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Y Combinator : les modèles à succès des États-Unis reproduits dans les pays émergents

Publié le 21 avril 2016 par Pnordey @latelier

Les entrepreneurs venus de pays en développement s’inspirent des start-ups à succès de la Silicon Valley pour lancer des produits et services sur les marchés émergents.

C’est une forte tendance détectée lors du demo day du YC : la reproduction des modèles qui ont fait leurs preuves en Occident dans les pays émergents. Paiement, e-commerce, agriculture, cette année les start-up du YC ont pour volonté de rendre les innovations venues de la Vallée accessibles au monde entier.

Paystack : le Stripe africain   

Paystack s’attaque au marché du paiement en ligne en Afrique, en commençant par le Nigéria. Dans ce pays, qui compte 180 millions d'habitants, il n'y aurait pas moins de 60 millions d'internautes : une opportunité à saisir pour les acteurs du paiement en ligne. L’an dernier, la majorité des 150 milliards de dollars payés par les Nigérians pour acheter des produits, a été dépensée dans des commerces physiques. Pourquoi ? Car le paiement en ligne dans le pays n’est pas du tout optimisé. Le processus est complexe pour les utilisateurs et l’intégration longue et pénible pour les sites marchands.

Une intégration simple et rapide pour les e-commerçants

Une intégration simple et rapide pour les e-commerçants 

L’objectif de Paystack, inspiré du modèle du fournisseur d’API de paiement, Stripe : proposer une intégration rapide aux e-commerçants et une expérience d’achat simplifiée aux internautes. Objectif atteint pour la jeune pousse qui affirme avoir réduit le temps d’intégration de 3 semaines à 30 minutes et le nombre d’étapes pour payer en ligne de 7 à 2. Depuis Janvier 2016, Paystack a déjà séduit plus de 700 commerçants au Nigéria. Si la jeune pousse suit l’exemple de son grand frère américain Stripe, il ne fait aucun doute que le succès sera au bout du chemin sur le marché africain.

De L’Amérique Latine à l’Afrique : les applications de livraison à l’honneur

« The next everything store of Latin America » c’est le slogan de Rappi qui fait écho au livre de Brad Stone relatant l'histoire d'Amazon. La start-up se présente comme une combinaison d’Instacart et Postmates en Amérique Latine.

La recette gagnante de Rappi : un coût du travail peu élevé (2 dollars/heure pour les livreurs) et des villes très densément peuplées permettant de réaliser un grand nombre de livraisons à l’heure, une équation qui aboutit à une facture de seulement 70 cents la livraison pour le consommateur. Grâce à ce prix attractif, Rappi peut proposer ses services à 70% de la population latino-américaine. Ajoutons à cela, la promesse d’une livraison rapide – de 12 minutes pour une bouteille de vin à 42 minutes pour des courses de plus de 30 produits – et on comprend mieux l’ambitieux slogan de la start-up.

Autre start-up positionnée sur la livraison internationale cette fois, Shypmate, s’introduit comme le Airbnb des livraisons internationales. Cette jeune pousse africaine propose aux Nigérians et Ghanéens de commander leurs produits aux Etats-Unis pour se les faire livrer ensuite par des voyageurs disposant d’espace dans leur bagage.

Les services de livraison actuels très onéreux ne répondent pas à la demande grandissante des 18M d’internautes qui font leur shopping en ligne sur des sites étrangers : Shypmate promet donc une livraison pour un prix 89% moins élevé. Les spécificités de marchés nécessitent souvent la vision d’un entrepreneur local pour identifier une opportunité et adapter un modèle à succès dans un pays émergent. C’est ce qu’ont fait les 4 fondateurs de Shypmate évaluant l’opportunité autour de leur service de livraison « peer to peer » à plus de 3,4 milliards de dollars. Lors du demo day, le CEO, Perry Ogwuche annonçait une croissance de leur chiffre d’affaire de 60% par mois depuis le lancement du service en Septembre dernier.

Une plateforme pour connecter les agriculteurs indiens à leurs acheteurs

Contrairement aux États-Unis, l'agriculture en Inde représente un marché fortement fragmenté au sein duquel coexistent plus de 100 millions d'exploitants et les petites productions agricoles représentent 72 % du marché. Pour vendre sa production le fermier indien doit charger son camion lui-même et parcourir jusqu’à 160 km pour arriver au marché le plus proche. Une situation qui peut évoluer grâce à Internet. Faisant le constat que les fermiers indiens sont de plus en plus connectés grâce à leur smartphone, Kisan Network a créé une plateforme accessible depuis un téléphone mobile mettant en relations les petits producteurs indiens avec des acheteurs de la distribution.

Kisan Network connecte directement agriculteurs indiens et acheteurs

Kisan Network connecte directement agriculteurs indiens et acheteurs

Le fonctionnement est on ne peut plus simple, les agriculteurs mettent en ligne les détails de leur production et les acheteurs choisissent parmi la variété d’offres sur la plateforme. Dans le système traditionnel, affirme Aditya Agarwalla, le co-fondateur les intermédiaires prélèvent 20% du prix de la transaction, contre 10% pour Kisan Network, garantissant un gain pour les producteurs et des économies pour les acheteurs. En 3 mois, la jeune pousse a déjà convaincu plus de 2 500 agriculteurs et 68 000 kg de produits ont été vendus via leur plateforme. Signe que le modèle de marketplace venu des Etats-Unis, n’a pas fini de transformer les économies du monde entier.


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