13 Hours (13 Hours : The Secret Soldiers of Benghazi). 2 heures 24. États-Unis. Guerre – Action. Sortie en France le 30 mars 2016. Réalisé par Michael Bay avec John Krasinski, James Badge Dale, Max Martini, Pablo Schreiber, David Denman, Dominic Fumusa, Toby Stephens, Alexia Barlier, David Costabile, Peyman Moaadi, Freddie Stroma…
Benghazi (Libye), 11 septembre 2012. Face à des assaillants sur-armés et bien supérieurs en nombre, six hommes ont eu le courage de tenter l’impossible. Leur combat a duré 13 heures. Ceci est une histoire vraie.
Bien que la critique s’amuse assez souvent à lui taper dessus, le cinéma de Michael Bay m’a pour ma part, toujours bien botté. Simple mais efficace, je suis rarement déçu par ses productions qui m’offre en général ce que je recherche. Du coup, j’étais assez curieux de découvrir ce « 13 Hours ». Le sujet ne me parlait pas trop mais le cinéma de Michael Bay semblait prendre un virage intéressant et j’avais envie de faire confiance au bonhomme.
Et j’ai bien fait car j’ai passé un très bon moment devant ce film. De base pourtant, c’est le genre d’histoire qui ne me passionne pas trop. Trop d’informations, trop de politique pour un sujet qui me dépasse j’en ai conscience, il y avait tout pour que je trouve le temps long. Pourtant, le scénario écrit par Chuck Hogan est suffisamment bien maitrisé pour que je ne me sente pas trop perdu.
Encore une fois, ce genre de récit me dépasse. Je suis dépassé très vite par les tenants et les aboutissants d’une telle intrigue tout en étant à chaque fois surpris de la bêtise humaine. Mais l’ensemble reste quand même bien accessible. On est plongé au cœur de l’action sans pour autant faire l’impasse sur la psychologie des différents personnages.
Adapté d’une histoire vraie, on est parfois dans le caricatural dans le traitement des personnages j’ai l’impression mais ce n’est jamais trop lourd pour autant. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé les quelques petites touches d’humour que le film propose et qui nous permettent de respirer un peu. De même, il y a un regard sur notre société et sur ses politiciens qui mènent ses guerres sans trop se mouiller que j’ai aimé.
Comme toujours dans le cinéma de Michael Bay, on sent l’aspect patriotique de cette œuvre et pourtant ici, les États-Unis ne ressortent pas forcément grandi par ses soldats qui se rende compte très vite à quel point les autorités peuvent les abandonner. La façon de montrer le lien qui unit ses soldats avec la population m’a plu aussi. J’ai aimé ce portrait qui nous montre que c’est une branche de la population qui est en guerre mais que ce n’est pas juste un pays contre un autre pays.
Le casting est pas mal du tout également. Composé globalement de parfaits inconnus pour moi, j’ai trouvé cette troupe diablement convaincante en plus d’avoir un charisme indéniable. J’ai tout de suite sympathisé avec John Krasinski (Jack). Son personnage possède des facilités mais il apparait très vite comme étant très sympathique et dès le début, on a envie qu’il s’en sorte.
J’ai bien apprécié aussi James Badge Dale (Rone) et Max Martini (Oz). Il y a quelque chose dans la carrure de ses acteurs et dans leurs regards qui m’ont beaucoup plu. Pablo Schreiber (Tanto) m’a aussi amusé. Dans l’ensemble de toute façon, j’ai beau y repenser avec le recul mais je trouve cette bande très efficace, très bien construite et le fait de ne pas trop connaître ses acteurs fut vraiment une très bonne chose pour moi, pour le regard que je leur porte durant mon visionnage.
Le reste du casting est du même acabit. Il n’y a vraiment pas de comédiens que j’ai trouvé foncièrement mauvais bien au contraire. Au début, j’ai eu peur que David Costabile (Le Chef) m’irrite un peu trop mais au final c’est bien passé et j’ai trouvé son interprétation très juste. J’ai apprécié aussi l’évolution dans le jeu de Peyman Moaadi (Amahl). J’ai eu d’ailleurs beaucoup de tendresse pour son rôle au fur et à mesure que le film avance. Seule Alexia Barlier (Sona Jilliani) m’a paru un peu trop légère. Pas au point d’être détestable fort heureusement mais si vers la fin cela va mieux, j’ai eu du mal à accrocher au début à son personnage et à la façon dont il est joué.
Derrière la caméra, on a le droit à du très grand Michael Bay. Je ne comprends vraiment pas ses détracteurs. Le réalisateur sait tenir une caméra et il le prouve une nouvelle fois ici. Le cinéaste va même plus loin en nous proposant un visuel beaucoup plus poussé que ce que l’on a pu voir de lui auparavant. Si dans les scènes d’actions, on peut retrouver sa patte, je trouve qu’à travers ce long métrage, il est vraiment passé à une étape supérieure.
Le spectateur est invité à plonger en immersion dans cette intrigue. On ne regarde pas cette histoire, on la vit de l’intérieur. Du coup, on ne voit pas le temps passé. Le montage est efficace et même si j’ai toujours un peu de mal avec la caméra à l’épaule, Michael Bay me prouve qu’il est possible d’utiliser ce procédé avec intelligence et qu’il est possible aussi de faire ça de façon propre.
Visuellement, j’ai trouvé que c’était très lisible, très propre. J’ai vraiment été pris par cette histoire et dans ce que j’ai vu, il n’y a rien qui m’a choqué. Cela m’a paru crédible, réel… Je sentais la sueur, la poussière et la peur de ce combat. J’avais la sensation d’être pris au piège et au final, j’ai pris un pied d’enfer devant ce résultat que je ne regrette vraiment pas d’avoir vu sur grand écran.
Bien sûr, en tant que faiseur de blockbusters, Michael Bay est très à l’aise quand ça explose. C’est d’une netteté assez incroyable mais à côté de ça, lorsqu’il pose un peu sa caméra, il réussit à nous montrer aussi quelque chose de très beau. On est loin du blockbuster de base, ici, on est plus dans le film un peu plus poussé ce qui accentue cette sensation que ce long métrage est un peu à part dans la filmographie du cinéaste comme le fut à son époque « No Pain, No Gain » (autre film que j’apprécie et qui démontre bien le virage pris par le réalisateur).
J’ai beaucoup aimé aussi l’exploitation des différents décors. On sent bien l’importance d’avoir une technique militaire et l’importance des positionnements de ses hommes dans ses décors que j’ai trouvé très bons. De même, la photographie et le jeu sur la lumière m’a vraiment ébloui. La forme est vraiment maitrisé de bout en bout, il n’y a pas un passage que je trouve en trop ou que je trouve mal exploité. Même la bande originale de Lorne Bafle a toute sa place ici.
Pour résumer, « 13 Hours » fut pour moi une très bonne surprise. Je n’ai pas vu les plus de deux heures de film passé tant j’ai été pris de bout en bout. Si dans le fond ce genre de sujet me dépasse toujours un peu, l’ensemble reste néanmoins très accessible. Quant à la forme, j’ai trouvé le film vraiment magnifique avec une immersion prenante qui fait que j’ai savourer la bouffée d’oxygène que j’ai pu avoir en sortant de mon cinéma. Michael Bay continue de nous proposer des choses intéressantes, il continue d’avoir mon admiration et « 13 Hours » reste un film excellent qui se savoure avec un certain plaisir sur grand écran.

