fait de ne plus ressentir la claustrophobie, de ne plus se sentir pris au piège rend l’histoire moins prenante mais toute cette effusion de sang dédramatise la violence et me fait alors voir un film d’horreur assez classique qui fait le boulot.
Même si ce n’était pas gagné d’avance, ça m’a fait plaisir de revoir Tobin Bell (Jigsaw / John Kramer) qui continue de porter une bonne partie de la réussite de cette franchise sur ses épaules à travers son charisme et son regard angoissant. Son retour n’est pas trop risible, on joue bien avec les flashbacks tout en continuant de creuser dans ce qui le pousse à agir. Dommage qu’on nous en dise trop cependant car son passé d’homme amoureux rend le rôle un peu moins emblématique.
Costas Mandylor (Hoffman) qui avait déjà eu une petite apparition dans le volet précédent se voit ici gagner du gallon. Malheureusement, il n’en profite pas pour faire sa place. Très fade dans son interprétation, il ne m’a jamais vraiment paru crédible. Là où un personnage comme Amanda apportait un petit plus dans la balance, lui, se contente juste d’être là et même dans son jeu, il n’y a rien de vraiment exceptionnel à mon sens.
Betsy Russell (Jill) est déjà un peu plus intéressante et réussit à un peu plus exister à l’écran. Si le point négatif c’est que son rôle humanise beaucoup trop Jigsaw, le point positif est que l’on y découvre quand même de nouvelles choses intéressantes. Son personnage est creusé sans être trop mis en avant et l’actrice a une bonne répartie je trouve en étant ni trop faible, ni trop forte face à ses détracteurs.
Parmi eux, on retrouve Scott Patterson (L’Agent Strahm). Si au début je le trouvais très léger, il est vite devenu trop caricatural à mon goût. C’est dommage car du coup, on en oublierait presque parfois qu’une enquête est en cours. On ne s’intéresse plus qu’aux différents pièges alors que cette enquête est importante pour tenter de comprendre le fonctionnement et les pensées que l’on a voulu donner à John Kramer. Son duo avec Athena Karkanis (L’Agent Perez) est d’ailleurs sous exploité et cette dernière, malgré de bonnes intentions, peine à exister.
Petite tête déjà connu dans cette saga, j’ai apprécié aussi revoir Lyriq Bent (Rigg). Il possède lui aussi une construction assez légère mais j’ai toujours eu de la sympathie pour son rôle et j’aime le voir mis un peu plus en avant. Victime principale de cet épisode, j’ai aimé la façon dont on le fait prendre part aux pièges. Le comédien n’est pas exceptionnel en soit mais il fait partie de ceux qui s’en sortent bien.
Dans le reste de la distribution, il n’y a pas grand-chose à retenir. Si le temps de quelques apparitions, ça fait toujours plaisir de voir Shawnee Smith (Amanda), on peut regretter malgré la fin ouverte de « Saw 3 » la faible exploitation d’Angus Macfadyen (Jeff) qui revient un peu comme un cheveu dans la soupe même si ça continue d’unir tous les films de la franchise entre eux. Louis Ferreira (Art) est également très sous exploité au passage.
Chose qui m’a faite plaisir, dans sa réalisation, Darren Lynn Bousman s’est un peu calmé. Il nous offre toujours quelque chose de très visuel avec une effusion de sang et un effet esthétique où on ressent toujours son passé de réalisateur de clips et de publicités. Cependant, il a quand même atténué ses artifices. Il abuse toujours des plans accélérés inutile mais sa caméra semble néanmoins un peu plus posée.
On n’est toujours pas dans de la réalisation haut de gamme mais ça reste quand même plaisant à suivre. Je ne me suis pas trop senti perdu à travers les différents flashbacks, l’utilisation de couleurs différentes aidant bien. La photographie est soignée même si assez classique pour ce genre de production et j’ai apprécié que l’on s’attarde un peu plus cette fois-ci sur la complexité de certains pièges.
Les décors sont sympathique également. Rien de bien mémorable mais ça colle bien à l’ambiance. A défaut d’avoir une tension prenante de bout en bout, je n’ai en tout cas pas vu le temps passé tandis que le montage m’a paru correct. On tombe maintenant dans la facilité mais la bande originale de Charlie Clouser avec son thème phare fonctionne toujours sur moi et s’avère, bien que très présent, un peu moins lourd que son utilisation dans l’opus précédent.
Pour résumer, même si je sais que cinématographiquement, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent, j’ai apprécié revoir ce « Saw 4 ». Très simple mais efficace, il assume son statut de film gore. La saga a définitivement perdu toute intensité dans son fond mais le divertissement est là. A chaque épisode, on assiste impuissant aux handicaps que les scénaristes se rajoutent, ils réussissent à rebondir et même si c’est maladroit et imparfait, cela ne me dérange pas. Ce quatrième volet est un peu plus travaillé que le troisième film, plus efficace et même si il s’oublie vite, on sait maintenant à quel type de films on aura à faire.