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Sous le regard du loup de Gilles Laporte

Par Karine Simon @karine59630

Le 18 avril 2016

Synopsis :

Claude, paysan, découvre dans l’un de ses parcs des brebis égorgées… Commence une histoire qui va ébranler la France entière en cette année 1977. Partout on glose sur  » la nouvelle bête du Gévaudan « . Et l’affaire prend bientôt un tour politique car non loin, dans son vaste domaine de Valdigny ? vit un mystérieux châtelain, un  » ancien nazi « , selon la rumeur colportée par des chasseurs. Marie, fille de Claude et étudiante en philo, milite pour le respect de la nature qu’elle aime tant. A l’acharnement masculin contre l’animal incriminé, elle oppose la bienveillance féminine…

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Mon avis :

Je tiens tout d’abord à remercier les Editions Presses de la cité et plus particulièrement la collection Terres de France pour leur confiance. Merci également à Gilles Laporte pour la gentille dédicace au début du roman.

Dans ce roman nous faisons la connaissance de Claude assez rapidement. Il s’agit d’un agriculteur lorrain. Il se rend à la Bergerie pour sa visite quotidienne à ses bêtes. Mais très vite il remarque quelque chose d’anormal, d’habitude, elles viennent le saluer dès son arrivée, au bruit du moteur de sa « deudeuche ». Là, rien, seul un silence pesant.

Quand il fait le tour de la Bergerie, il découvre le troupeau apeuré, rassemblée dans un coin, et un massacre. Huit bêtes éventrées. Très vite, il alerte les pouvoirs publics du village, ainsi que sa famille. Sa fille Marie revient rapidement de Nancy, où elle suit des études de philosophie, pour venir l’épauler, lui, et sa mère.

Mais très vite, d’autres massacres ont lieu un peu partout en Lorraine, du nord au sud. On crie très vite au loup, comme souvent dans ce cas. La presse s’en mêle rapidement, attisant les peurs, comme elle sait si bien le faire.

Dans ce roman, nous découvrons toute une région, la lorraine, qu’elle soit industrielle, avec ses verreries de cristal, ou encore agricole. Nous sommes à la fin des années 70, dans une époque qui souffre, en proie aux changements économiques et politiques.

On voyait bien que le monde venait de changer, que rien ne serait plus comme avant, que les « Trente Glorieuses » étaient déjà passées après avoir semé dans les têtes des idées de voyages lointains, dans les cuisines un frigo, dans les salons une télé que les plus riches regardaient en couleur, dans les garages une auto pour les promenades du dimanche et une mobylette pour les sorties pêche.

C’est un roman qui met en lumière plusieurs choses, la beauté de la Lorraine, tout d’abord, que ce soit la plaine, ou la région plus montagneuse des Vosges. Mais c’est aussi un roman qui évoque la place de la femme dans le monde agricole à la fin des années 70, une place qui est aussi en pleine mutation.

Gilles Laporte a une très belle plume, mais une plume qui n’hésite pas à mettre en lumière son point de vue sur les problèmes économiques, politiques, de l’environnement, ou même sociaux culturels.

C’est un roman qui même habilement humour et réflexions sur des sujets d’époque qui sont encore d’actualité aujourd’hui.

J’ai apprécié !

A découvrir aux Editions Presses de la Cité depuis le 26 février 2016.



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