Man of Steel. 2 heures 20. États-Unis. Fantastique. Sortie en France le 19 juin 2013. Réalisé par Zack Snyder avec Henry Cavill, Amy Adams, Michael Shannon, Kevin Costner, Russel Crowe, Diane Lane, Antje Traue, Harry J. Lennix, Richard Schiff, Christopher Meloni, Ayelet Zurer, Laurence Fishburne, Cooper Timberline, Dylan Sprayberry…
Un petit garçon découvre qu’il possède des pouvoirs surnaturels et qu’il n’est pas né sur Terre. Plus tard, il s’engage dans un périple afin de comprendre d’où il vient et pourquoi il a été envoyé sur notre planète. Mais il devra devenir un héros s’il veut sauver le monde de la destruction totale et incarner l’espoir pour toute l’humanité.
Cet avis a été écrit lors de la sortie en salles du film. Je le reposte aujourd’hui car j’ai revu le film récemment en Blu-ray😉 .
J’adore les films de super héros et pourtant, si l’homme d’acier n’as pas mes préférences malgré quelques volets cinématographiques que j’aime bien, ce « Man of Steel » était sans nul doute possible l’une de mes plus grosses attentes de cette année. Entre son casting qui me faisait rêver, un retour aux sources que je pensais bénéfique ainsi que le tandem Zach Snyder – Christopher Nolan dans l’équipe technique, ce film avait tout pour me faire saliver d’envie. Prenant bien soin de ne voir aucune bandes annonces, je me suis donc précipité en salles pour le découvrir.
Et le moindre que je puisse dire, c’est que j’ai adoré. Effectivement ce retour aux sources fut bénéfique. Si le scénario écrit par David S. Goyer d’après l’œuvre de Joe Shuster et Jerry Siegel n’évite pas certaines redites concernant la mythologie de ce personnage que l’on connait, même lorsqu’on à pas lu les comics d’origine comme moi, il repars à zéro avec beaucoup d’intelligence je trouve. Forcément, avec son côté sombre et Christopher Nolan à la production, on pense forcément à « Batman begins » et si il possède les mêmes maladresses, il possède également les même forces.
En prenant le risque de retarder l’allumage du film, j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir un univers de Krypton plus fouillé. Le personnage m’apparaissait assez lisse par le passé mais en creusant ses origines, ce scénario réussi à donner de la consistance à Superman. Cette consistance, elle va être accentuer avec le parallèle de sa vie sur Terre et sa recherche de soi. Alors oui, la quête peut sembler facile, le chemin étant connu d’avance mais là où les précédentes adaptations cinématographiques se pressaient sans doute un peu trop d’en faire un héros, ce film lui prend son temps pour l’humaniser, nous le rendre sympathique, touchant et plus proche de nous ce qui rend encore plus logique son attachement à la Terre.
Parfois, on aimerait qu’il tombe dans certains pièges d’ailleurs mais son initiation pour devenir Superman est tout de même superbement bien amené. Autre point fort, la maladresse même de ce personnage qui en pensant faire le bien va trop attirer les regards vers lui. J’ai rarement vu un film de super héros où le super héros en question justement peine à cacher son identité secrète. Loin de la simple mèche et des lunettes qui le feront devenir Clark Kent, j’ai ainsi beaucoup aimé le fait que le masque tombe rapidement instaurant alors plutôt une histoire de confiance au lieu d’un jeu de faux semblant qui à notre époque fonctionne très mal (il n’y à qu’à revoir le film de Richard Donner que pourtant j’adore aussi).
De plus, ce scénario à eu la brillante idée de ne pas enfoncer son intrigue dans une romance étouffante. Principal défaut de « Superman returns » (que je me sens seul à aimer ^^ ), ici la romance est quasiment inexistante. C’est une très bonne chose et ça apporte un véritable plus à l’intrigue. D’ailleurs, quand la romance arrive, qu’elle se fait visible à l’écran, on obtient alors sans doute l’une des scènes les plus risible et les plus fausses de ce long métrage. Pour ma part, je lui pardonne ce faux pas (tout en reconnaissant que je ne suis pas objectif) car Lois Lane fait aussi partie intégrante de cette mythologie et même si j’aurais préféré qu’on l’évite, je peux le comprendre.
Mais vraiment, au delà du film de super héros et de son final apocalyptique dont certaines scènes font ressortir le traumatisme du 11 septembre américain (certains plans semblent identique à ce que l’ont pouvait voir aux informations à l’époque), c’est vraiment l’aspect humanisant de Kal-El que j’ai beaucoup aimé. Son chemin de croix est très intéressant je trouve que ce soit dans son passé (de Krypton à la Terre) à l’avenir qui se dresse devant lui. Les thèmes de la société qui veux nous façonner à son image, la peur que l’on peut avoir de ce que l’on ne connait pas voir même parfois la limite que les médias devraient avoir, j’ai trouvé que durant tout le film il y avait un sous texte très fort et passionnant qui m’as beaucoup plu.
Là où la comparaison avec « Batman begins » peut se faire ressentir, c’est donc dans le temps que prends le film pour placer ses pions sur l’échiquier. Ceux qui sont venus pour en avoir plein la vue vont devoir s’armer de patience car le film n’aura de cesse de prendre son temps. Il le prendra tellement d’ailleurs que son final apparaîtra presque comme trop brouillon voir confus tout en nous promettant (comme pour la saga Batman version Nolan ?) un second volet plus efficace en terme de rythme.
Prélude d’une trilogie annoncé, j’ai pour ma part aimé donc cette façon de placer les différents éléments tout en me disant qu’à l’avenir ce film fera sans doute parti d’un tout. J’oublie certainement des trucs car durant tout mon visionnage, il y à plein d’idées que j’ai trouvé bien amenés et assez intelligent mais quoiqu’il en soit, malgré son réveil tardif dû à une présentation inéluctable, le long métrage reste quand même à mes yeux assez dynamique. J’ai pas vu le temps passé et j’ai même beaucoup aimé sa construction narrative encore une fois en le voyant comme le premier épisode de quelque chose de plus épique dans son ensemble.
Côté casting, c’est la grande classe à commencer par Henry Cavill dans le rôle phare de Kal-El / Superman / Clark Kent. Très nostalgique de Christopher Reeve que je trouvais parfait à son époque et aimant bien malgré tout Brandon Routh même si il n’était pas parfait (là encore je me sens bien seul), Henry Cavill met vite tout le monde d’accord. Au delà de son charisme et de sa carrure qui m’a filé des complexes je le reconnais, l’acteur est vraiment convaincant. Dommage que parfois il ait un petit rictus qui donne l’impression qu’il s’apprête à se moquer de nous car au delà de ça, j’ai trouvé le comédien vraiment très bon dans la peau de ce personnage et mettant très bien son costume en avant sans être ridicule.
A ses côtés, j’ai beaucoup aimé aussi Amy Adams en Lois Lane. Beaucoup plus convaincante qu’une Kate Bosworth avec qui j’avais du mal et plus consistante qu’une Margot Kidder que je trouvais pourtant pétillante, Amy Adams s’en sors très bien. J’ai apprécié qu’elle relève un peu les manches et ne soit pas juste la belle plante de service. D’ailleurs, dans ce film, ça sera plus elle qui sera une aide pour Superman que l’inverse et le fait qu’elle apprenne assez vite son identité dès qu’elle croise sa route apporte à son rôle une crédibilité appréciable (j’ai beaucoup aimé d’ailleurs toute la scène qui la mènera à découvrir l’identité secrète de Superman). Si l’on enlève la scène où la romance prend le dessus vers la fin, c’est ainsi que j’ai trouvé que cette nouvelle approche de ce personnage était un quasi sans fautes.
Face à Superman, on retrouve le mythique Général Zod qui est incarné à la perfection par Michael Shannon. Très loin du ridicule traitement du film de Richard Donner et Richard Lester (malgré la bonne prestation de Terence Stamp), Michael Shannon interprète une nouvelle fois un personnage très décalé et donne un nouveau visage à la folie de ses personnages. Très à l’aise et charismatique, je trouve qu’il est juste parfait pour ce personnage qui reste cohérent avec le reste de sa filmographie. Je regrette d’ailleurs qu’on ne le voit pas trop pendant un petit laps de temps car je l’ai vraiment trouvé efficace. Il fait un excellent méchant qui n’a pas besoin d’utiliser de kryptonite (absente de ce volet) ce qui le rend encore plus efficace.
Puisque je suis sur Krypton, ça m’a bien fait plaisir de voir Russell Crowe dans la peau de Jor-El. Il à réussi à me faire oublier Marlon Brando et son introduction dans ce récit avec un Krypton plus fouillé ainsi que l’exploitation de son personnage par la suite m’a beaucoup plu même si parfois, je l’ai trouvé un peu trop « actif » dans l’action pour une conscience. Il n’en reste pas moins plaisant et ses apparitions sont plutôt agréable à voir, le comédien réussissant à bien faire le job dans la quête d’identité de Kal-El et son besoin d’en savoir plus sur son passé.
Et si Superman à un papa biologique qui à incarné Robin des Bois au cinéma, il en est de même pour son père adoptif Jonathan Kent avec la très bonne interprétation de Kevin Costner. Quel pied aussi de retrouver sur grand écran cet acteur que j’admire beaucoup. Très charismatique lui aussi, j’ai beaucoup aimé la sagesse et la philosophie qui se dégage de son personnage. Avec le temps, les traits du visage de l’acteur dégage une aura et une sympathie naturelle qui vont bien avec son rôle. Si sa dernière apparition lors de la scène de la tornade sonne un peu fausse, l’acteur m’as en tout cas une nouvelle fois beaucoup plu et j’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à le voir ici.
J’ai bien aimé aussi voir Diane Lane dans la peau de Martha Kent. Je connais un peu moins cette actrice mais elle aussi bénéficie d’une bonne aura qui en fait tout de suite une mère adoptive très attachante. On la voit très peu au final (et c’est une bonne chose au niveau du scénario) mais ses apparitions sont vraiment plaisante. J’ai beaucoup aimé aussi la philosophie de son personnage, sa façon de penser, sa façon de relativiser… Avec Kevin Costner, elle forme un parfait duo et les deux m’ont vite fait oublié aussi les anciens acteurs incarnant Kent au cinéma où à la télévision aussi d’ailleurs.
Après, il y à pleins de rôles secondaires que j’ai beaucoup aimé et qui ont eux aussi leur importance dans la mythologie Superman à commencer par Laurence Fishburne qui interprète un surprenant Perry White. Très loin de l’exubérance et la folie que pouvait avoir les anciens acteurs de ce rôle, j’ai bien aimé le côté posé qu’il pouvait avoir et réfléchi même si là encore, le scénario n’évite pas certains pièges comme son pseudo sacrifice final qui sonne un peu faux également. J’ai bien aimé aussi Antje Traue en Faora-Ul (qui éclipse vite prestation légère de Sarah Douglas de « Superman 2 » que j’aimais bien pourtant). Elle forme avec Michael Shannon un très bon duo et j’ai aimé l’importance qu’on lui donne qui tout comme Lois Lane du côté des gentils, n’est pas là juste pour faire joli mais apporte une véritable profondeur, un véritable danger.
Harry J. Lennix en Général Swanwick est très bon aussi. Il forme une bonne équipe avec Christopher Meloni, excellent en Nathan Hardy ainsi que Richard Schiff en Docteur Emil Hamilton. Ce trio est assez en retrait, presque anecdotique, mais il apporte une bonne association je trouve entre Superman et l’armée qui est loin d’être maladroite tout en rejoignant l’idée que Superman est un plus pour la Terre si seulement la Terre accepte de recevoir son aide. Entre Superman et l’armée, il y à un petit jeu du chat et de la souris, un apprivoisement que j’ai trouvé très intéressant et que j’espère revoir exploité à nouveau. Quant à Ayelet Zurer, j’ai beaucoup aimé la retrouvé ici dans le rôle presque anecdotique de Lara Lor-Van. Elle s’en sors très bien tout comme les jeunes Cooper Timberline et Dylan Sprayberry, bien choisi pour incarner Clark Kent jeune, le dernier me faisant même fortement penser à Tom Welling de la série « Smallville ».
Si jusqu’à présent j’avais noté quelques maladresses dans ce long métrage, j’étais cependant capable d’en faire une parfaite abstraction durant mon visionnage. Le film aurait même pu être parfait à mes yeux voir même dépassé le « Batman begins » dont je le comparais au début. Seulement dans mon ressenti final, il va juste égaler le film de Christopher Nolan en guise de réussite à cause de la mise en scène de Zach Snyder. J’avais des craintes qu’il abuse (comme souvent) de ralentis à outrance qui ralentirais le récit, or ce n’est pas le cas.
Il y en à bien quelques uns mais si ils ont surtout un apport esthétique, il n’encombrent pas ce long métrage. Non en fait, le principal défaut de cette mise en scène, c’est le côté parkinson dont semble souffrir à présent le cinéaste. En effet, même lorsque l’action est posé, calme, il semble avoir du mal à caler sa caméra. L’image est souvent tremblotante sans que ça apporte grand chose à ce film qui pourtant esthétiquement dans ses décors et ses effets spéciaux était très réussis. Entre les gros plans pas forcément bien cadré et des travellings fait sur une piste riche en caillou, la mise en scène m’a semblé souvent dommageable au récit en prenant le dessus parfois tant je trouvais l’effet détestable.
Comme si cela ne suffisait pas, quand Zach Snyder ne tourne plus au ralenti, il semble ne pas savoir filmé une scène d’action correctement. C’est dommage car comme je le dis, visuellement je trouve qu’il y à de très bonnes choses et des effets spéciaux très réussis mais l’action filmé à la va vite avec des zooms avant-arrière pas toujours judicieux rends l’action souvent illisible comme la scène finale apocalyptique où il faut quand même un peu s’accrocher pour comprendre ce qui se passe. N’ayant pas vu ce film en 3D,ça apporte peut être quelque chose avec ce procédé (même si j’en doute) mais en 2D, c’est vite très regrettable.
Et je le regrette vraiment car à côté de ça, j’ai trouvé le montage très bien ficelé avec une utilisation des flashbacks très intéressant entre Krypton et la jeunesse de Clark Kent qui permet de poser les bonnes bases de cette future trilogie annoncé sans trop allongé un début déjà un peu long bien que nécessaire pour recommencer à zéro. De même, j’ai beaucoup aimé la photographie que j’ai trouvé très belle avec un jeu sur la lumière très intéréssant. Le film possède ainsi sa propre âme, sa propre identité et se démarque très vite de ses prédécesseurs dès le début d’ailleurs avec le passage sur Krypton beaucoup plus travaillé qui nous fait regretter qu’on n’en voit pas plus.
Les décors sont vraiment bons, les effets spéciaux m’ont plu comme les différentes incrustations même si parfois on ressens le côté numérique et j’ai beaucoup aimé les costumes de ce film que ce soit celui de Superman, qui possède une seconde jeunesse qui fait renaître le mythe sans le ridiculiser où ceux des kryptoniens comme Jor-El ou le Général Zod. Encore une fois, le final est à la hauteur du film même si il apparaît brouillon et dans l’ensemble, c’est vraiment cette cacophonie dans l’action ainsi que l’épilepsie de Zach Snyder qui m’a gêné et empêcher de trouver ce film parfait car globalement, ça reste quand même très sympa à suivre.
Quant à la bande originale composée par Hans Zimmer, je l’ai trouvé très bonne. Elle prends ses distances avec les autres films (ce long métrage sentant le respect au film de Richard Donner sans jamais trop s’y attacher) en nous proposant une nouvelle partition bien loin du thème phare que l’on connaissait jusqu’à présent. Ça accentue un peu plus la cassure et la volonté de se démarquer pour un nouveau départ ce qui est vraiment une bonne chose et nous promet de belles choses pour la suite. Parfois peut être un peu trop lyrique dans son côté épique, la musique colle en tout cas très bien à ce film.
Pour résumer, ce « Man of Steel » avait tout pour être parfait. En recommençant le mythe à zéro, il nous offrait une autre alternative à « Batman begins » en relançant de la meilleure manière qu’il soit le mythe Superman. Et dans l’ensemble, ça fonctionne plutôt bien. J’ai adoré ce scénario qui pose de bonnes questions ainsi qu’une bonne trame, j’ai adoré ce casting que j’ai trouvé très convaincant et dans le visuel, il y à de très bonnes idées. Le film aurait pu être parfait à mes yeux si Zach Snyder n’avait pas sans cesse une crise d’épilepsie et qu’il ne nous livrait pas parfois des scènes d’actions brouillonnes. Alors oui, ça à un peu gêné mon visionnage mais je vais être honnête, j’ai quand même passé un super moment de cinéma devant ce long métrage qui me fait aimer Superman en lui donnant enfin une vraie consistance et une vraie profondeur. Maintenant que les pions sont mis en place, j’ai hâte de découvrir la suite et en attendant, je pourrais revoir ce volet sans aucun soucis tant j’ai pris du plaisir devant ce film de super héros qui à su combler mes attentes.