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Coalescaremonium 2016 au Bouche à Oreille, Etterbeek, le 2 avril 2016

Publié le 02 avril 2016 par Concerts-Review

Coalescaremonium 2016 au Bouche à Oreille, Etterbeek, le 2 avril 2016

Coalescaremonium 2016 au Bouche à Oreille, Etterbeek, le 2 avril 2016

La route des enfers est facile à suivre : on y va les yeux fermés ( Bion de Borysthène)

Le billet de JPROCK THE DARK FEATHER :
Après quatre années d'existence, la Coalescaremonium est devenu aujourd'hui le grand rassemblement gothique incontournable de la capitale, et tout le mérite en revient à ses organisateurs qui ont su insuffler à cet événement une ambiance dynamique , excentrique et incomparable.
Malgré les évènements terrifiants de ces derniers mois, le public est malgré tout venu en masse à cette quatrième édition et les différents étages de l'ancien monastère situé au 16 place Van Meyel à Etterbeek grouillent de créatures sombres et inquiétantes venues célébrer sur le thème de l'Art Nouveau Noise.
Et cerise sur le gâteau, la météo clémente permet à tout ce petit monde d'envahir aussi le jardin.
Cette année, la chapelle accueille des concerts plus intimes en alternance avec la grande salle, ce qui permet au public de découvrit plus d'artistes dans un cadre magnifique redécoré pour la circonstance et avec goût aux couleurs de la Belle Epoque..
Car ce qui distingue le Coalescaremonium d'autres évènements c'est qu'il allie avec bonheur musique, art, danse et mode s'ouvrant à tous les sous-genres de la culture gothique.
Durant environ douze heures, les pièces et couloirs de l'ancienne abbaye accueillent, artistes, groupes rock, expositions, créateurs en tout genre, shops et un studio photo où la charmante Erika Altreya immortalise pour la postérité avec son objectif ceux et celles qui viennent à sa rencontre.
Et comme dans le milieu de la culture dark tout le monde se connaît ou presque, l'ambiance est aux retrouvailles et aux rencontres dans le salon principal ou à proximité du bar.
Les portes s'ouvrent à 15h, et après la désormais traditionnelle cérémonie d'ouverture en présence des quatre organisateurs Discipulus, La Dutchessa , Nocturne Reflet et Telombre les choses sérieuse commencent avec la prestation d' Hedera Helix dans la grande salle.
Ce groupe flandrien dont le nom ne m'était pas inconnu propose un spectacle visuel et musical sorte de mix entre electro et happening théâtral durant lequel des danseuses jouent avec des petits lapins qu'elles pendent à une corde à linge...
Ca paraît barré ? Oui, et ça l'est et poétique aussi, et malgré les réserves que j'avais à entendre le groupe chanter en flamand qui contrairement à l'allemand n'est pas une langue très usitée dans ce style de musique, je me suis finalement rapidement pris au jeu et sans connaître réellement le répertoire du groupe j'ai pris un réel plaisir à assister à leur spectacle mené de main de maître par leur chanteur et leader Oscar Valerius Kandinsky dont la coupe de cheveux ébouriffés lui donne un air de savant fou.
Derrière lui Maestro Virgule (keys, voice) et Braque (guitare) assurent comme il faut et envoie des beats electro -synthpop-industrial irrésistibles.
S'adressant au public dans les deux langues ( français, néerlandais) le groupe s'offre aussi en français une reprise moyennement heureuse de " La Ouate " de Caroline Loeb à laquelle on préfèrera de loin leurs propres compositions comme entre autres " Elektroshok " , " Col cassé " , l'entêtant " Kolchoze " , " Elektromantra ", " Popular " ou " Torment " .
Finalement Hedera Helix fut la bonne surprise de la journée et au final je me suis même payé leur dernier album " Pastiche " qui tourne en boucle chez moi depuis une semaine , et je retournerai sans doute les voir si l'occasion se présente.
Comme quoi, il ne faut jamais avoir de préjugés mais juger sur pièce.
Je ne vous parlerai pas de la prestation assez dansante de S.E.M. dans la chapelle car je n'ai pas eu l'occasion d'y assister en entier car dans ce genre d'évènement il faut faire des choix et le mien s'est porté sur " Pretentious, Moi ? " qui se produit dans la grande salle.
Mais l'heure est tout d'abord aux beautés sombres avec le défilé de mode de Somnia Romantica.
De jolies jeunes femmes évoluent tour à tour sur le podium dans de magnifiques robes romantiques faites de tissus vaporeux, de voiles de crinoline et de dentelles. Un joli moment dark qui néanmoins a engendré pas mal de retard sur la programmation.
Place donc maintenant à " Pretentious, moi ? " les goth rockers britanniques.
A cinq sur scène dont une chanteuse, le groupe ne m'a pas réellement convaincu même si son leader vocaliste semble très heureux d'être là et communique de manière sympathique avec le public.
Mais musicalement c'est du mille fois entendu, bien joué certes, mais ce genre de gothic rock avec une touche de métal se doit de se distinguer via d'excellentes compos, et si certaines atteignent leur but d'autres sont trop faibles pour me convaincre.
Je quitte donc la salle après une demi heure de gig, direction le bar et un verre de rouge bien mérité par cette chaleur.
A la chapelle il y a KNK qui nous envoie son EBM industriel à la face et se paye même un reprise de " My Girlfriend Girlfriend " de Type O Negative en fin de set.

Sympa.
Mais entretemps le retard s'est accumulé et c'est une foule compacte qui s'impatiente devant l'entrée de la grande salle où doit se produire Sirenia. Le groupe était prévu à 21h et on en est à plus d' 1h de retard.
Finalement les portes s'ouvrent et la foule s'engouffre dans la salle qui est bien remplie et transformée rapidement en étuve.
On ne présente plus Sirenia, les norvégiens emmenés par la jolie et talentueuse Allyn et le guitariste vocaliste Morten Veland vont durant plus d'une heure nous faire une démonstration de métal gothique symphonique assez proche de Nightwish ou Epica.
A coté de moi un type semble quasi en transe dès que la jolie Allyn se rapproche de nous. Visiblement le groupe a ses fans inconditionnels et envoie un set bien ficelé que les fans et les autres apprécient comme il se doit. Du tout bon.
Dès la fin du dernier titre, je me dirige d'un pas rapide vers la chapelle bondée où Max Lilja violoncelliste de son état (ex membre fondateur des excellents Apocalyptica et membre de Hevein) nous fait découvrir en solo les pépites de son dernier album.
De formation classique l'homme se sent plus aujourd'hui musicien que violoncelliste et utilise l'électronique afin de créer une musique hypnotique et magistrale dont les sons émanent de son cello comme unique source.
" Dans le monde du classique beaucoup de gens sont dédaigneux en ce qui concerne l'expérimentation d'autres sortes de musiques, mais heureusement il y a aussi certaines personnes qui pensent différemment et qui comprennent que l'on puisse suivre son intuition et braver les codes de la tradition " déclare-t-il dans une récente interview à nos confrères de Peek A Boo.
Et ce soir le public apprécie hautement le travail de cet artiste hors norme qui expérimente sans cesse entre classique et électronique avec un talent indéniable.
C'est beau, c'est envoûtant, et ce fut pour moi un des meilleurs moments de cette quatrième édition. Et puis sa reprise du thème de Twin Peaks est sublime .
Dans la grande salle c'est Izoloscope qui avec presque deux heures de retard entame son set qui sera suivi par celui de Luminance dans la chapelle.
Malheureusement l'heure tardive et le timing totalement décalé en fin de journée ne m'a pas permis d'assister à ces deux shows, mille excuses, ce sera sans nul doute pour une autre occasion.
En conclusion cette quatrième édition fut une réussite et l'utilisation de la chapelle comme mini salle de concert est une initiative qu'il faut saluer et réitérer lors de prochaines éditions.
Dommage que le gros retard accumulé cette année a légèrement perturbé la bonne suite des évènements, mais je suis certain que pour le Coalescaremonium 2017 les organisateurs en tireront les leçons et que l'édition prochaine sera encore plus réussie que les précédentes .
Rendez-vous donc en 2017 pour le Coalescaremonium cinquième du nom, happening annuel et incontournable de la culture dark-gothique qui est en voie de devenir une véritable institution du genre en Belgique et aux delà de nos frontières.
Un must pour les amateurs du genre !
Texte et photos : JP Vanderlinden aka THE DARK FEATHER.


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