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Un billet de Marilyne : Le ciel au dessus du Louvre

Publié le 15 avril 2016 par Adtraviata

Le ciel au-dessus du Louvre

Bernar Yslaire & Jean-Claude Carrière –

Editions Futuropolis & Musée du Louvre éditions 2009 –

Après Hubert (de Ben Gijsemans, éditions Dargaud) aux musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles, c’est David que j’accompagne en BD au Louvre.

Le ciel au-dessus du Louvre est le quatrième album consacré au « premier musée de la Nation », pour reprendre la formule de JC Carrière ; quatrième album de cette série coéditée par Futuropolis et les éditions du musée du Louvre qui offrent le lieu comme sujet à des dessinateurs de renom. J’avoue, je suis fascinée par cette collection qui me découvre le Louvre et les œuvres qu’il abrite ainsi que des bédéistes de talent sous des perspectives improbables et des horizons d’artistes si différents dans leur approche et leur pratique graphique du sujet.

Le parti-pris du scénariste et dessinateur belge Yslaire ( qui signa en 2015 l’affiche de la Foire du Livre de Bruxelles ) est historique : la création du musée du Louvre à la Révolution Française en 1793. Associé pour le scénario à JC Carrière qui signe les textes et dialogues, Yslaire n’a pu s’empêcher d’y immiscer son personnage d’adolescent au visage d’ange, son énigmatique ange blond récurrent, messager du destin. Ce que j’ai regretté. Son apparition, en rôle de modèle, toujours en apparition prédicatrice funeste, ne m’a pas semblé apporter une dimension supplémentaire à cet album. Ou alors une dimension surnuméraire. Ce sera mon seul regret.

Le ciel au-dessus du Louvre est un album pleinement consacré à l’art, c’est là sa dimension. C’est le récit à grands traits de l’époque de la Terreur, c’est celui du peintre David lié à son ami Robespierre ; l’ami qui lui demande de peintre, de représenter, l’Être Suprême, convaincu que « une mystique, une foi » sont toujours nécessaires à l’homme. Jusqu’à l’obsession, il veut proposer un culte qui incarnerait les idéaux de la Révolution et que ce culte a besoin d’une image. Cette image, ce sera la quête de David qui vient de terminer le portrait posthume de Marat assassiné – sur lequel s’ouvre l’album – ; David qui, lui, torture l’inspiration pour peindre le jeune martyr de la République Bara, l’enfant qui a refusé de clamer «  Vive le Roi ! ». Comment représenter ces deux « êtres » idéaux de la République, donner forme à une transcendance ?

Le dessin aux traits vigoureux d’Yslaire sert l’esprit, le génie devrais-je écrire, l’atmosphère virile du sujet et de l’album, alternant illustrations pleine page aux vignettes. Aux nombreuses et splendides reproductions de célèbres peintures se mêlent la présence des corps, les vivants et les morts, la tentation de l’immortalité. Yslaire, comme pour une mise en abime, dessine des planches qui semblent des gravures, d’autres des croquis par les coups de crayons et les hachures visibles, par les tons grisés ; ces monochromes rehaussés d’éclats de blanc, de rouge ou des teintes chaudes des toiles de nus masculins.

En annexe la Liste des œuvres choisies par l’auteur par ordre d’apparition dans les planches invite à reprendre l’album pour une promenade plus sereine, pourquoi pas en compagnie de Fragonard croisé dans les allées ; pourquoi pas en parcours au Louvre puisque la majorité des œuvres y sont conservées, pour chacune la salle d’exposition est précisée.

Le tableau Marat assassiné peint par David en 1793 est exposé aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique à Bruxelles.

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