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Darty : « Le label « French Tech » est un outil d’engagement avec le client »

Publié le 22 avril 2016 par Pnordey @latelier

Le 21 octobre 2016, huit géants de la distribution signaient la Charte d’engagement French Tech avec Axelle Lemaire, secrétaire d’État chargée du Numérique. Premier bilan six mois plus tard avec l’un d’entre eux, rencontré lors de l’événement #DISTREE Connectdays les 11 et 12 avril 2016.

Promouvoir l’usage des objets connectés et dynamiser son marché, tel est le but de la Charte d’engagement French Tech. Quatre axes sont notamment développés : ouvrir les rayons aux start-up, les accompagner dans la commercialisation des produits, mettre en avant les objets connectés de la French Tech et sensibiliser le grand public au travers d’opérations de communication.

Signée par huit grands distributeurs en octobre dernier, L'Atelier fait le bilan avec Michel Cornet, directeur Son et Maison Connectée chez Darty, l’un des signataires.

Quelle est l’ambition de la charte d’engagement French Tech ?

L’objectif est de pousser les distributeurs à soutenir les start-up. Aujourd’hui, les objets connectés représentent un petit marché, encore en devenir. Les acheteurs n’ayant que 24 heures dans leur journée, s’ils n’essayent que de faire du chiffre, ils n’auront jamais le temps de s’occuper des start-up. La charte sert donc à faire prendre conscience au monde de la distribution qu’il y a tout un terreau de start-up en France et que parmi elles, il y a peut-être le Google ou le Apple de demain. Et qu’il faut les soutenir dès le début.

Donc on donne plus de temps et de  soutien, on apporte une approche différente dans le développement produit, car d’habitude quand on est face à un grand groupe, on n’intervient pas dans cette phase. Là, les start-up sont très avides d’avoir les feedbacks de nos clients et nos avis, même en phase de développement.

Concrètement, que font les distributeurs pour mettre en valeur la French Tech ?

La « French Tech » est un outil d’engagement avec le client : c’est made in France, c’est déjà un message positif. On essaye de montrer qu’il se passe des choses bien en France d’un point de vue technologique et que les produits connectés à la pointe de la high tech, ce n’est pas l’apanage de Google ou Apple.

Donc on se sert de ce label pour engager la conversation avec le client. Après, le produit se vend parce que c’est un bon produit, pas juste parce qu’il est French Tech. Concrètement, on met les objets en avant pendant les «  semaines de la French Tech » par exemple. On ré-explique ce que c’est, on présente les produits dans des publications, on montre qu’elle est la vie d’une start-up aussi. Car avant, la start-up était très liée à un internet et pas tellement à la production d’objets, c’est un peu nouveau pour le public. Il faut montrer que les start-ups ont aussi un impact très concret sur la vie quotidienne. Enfin, à terme, l’idée est de pouvoir baliser en magasin les produits « French Tech ».

Quel premier bilan tirez-vous de ces cinq mois d’engagement « French Tech » ?

Le bilan est positif, de très bons produits se développent. Certaines start-up se plaignent qu’on ne va pas assez vite, mais je ne suis pas d’accord : on voit tellement de beaux produits qui arrivent qu’on est frustrés de ne pas pouvoir les vendre tout de suite ! Il faut que le marché se déploie. Les ventes sont encore timides, mais c’est vrai pour tous les objets connectés, pas que pour la French Tech.

Quelle est, selon vous, la prochaine étape à franchir ?

Il faut des produits qui deviennent masse, qui puissent avoir une notoriété auprès du grand public. Avoir un Nest par exemple, mais issu de la French Tech. On en est très proche. Aujourd’hui, il y a des marques comme Netatmo, Withings ou Parrot qui arrivent à percer, qui sont presque des « vieilles » start-up. Je pense qu’il faut qu’on arrive à avoir des locomotives comme elles dans chaque catégorie de produits.

Pourquoi la charte d’engagement French Tech était-elle importante à ce moment-là, en novembre 2015 ?

Si l’on remonte un an et demi en arrière, il n’y avait ni assez de produits ni assez de segments couverts. Entre le premier CES avec la French Tech et le dernier en janvier, il y avait une présence énorme et une foule de produits connectés ! Aujourd’hui, on peut dire que la French Tech est présente sur la plupart de segments. Maintenant, on peut avoir un vrai impact de communication et de légitimité de l’offre, on est plus sur des segments de niche. Tout le monde peut être concerné et avoir un besoin qui est rempli par la French Tech.


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