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Le Young adult est-il devenu un gros mot ?

Publié le 25 avril 2016 par Tanja @HaKo_niwA

De mon temps on lisait les livres pour enfants et ensuite on passait directement à la littérature pour adultes. Je suis passée des Quatre filles du Docteur March aux Brumes d’Avalon sans trop de transition.
J’étais fan de fantasy et de manga deux genres très décriés comme de la sous littérature et de sous-BD. Étais-je prédestiné à aimer la littérature young adult ? Peut-être.

YOUNG ADULT KÉZAKO ?

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Après l’énorme succès d’Harry Potter les maisons d’édition ont eu vite fait de penser à ces lecteurs adolescents qui avaient soif de le lecture. Contrairement aux idées reçues le « jeune » aime lire. L’animal est farouche et préféra des histoires de fantasy, de sciences fiction à du Balzac ou du Zola. Mais diantre il achète ! Mais après tout si il est près à rentrer dans une librairie pourquoi ne pas lui proposer de la lecture pour lui ? C’est pas con. Les maisons d’éditions vont donc tout naturellement s’engouffrer dans la brèche.

La littérature pour ado et jeune adulte a toujours existé, mais elle était soit vendue chez les enfants, soit chez les adultes le cul entre deux chaises avec peu de visibilité. Les maisons d’éditions qui voient leurs lecteurs adultes s’évanouir dans la nature lancent donc la catégorie young adult et un nouveau rayon était né. *Tambours et trompettes*
Il fut vite rempli par une vague de vampires, puis de dystopies, d’Anges, de fantasy, de science fiction puis enfin de littérature sentimentale. En bref, tout ce qu’on retrouve ailleurs mais estampillé « jeune adulte ». La palette reste large de 12 à 30 ans et plutôt féminine. Car oui les jeunes trentenaires s’y sont mis aussi.

Le jeune lecteur qui quitte la bibliothèque verte trouvera des romans dans les univers modernes et qui ressemblent à sa génération. Le lecteur adolescent trouvera lui aussi son compte sans que cela choque maman – Elle est même plutôt contente -. Enfin le lecteur adulte trouvera une certaine fraîcheur dans ces nouveaux auteurs souvent peu connus et avides de montrer leurs nouveaux univers.

Si vous trouvez qu’il y en a trop au ciné vous allez péter un câble en librairie car il y a beaucoup de titres et ils sortent régulièrement. Plusieurs éditeurs répondent à une demande croissante. Il y en a de tous les genre, comme il y a beaucoup de lectrice, il y a aussi beaucoup d’héroïne. Les univers sont souvent sans concession, violent parfois, il n’y a que le sexe qui est souvent éludé.

Tout pourrait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais…

Passage difficile sur le Grand Ecran 

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Le cinéma s’est emparé du phénomène, des millions de livres vendus ça sera des millions de spectateurs dans les salles. CQFD. Et c’est ce qui se passe pour Harry Potter, Twillight, Hunger games

Le filon est juteux et si ces trois premières franchises sont bien supervisées par leurs auteurs, les autres n’auront pas forcément cette chance. Et les catastrophes arrivent. Les œuvres littéraires sont massacrés à l’écran, adaptés à la va vite parce que c’est à la mode.
De toute façon ça marche non ? Et pas bha pas toujours. Certaines d’entre elles me font penser aux adaptations de comics/littérature de fantasy dans les années 80/90. Le matériel de base est massacrés (Sublimes créatures, The Mortal instrument, Vampire academy etc.)… C’est vrai que le genre n’est pas aidé par les producteurs de ciné qui ont vu surtout un moyen de se faire de l’argent facilement au lieu de faire de la qualité. Des livres qui sont vendus à des millions d’exemplaires dans le monde se prennent des branlées magistrales au box office.

Le critique de ciné et le spectateur (surtout le glandu derrière son ordi) fait donc un rapprochement facile young adult = ado = mauvais. Pis y a des filles (beuuuh !!!) et des histoires d’amôuuuur (beuuuuh !!!). Ah bha oui c’est vrai suis-je bête c’est pas courant de cinéma ça ! Il n’y a que des bons livres pour adultes et que des bons films pour adultes c’est bien connu. *rires*

Il y a une différence entre ce qu’on lit et ce que l’on voit. Les romans young adult ne sont pas tendre avec leurs personnages et le passage à l’image est souvent décevant de ce point de vu. Un film pour être vu par le plus grand nombre doit être PEGI 12. Money is money ! Les films sont donc bien aseptisés alors que le récit de base ne l’est pas…

Le petit écran s’en sort mieux parce qu’il cible les ado. Qui plus est, c’est souvent le câble qui les diffusent avec notamment Pretty Little Liars, Vampire Diaries ou encore The 100 qui cartonnent. Il va falloir cependant devoir encore attendre encore quelques épisodes pour Shadowhunters sur Netflix pour savoir si la mayonnaise prend ou pas.

Les comics, qui sont à la base des BD pour les ado ciblaient de même par le passé avant de remonter l’âge du spectateur avec un peu plus de noirceur. Le genre s’est refait une réputation grâce aux films de Marvel et DC comics dans une plus moindre mesure. Depuis le Spiderman de Sam Raimi ou les Batman de Christopher Nolan. Le respect des œuvres et du spectateur ont été salutaire. Il y a encore des ratés (Les quatre fantastiques), mais moins qu’à une époque (Dardevil, Elektra, Batman & Robin). On arrive même à des œuvres a ne pas mettre en toutes les mains comme Dardevil, Jessica Jones ou Deadpool.

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Cachez ce Young adult que je ne saurais voir

Depuis quelques temps j’ai l’impression que le terme est stigmatisé. Et qu’on se permet de critiquer sans lire, sans voir lu, juste pour la bonne blague. C’est un teen movie ça n’a donc aucun intérêt !
J’avoue pour Twilight j’étais tentée de le faire. C’était « facile ». Et puis je me suis dis que critiquer sans avoir vu c’était pas correct. Alors j’ai vu, j’ai pas aimé et je peux critiquer désormais.

J’applique aussi une méthode qui évite de trop se prendre le chou sur internet. J’aime pas. J’ignore. Sans dec’ sinon j’aurais un ulcère avec certains plaisantins sur internet. Je suis un peu maso alors parfois je regarde les commentaires sur allociné, puremedia ou autre. Attention c’est violent, condescendant voir méchant. Autant avec les amateurs, que les acteurs ou réalisateurs. On aime on aime pas, mais c’est vrai que ce prendre ça dans la tête c’est pas évident à gérer. Je n’imagine même pas un comédien ou un réalisateur sur twitter ou Facebook. Tu m’étonnes que certains prennent le large !
Qu’on aime ou pas une oeuvre c’est normal, mais c’est la violence avec laquelle c’est dit qui m’effraie. J’ai écrit des critiques musicale (ou cinéma) parfois salée et je le regrette car ça n’a pas vraiment d’intérêt. Même si ça donne parfois de belle envolées lyriques. Mais jamais, j’espère n’avoir stigmatisé ceux qui aiment. Parce que si on le fait c’est pour son propre égo, pour se sentir « mieux » que son voisin. Et c’est très bête en soi, on est tous différents.

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Le terme se retourne peut-être contre lui, à cause des échecs de certains films, à cause de la popularité de certains (c’est paradoxal mais lucide) les non-fans en font un énorme pot dans lequel on peut tout mettre et bien rigoler. La littérature jeunesse devrait-elle rester de la littérature jeunesse, même si elle attire moins les adultes ?

Il y a des erreurs, des mauvais livres, des mauvais films, des mauvais castings, des mauvaises idées, des stéréotypes, des amourettes sirupeuses, des livres mal écrits c’est vrai on ne peut pas le nier. Mais tout mettre dans le même sac à cause de son étiquette ça fait chier. J’ai déjà lutté contre ça pour le manga (sexe/baston) ou la fantasy (littérature de genre) et je lutterais aussi contre les idées reçues sur le young adult.
C’est un univers vaste ou tout les auteurs ont bien le droit de s’essayer à tel ou tel genre aussi éculé soit-il. On va pas arrêter la fantasy parce que Tolkien a tout fait ou arrêté d’écrire des dystopies parce qu’on a rien fait de mieux depuis 1984 ! C’est totalement idiot.

Alors je râle et pis c’est tout ! Essayez de rester ouvert et d’apprécier ces bouquins et ces films. Si vous n’aimez pas ce n’est pas grave mais ne dites pas que c’est parce que c’est pour les ado. Dans la vie on peut aimer plusieurs type de littérature, plusieurs type de cinéma sans avoir honte.

PS : La 5e vague, The Mortal instrument ou Le Labyrinthe ne sont pas des dystopies, il faut arrêter de sortir ce mot à tort et à travers.

A lire, à voir, à écouter…

  • Vous pouvez écouter le Podcast d’Elbakin sur la littérature jeunesse
  • Et n’hésitez pas à participer au Mook fantasy qui parle de la littérature jeunesse et de la fantasy en général

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