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Saw

Par Mrvladdy @mrvladdycrane

SawSaw. 1 heure 44. États-Unis. Thriller – Épouvante. Sortie en France le 16 mars 2005. Réalisé par James Wan avec Leigh Whannell, Cary Elwes, Danny Glover, Ken Leung, Monica Potter, Tobin Bell, Dina Meyer, Mike Butters, Paul Gutrecht, Shawnee Smith, Makenzie Vega, Michael Emerson…

Deux hommes se réveillent enchaînés au mur d’une salle de bains. Ils ignorent où ils sont et ne se connaissent pas. Ils savent juste que l’un doit absolument tuer l’autre, sinon dans moins de huit heures, ils seront exécutés tous les deux…Voici l’une des situations imaginées par un machiavélique maître criminel qui impose à ses victimes des choix auxquels personne ne souhaite jamais être confronté un jour. Un détective est chargé de l’enquête…

Je me souviens avoir découvert « Saw » lors de sa sortie en salles, bien avant le buzz qu’il avait pu susciter, juste parce que je m’ennuyais et que ce film était le seul que je pouvais caser dans mon emploi du temps à ce moment-là. Je me rappelle qu’à l’époque, ce fut une claque pour moi et depuis, je prends du plaisir à le revoir comme ce fut le cas récemment.

J’ai beau l’avoir vu plusieurs fois, je suis toujours aussi fan de ce scénario écrit par James Wan et Leigh Whannell. Lors de mon premier visionnage, je me suis vraiment laissé prendre au jeu sans deviner le twist final que je trouve particulièrement jouissif. Depuis, la surprise à bien sûr disparu et je me rends compte qu’il y a plusieurs grosses ficelles pour deviner cette fin (facile après coup) mais le plaisir est toujours intact.

Ce genre de serial killer bien barré, c’est vraiment le type de personnage que j’adore suivre au cinéma. Il y a une recherche dans leur psychologie et dans ce qui les poussent à agir ainsi que je trouve très intéressante. Ici, notre Tueur au puzzle à vraiment tout pour devenir une icône et il est assez facile de comprendre pourquoi Jigsaw a su marquer de son empreinte le cinéma horrifique.

Pourtant, bien avant de tourner dans l’horreur pure et dure, ce premier volet flirté davantage avec le thriller. Il y a bien sûr quelques moments un peu gore (jamais gratuit pour autant) mais la peur que l’on ressent dans ce récit et plus axé sur la psychologie. En tant que spectateur, je me laisse prendre au piège avec cette volonté farouche de vouloir m’en sortir tout en me demandant qui a pu concocter ce plan macabre.

Une fois le film terminé, je trouve ça vraiment bien amené les motivations de ce psychopathe. Il y a un discours que l’on ne cautionne pas bien sûr mais dont le fond tient la route et c’est l’une des forces de ce scénario. On veut que les gentils s’en sortent (même si ils sont parfois tête à claque) mais on éprouve une certaine empathie malsaine envers le discours du méchant.

De plus, ce piège mortel, c’est quand même le pied cinématographiquement parlant. On se demande tous ce que l’on ferait dans cette situation. J’ai bien aimé aussi la façon de nous présenter le tueur avec un retour en arrière sur l’enquête qui permet de nous donner quelques indices sans forcément tout mettre dès le début rendant le final encore plus percutant.

Au casting, Cary Elwes (Le Docteur Lawrence Gordon) s’en sort plutôt bien. On le trouve un peu louche au début, son calme est presque suspect mais confiné dans ce piège, petit à petit, je me suis mis à le trouver sympathique. Il incarne ce médecin de façon plutôt convaincante et même si niveau charisme, on a déjà vu mieux, le comédien fait ce qu’il faut pour nous convaincre sans nous faire sortir du film.

A ses côtés, j’ai eu un peu plus de mal au début avec Leigh Whannell (Adam). Le co-scénariste de ce long métrage qui se voit également acteur m’ait vite apparu assez antipathique. Je pense que cela vient de son traitement mais j’ai tout de suite eu envie de lui mettre des claques. C’est aussi pour cela que j’apprécie son évolution. Il nous fait découvrir son personnage petit à petit, lui aussi à ses défauts, et au final, on a quand même bien envie qu’il s’en sorte.

A l’époque, j’avais adoré retrouver sur grand écran Danny Glover (Le Détective David Tapp). Je regrette vraiment qu’il se fasse plus discret ses dernières années au cinéma. Ici, il est vraiment excellent. Il fait un très bon flic et j’ai beaucoup aimé sa façon de tomber petit à petit dans la folie sans jamais pour autant trop en faire.

Il forme un bon duo avec Ken Leung (Le Détective Steven Sing). C’est aussi un comédien que j’aime bien voir au cinéma. Il forme avec Danny Glover un duo de flics que j’aime bien. Après, c’est dommage que Ken Leung soit un peu trop en retrait (une mise en retrait que je comprends au niveau du scénario) mais les apparitions de l’acteur n’en demeure pas moins très bonne.

Quand on parle de cette franchise, il est difficile également de ne pas nommer l’excellent Tobin Bell (John Kramer). Ce n’est pas dans ce volet qu’il va prendre son envol, mais il montre déjà un sacré charisme avec un énorme potentiel. C’est aussi sympa de voir les premiers pas dans cet univers de Shawnee Smith (Amanda), très discrète mais qui saura prendre son envol aussi.

Dans le reste de la distribution, chacun sait très bien ce qu’il a à faire. Si Monica Potter (Alison Gordon) et Makenzie Vega (Diana Gordon) font plus de la figuration qu’autre chose, j’ai aimé le portrait que l’on nous présente de Michael Emerson (Zep Hindle). Le comédien possède la tête de l’emploi, on l’exploite juste comme il faut pour garder une part de suspense et il reste agréable à suivre.

C’est en tout cas avec ce long métrage que j’ai pu découvrir James Wan qui depuis m’a offert d’autres long métrage que j’apprécie énormément même si je n’ai pas la prétention de dire que j’ai vu toute sa filmographie. Dès mon premier visionnage, je suis tombé sous le charme de cette mise en scène très sobre et diablement efficace.

Avec son petit budget, il démontre à travers ce film que la simplicité peut-être payante et offrir même une petite authenticité à ses propos qui lui donne tout son charme. Avec un tel sujet, il y a bien sûr du sang mais contrairement à ce que va devenir la franchise au fil de ses épisodes, je trouve ça vraiment génial qu’ici, on ne tombe pas dans la facilité du gore simpliste mais qu’on nous propose plutôt un thriller palpitant.

La réalisation est très soignée avec des angles de vue parfait et une ambiance lourde qui fait que je me sens vraiment pris au piège. Si parfois on s’aère un peu pour voir les évolutions de la chasse au tueur, les scènes dans cette miteuse salle de bain qui sert de piège possède ce qu’il faut pour nous oppresser et nous donner une sensation de claustrophobie.

La photographie est très belle également. J’aime beaucoup le jeu sur la lumière. Il y a un grain à l’image que je trouve appréciable, qui rend le film encore plus brut. On sent l’aspect « film fait avec les moyens du bords » qui ne le rend pas aseptisé. Tourné en à peine 20 jours, le résultat à l’écran est vraiment bluffant.

Les décors sont eux aussi très bons avec une excellente exploitation tandis que les effets visuels m’ont vraiment convaincu à un point que même plus de dix ans après sa sortie, je trouve que le film fait toujours son petit effet et compense la surprise qui a disparu depuis chez moi. J’adore aussi la bande originale composée par Charlie Clouser, bien oppressante aussi, avec un thème phare qui deviendra mythique depuis dans la franchise et qui lui aussi, a son petit effet sur moi lorsque je l’entends.

Pour résumer, bien que depuis sa sortie la surprise du scénario ait disparu, je ne me lasse toujours pas de ce « Saw ». C’est typiquement le genre de thriller avec serial killer mémorable que j’adore. Le piège est bien tordu, le récit efficace et même si parfois il y a un peu de légèreté dans l’interprétation chez certains, la mise en scène parfaite font qu’on se laisse prendre au jeu. Une fois le twist final connu, le plaisir pourrait s’estomper mais il en n’est rien chez moi. Le plaisir est toujours là et je rentre dans ce jeu avec joie.

5/5 (Approved by Vladdy)


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