Fair game - 7,5/10

Un film de Doug Liman (2010 - USA) avec Naomi Watts, Sean Penn, Michael Kelly, Noah Emmerich

Homeland... version cinoche. Presque aussi bien que la série.

L'histoire : Valerie Plame est agent à la CIA ; elle travaille sur le Moyen-Orient et le terrorisme islamique qui vient de faire sauter les tours de Manhattan. Seul son mari, Joseph Wilson, est au courant ; tout leur entourage la croit négotiatrice dans la finance. Il en a marre, d'ailleurs, le pauvre époux... sa belle est toujours par monts et par vaux, il craint sans cesse pour sa vie. La CIA est en train de décortiquer des dossiers qui révéleraient que l'Irak est en train de préparer des armes nucléaires. Les fameuses "armes de destruction massives" qui obsédèrent le président George Bush. Comme d'habitude, les agents analysent, recoupent, comparent, afin d'être sûrs. On envoie même le mari de Valerie, brillant politique spécialisé dans les affaires étrangères, pour une petite mission au Niger, afin de vérifier que le pays fournit de l'uranium à Saddam Hussein. Ce qui est faux. Or peu à peu, malgré son rapport, il constate que la CIA et le gouvernement semblent tout faire pour masquer ce qui ne leur plaît pas... il faut absolument faire passer Saddam Hussein pour un terroriste menaçant les Etats-Unis. Alors, ça l'énerve, Joseph...

Carrie Mathison is back

Mon avis : Suite à l'abominable Taken 3 choisi par mon époux avant-hier soir, je n'ai pas été vache : non, nous n'avons pas regardé un film avec Jennifer Aniston... mais on est tombés sur une autre de mes héroïnes quand même. Je regarde la série Homeland, avec Claire Danes (j'attends avec impatience la nouvelle saison)... et franchement c'est presque du copié/collé ! Sachant que le film date de 2010 et la série de 2011... avantage à Doug Liman, qui en plus s'inspire de faits réels. On dirait que les créateurs de Homeland ont adapté une série israélienne, mais pour l'américaniser ils ont dû bien piocher sur Fair Game. Et comme par hasard, l'héroïne de l'histoire (la vraie, et son double au cinéma, Naomie Watts) ont de longs cheveux blonds bien lissés, comme Carrie de Homeland. A certains moments, quand on la voit de dos dans les couloirs de la CIA... waouh je me croyais vraiment dans mon dernier épisode de la série. 

Il faut donc que je sois objective et que je me sorte de la tête Carrie et Saul. Et qu'avons-nous ? Un excellent film d'espionnage qui raconte comment le président Bush et la CIA ont traficoté leurs infos, menti au peuple (et au monde entier) pour mener une guerre de croisade en Irak, accusé de de préparer des armes nucléaires. Ce qui était faux. Et que la CIA, notamment en la personne de Valerie, ses collègues et ses supérieurs, savait très bien. C'est comme Homeland (flûte j'y reviens...) : c'est terrifiant ! En qui diable pouvons-nous avoir confiance quand on sait pertinemment que les présidents nous mentent ?

Cela dit, hormis le fait que toute cette histoire est vraie et fit à l'époque la une des journaux, que Fair game est émaillé d'images d'archives, lui donnant efficacité, crédibilité et réalisme, cela reste au final un film d'espionnage comme on en voit tant. Bien fait, bien interprété, mais somme toute presque "banal". Une sorte de Mr and Mrs Smith (du même réalisateur) à la sauce histoire vraie cette fois.

Les critiques restent d'ailleurs sur la réserve. C'est bien, mais... Un peu trop classique, un peu trop lisse, pas assez haletant. Les méchants Cahiers se fendent d'un très définitif "Fair Game n'est pas un film honteux : juste un produit banal, dénué du moindre charme"

Idem chez les spectateurs, assez partagés. 176.000 entrées.

Moi j'ai bien aimé. A cause de Carrie. Ou grâce à Carrie.