Saw 3D (Saw VII 3D). 1 heure 30. États-Unis. Épouvante. Sortie en France le 10 novembre 2010. Réalisé par Kevin Greutert avec Costas Mandylor, Betsy Russell, Sean Patrick Flanery, Chad Donella, Gina Holden, Cary Elwes, Tobin Bell, Laurence Anthony, Dean Armstrong…
Alors que la bataille fait rage autour de l’héritage terrifiant du Tueur au puzzle, un groupe de survivants s’associe et fait appel à un autre rescapé, Bobby Dagen, une sorte de gourou. En croyant trouver de l’aide, ils vont vivre le pire. Bobby cache d’effroyables secrets. Une vague de terreur sans précédent va surgir…
Même si tous les films de la franchise ne sont pas exceptionnels, je suis assez client de la saga « Saw » que je regarde maintenant comme de simples films gores sans prises de tête. Après avoir vu les six premiers volets, il était donc assez naturel pour moi que je me plonge dans la septième aventure de Jigsaw intitulé « Saw 3D ».
Dès le départ, on sent que le film va tout miser sur la technologie 3D. Résultat, malgré une scène d’ouverture assez sympathique qui accentue le petit côté voyeur que peut avoir notre société, le scénario écrit par Marcus Dunstan et Patrick Melton s’enfonce dans un enchaînement de scènes toutes aussi ridicule les unes que les autres.
Bourrés de facilités et de passages qui ne sert strictement à rien, le film reste sur ses acquis et part du principe que juste montrer des pièges va suffire pour faire un bon divertissement. Malheureusement, il n’en est rien. Paradoxalement, si l’on s’ennuie très vite devant cet opus qui ne raconte rien de bien nouveau, même les pièges ont l’air de manquer d’inventivité. Plus nombreux que dans les précédents opus, ils sont peu inventifs et vite expédiés à tel point qu’on finit par ne plus s’y intéressé.
Ayant perdu l’âme de cette franchise, on va avoir le droit dans cette aventure à un simple serial killer psychopathe qui va se servir de l’œuvre de Jigsaw pour justifier sa présence. Bien que maladroit, le sixième film conclut bien mieux la franchise à mes yeux et continue de me prouver que sa fin ouverte était une mauvaise idée.
Il y a quand même quelques bonnes idées que j’ai apprécié dans ce film comme cette fausse victime qui joue avec le côté voyeur de la société mais ce que j’ai le plus apprécié, c’est le retour du Docteur Gordon, seule victime en date dont on n’avait pas vraiment bouclé l’histoire sur son personnage. Dommage que son retour dans la franchise soit sous exploité malheureusement.
Dans ce volet, Tobin Bell (Jigsaw / John Kramer) est inexistant. On ne le voit que lors d’un ou deux passages et c’est là qu’on voit que le comédien portait le succès de la franchise sur ses épaules. Sans lui, l’ensemble du casting est tellement mauvais que l’on est en droit de se demander s’il y a au moins une personne dans l’équipe qui a vraiment cru en ce long métrage.
Costas Mandylor (Hoffman) continue par exemple dans sa caricature ridicule de psychopathe. Sa seule expression sur le visage ne l’aide pas à jouer ses différents dialogues qui sont très risible. On n’y croit jamais. Le jeu est tellement mauvais qu’on peut même se demander si ce n’est pas une parodie. Je sais qu’il ne faut pas être trop regardant dans ce genre de film mais il y a quand même un minimum à respecter qui n’est pas atteint ici.
Je pensais d’ailleurs avoir touché le fond avec ce comédien dans la franchise mais il semblerait qu’il était encore possible de creusé. La palme revient sans aucun doute à Chad Donella (Gibson). J’ai rarement vu un jeu d’acteur aussi mauvais dans ce genre de production. C’est tellement mauvais qu’a un moment, je me suis demandé si je n’allais pas tenter le film en version française histoire de calmer un peu le truc mais vu que même son doubleur français ne réussit pas à sauver les meubles, j’ai pris sur moi et continuer en version originale. Aucune de ses scènes n’est crédible, c’est vraiment catastrophique.
Plus personne ne croyant au projet, même Betsy Russell (Jill Tuck) semble avoir abandonné. Si dans les précédents films, je trouvais son personnage sympathique malgré un jeu limité, dans ce volet, elle ne montre plus rien et réussit même à faire baisser son interprétation. Son personnage prouve bien qu’il n’y a eu vraiment aucune direction artistique convenable.
Il n’y a vraiment rien à sauver dans ce casting à mes yeux. Sean Patrick Flanery (Bobby Dagen) est vraiment une victime trop lisse aussi caricaturale que la bimbo seins en avant que l’on nous présente en ouverture pour jouer avec la 3D. Même Cary Elwes (Le Docteur Lawrence Gordon) ne m’a pas convaincu. C’est celui qui s’en sort pourtant le mieux mais on n’y croit pas…
Derrière la caméra, pour son deuxième long métrage dans cette franchise, Kevin Greutert fait également un grand retour en arrière. Son précédent film dans la saga n’était pas parfait mais il se laissait suivre agréablement. Ici, tout est mauvais. Ce film n’est qu’un prétexte pour utiliser la 3D et malgré ce prétexte, le réalisateur n’a jamais bien su jouer avec son joujou.
Il ne parvient même pas à donner un petit côté fun ou un côté nanar à ses mises à mort. Le procédé est d’un inutile flagrant et rajoute même un côté ridicule à certains effets visuels. Je ne parle même pas des boyaux qui font plus sourire qu’autre chose mais chaque goutte de sang versé sonne faux. Impossible pour moi d’être choqué et de ressentir une quelconque violence lorsque je vois du sang presque rose fluo dans certaines scènes…
Les décors sont sous exploités, la photographie est assez laide, la lumière trop vive doit sans doute atténuer la 3D qui assombrit en général l’image et le montage final est fait avec les pieds. Même la bande originale composée par Charlie Clouser réussit à être inexistante, le thème phare ne réussissant même plus à faire son petit effet sur moi.
Pour résumer, « Saw 3D » est vraiment mauvais. Cela fait un moment que je ne suis plus trop regardant vis à vis de cette franchise mais il y a quand même un minimum à fournir pour que je puisse m’amuser ce qui n’est pas le cas ici. Le scénario est mauvais, certains pièges sont là juste pour être là, les acteurs sont catastrophique, la mise en scène est bâclé… Il n’y a vraiment pas grand-chose à sauver dans cet opus qui tue toute ses bonnes idées très rapidement. A ce jour, ce septième volet parvient même à détrôner à mes yeux le troisième film en devenant l’épisode le plus mauvais de la franchise. Très anecdotique, c’est celui dont je me souviens le moins à chaque fois et je comprends facilement pourquoi lorsque je le revois…