Le livre de la jungle (The Jungle Book). 1 heure 18. États-Unis. Animation. Sortie en France le 18 octobre 1967. Réalisé par Wolfgang Reitherman avec les voix en version originale de Bruce Reitherman, Phil Harris, Sebastian Cabot, Louis Prima, George Sanders, Sterling Holloway, Verna Felton, Clint Howard… Avec les voix en version française de Pascal Bressy, Claude Bertrand, Jean Stout, René Arrieu, Jean Cussac, Jean Martinelli, Pierre Marret, José Bartel, Roger Carel, Germaine Kerjean, Gaston Guez…
La panthère Bagheera découvre dans la jungle un jeune enfant abandonné. Elle décide de le confier à une famille de loups qui l’élève comme un louveteau. Alors que Mowgli a dix ans, le tigre Shere Kahn approche du territoire des loups. Pour éviter à l’enfant une fin inévitable, les loups l’éloignent et décident de le confier aux hommes d’un village proche. C’est Bagheera qui le conduit. Pendant leur voyage, ils feront de nombreuses rencontres, parfois redoutables.
Cela faisait un petit moment que je n’avais pas revu « Le livre de la jungle ». Si il ne figure pas parmi mes Disney préférés, il reste néanmoins une petite madeleine que j’adore dégusté de temps en temps et qui me rappelle avec une certaine nostalgie l’époque où j’ai découvert gamin ce film en salles tout en dégustant un esquimau à la banane. A l’approche d’une version live, c’est donc avec plaisir que j’ai voulu me faire une petite piqûre de rappel en dvd.
Le film est, à mes yeux, toujours aussi efficace. Le scénario écrit par Larry Clemmons, Ralph Wright, Vance Gerry et Ken Anderson d’après l’œuvre de Rudyard Kipling fonctionne toujours aussi bien malgré les années qui passent. Mieux encore, si gamin je m’éclatais devant ce récit, devenu adulte, cette histoire réussit même à prendre une autre dimension.
Pas aussi légère qu’elle n’y parait, j’aime énormément le regard que le dessin animé porte sur la nature humaine. Quelques petites répliques bien senties lancent d’ailleurs avec subtilité un regard acerbe sur l’homme qui est presque plus redoutable que le fameux Shere Khan qui suscite la crainte dans cette jungle. Sans doute que le roman de Kipling avait cette même approche, je l’ignore car je ne l’ai pas lu, mais qu’importe les libertés qu’a dû prendre cette fois-ci les studios Disney, elles me plaisent beaucoup.
Avec un humour qui fonctionne très bien, il y a une joie de vivre et un côté très positif qui plane également sur cette histoire qui résonne en moi. J’aime ce genre de fond où lorsque l’on sort de notre séance, on a envie de danser, de bouger, de profiter de la vie… C’est ce que ce long métrage réussi à provoquer. Comme le dit sa chanson phare, il en faut peu pour être heureux et en un peu plus d’une heure, ce dessin animé parvient à me rendre bien.
Concernant le casting vocal, je ne parlerais pas des voix originales. En effet, je n’arrive pas (j’en n’ai pas vraiment envie non plus) à voir un film d’animation en langue anglaise. Je me contenterai juste de parler de la version française disponible sur mon dvd. Je précise car les studios Disney étant habitué à refaire ses doublages avec le temps, j’ignore si ce film possède plusieurs versions.
En l’état, les voix française me bottent bien. J’ai une affinité particulière avec celle de Baloo. Au-delà de son personnage vachement fun, j’apprécie beaucoup le timbre de voix de Claude Bertrand (et Jean Stout pour les chansons) qui colle à merveille. Même chose pour Bagheera dont la voix de René Arrieu (Jean Cussac pour le chant) que je trouve bien dosé.
Que dire également du toujours énormissime Roger Carel qui à travers sa voix donne toute son importance à un Kaa qui n’en demandait pas tant. Pour sa double performance avec la voix du terrifiant Shere Khan et celle du plus sympathique Hathi, Jean Martinelli s’en sort très bien également. José Bartel donne de son côté un bon brin de folie dans la voix du Roi Louie, le singe qui veut être un homme.
Concernant Mowgli, je ne la trouve pas détestable mais la voix de Pascal Bressy me laisse de marbre. Je ne la trouve pas mauvaise mais je ne suis pas transcendé non plus. Cela vient peut-être aussi du fait que notre héros est quand même entouré d’une galerie de portraits nettement plus riche en couleurs.
Côté animation, la mise en scène de Wolfgang Reitherman est excellente. Je sais que Disney est habitué à retoucher ses films surtout lorsqu’on change leurs supports d’exploitation mais je trouve que le long métrage n’a vraiment pas pris une ride. Si le fond continue encore de me parler, la forme est de son côté toujours aussi belle avec un trait dans les dessins que j’apprécie grandement.
Peut-être que j’aurais aimé un peu plus de profondeur dans l’exploitation de cette jungle mais globalement, le film est très agréable à suivre. Son montage est également bien ficelé tandis que le rythme reste dynamique de bout en bout. J’ai beau avoir vu plusieurs fois ce film, je ne m’ennuie jamais et je replonge toujours dedans avec plaisir. La bande originale de George Bruns accompagne bien aussi cette œuvre fraiche en collant à la philosophie de son scénario.
Pour résumer, c’est toujours avec beaucoup de tendresse que je revois « Le livre de la jungle ». Chez Disney, la recette semble depuis avoir été exploitée jusqu’à plus soif mais ce long métrage fonctionne toujours avec le temps que ce soit dans son fond ou dans sa forme. Ce dessin animé me file la banane, il me fait passer un bon moment et prend même une autre dimension avec l’âge. J’aime le regard que cette œuvre porte sur l’homme, cette joie de vivre qu’il transmet et cette sensation de retrouver mon âme de gosse. Aie confiance, il en faut peu pour être heureux mais ce dessin animé contribue à nous mettre dans un bon état d’esprit et à passer un bon moment en famille.

