Magazine Culture

L’effroi

Publié le 23 avril 2016 par Le Journal De Personne
Pourquoi ?
Je n’ai pas envie d’en parler
C’est gros comme une maison, hantée par le spectre de l’être aimé qui vous a claqué entre les doigts parce que vous n’avez pas su qui il était.
Je souffre… au-delà de ce que vous pouvez imaginer
Comme si j’avais fait exprès d’appuyer sur la gâchette, de jouer ma vie à la roulette, rien que pour lui servir tout chaud mon cœur sur une assiette…
Monsieur est servi… je suis Hamlet avec sa douleur sur les bras,
Douleur aveugle, sourde et muette…
Non… je ne l’ai pas trompé… d’après lui, c’est moi qui me suis trompé…
Je vous répète ses mots :
Il dit que j’ai confondu le roi et le royaume.
Il m’a fui… il a pris la fuite… le fils de pute…
La sagesse c’est tout ce qui l’intéresse… Pas d’autre maîtresse.
Il est pathétique : se passer de moi pour que j’apprenne à me passer de lui…
C’est lui qui le dit…
Je voulais qu’il me prenne telle que je suis…
Tout comme je refusais de le prendre tel qu’il est… un être un peu au dessus de la mêlée…
Est-ce que je peux verser quelques larmes ?
Oui je suis mal… et je vous interdis de me laisser entendre que ce n’est pas plus mal…
Et cette douleur… qui persiste…
C’est comme une aiguille qu’on vous enfonce dans la moelle épinière… Ce n’est pas un leurre.
Comme la mort d’un enfant… Ce n’est pas un leurre.
Pour lui… ce ne sont que des leurres…
Bonheur… malheur…que des leurres…
Quelle heure il est ?
Et moi qui je suis ?
Je pleure… oui je suis en pleurs…
Parce que j’ai peur… de ne pas être capable de tarir cette source de malheur…
Faire mon deuil ? Pourquoi faire ?
Le travail de deuil… Ah ! Ah ! Ah !… que des mots pour ceux qui n’ont jamais franchi le seuil…
Ce n’est pas lui, c’est moi qui l’ai franchi…
C’est parce que je vous le raconte que vous avez l’impression que je m’en vante ?
Vous êtes drôle, vous !… mais beaucoup moins drôle que lui !
Vérité, illusion…
Si nous les distinguons, nous nous retrouvons dans un vide sans nom.
Le néant… pas la peine de vous dire ce que c’est…
Sous peine de vous tourmenter… pour l’éternité.
Savez-vous comment il l’a exprimé, lui, avant de s’éclipser ?
Tant que tu chercheras le salut, tu ne seras jamais sauvée...
Je me sauve…
Parce que figurez-vous que moi aussi j’ai envie de vous claquer la porte au nez !

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Le Journal De Personne 76484 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte