On parle beaucoup de cerf dans ce mois belge, il me semble (il se peut même que je revienne moi aussi sur Les cerfs plus tard, Mina m’ayant gentiment confié leur garde).
Le Grand Cerf, avec des majuscules – notre Grand Ecrivain aime les majuscules –, c’est un roman étonnant et très très drôle que nous propose Nicolas Marchal. Le narrateur est un Ecrivain plus que convaincu de son talent – imaginez, il a eu une critique élogieuse pour son premier roman… dans un journal… régional… enfin, bref, c’est quand même bien la preuve qu’il est un Grand Ecrivain prometteur et que tous les éditeurs, surtout parisiens, devraient se l’arracher ! Et pourtant, il a beau relever consciencieusement sa boîte aux lettres chaque jour, rien, Rien de Rien, que des lettres de refus. Alors qu’il le sait, un éditeur l’a contacté et attend désespérément une réponse de sa part pour pouvoir le publier. Comment expliquer qu’il n’ait toujours pas reçu cette lettre ? Une seule hypothèse crédible : son facteur subtilise son courrier, uniquement les bonnes nouvelles.
D’ailleurs, il faut bien l’avouer, tout le monde se ligue contre lui : sa femme qui ne cesse de lui demander de passer l’aspirateur ou de changer les couches du petit, sans se rendre pas compte de la chance qu’elle a d’être mariée à un Talent tel que lui, qui ne devrait pas être soumis aux lois du quotidien d’un mortel ordinaire ; son fils qui lui réclame sans cesse la chanson du Grand Cerf (que l’Ecrivain nous décortique de manière hilarante, j’ai vraiment ri en la lisant !) et rêve d’être chasseur (tout ce que notre Ecrivain exècre)…
On rit beaucoup de ce personnage imbu de lui-même, odieux et du plus haut ridicule ! Même si la fin m’a un peu déçue comparée au reste du roman, j’ai passé un agréable moment et vous le conseille vivement.
Le Grand Cerf, Nicolas Marchal, Weyrich
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