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Ces 10 pépites que vos parents vous cachent (les bâtards)

Publié le 25 avril 2016 par Le Limonadier @LeLimonadier
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pépites cachées

Entre les pattes d’eph et les truckers en jean, pour la plupart d’entre nous, nous n’avons gardé de la garde-robe de nos parents que les truckers. Il en va de même avec leurs vieux albums planqués dans la cave depuis des lustres, de trop nombreuses pépites ont été boudées par les générations qui ont suivi. Pour dépoussiérer ces monuments et essayer de les faire sortir de l’oubli, nous avons tenté d’établir ici une liste totalement subjective des 10 albums à l’heure de gloire oubliée par cette génération d’ingrats que nous sommes :  pépites cachées

1) Eddy Mitchell – « Après Minuit »  pépites cachées

On entend les dents grincer d’ici, d’aucuns vous diront qu’Eddy est réservé aux fiers porteurs de mulets, nous leur répondrons : non ! Eddy, c’est avant tout un personnage presque cinématographique avec lequel nous avons grandi, qu’on le veuille ou non… Mais surtout, avec cet album “Après Minuit” paru en 1977, Eddy nous fait – 40 ans avant « Merci patron » de François Ruffin – un diagnostic bien pessimiste d’une économie qui délirait déjà. Le temps a laissé parfaitement intactes les paroles d’ « Il ne rentre pas ce soir » :

2) Françoise Hardy – « J’écoute de la musique Saoule »  pépites cachées

Deux arrêts maladie, une démission et un hara-kiri,  la place de cet album dans le top n’aura pas été sans conséquence à la rédaction du Limonadier ! Mais ne trollons pas trop vite, il renferme lui aussi des trésors peut-être insoupçonnés par les plus réfractaires d’entre vous ! Dans un mood beaucoup moins rock’n roll, une parfaite cristallisation du spleen romantique à la française, que Françoise Hardy incarne si bien, serait par exemple ce très beau duo avec son acolyte Jacques Dutronc : « Brouillard dans la Rue Corvisart ». Mais ne l’enfermons pas dans son rôle de jeune femme sage, Fanfan sait aussi faire la fofolle. En témoigne ce titre bien groovy et à la ligne de basse redoutable, qui donnera son nom à cet album très réussi, « J’écoute de la musique Saoule » :

3) Steely Dan – « Aja »  pépites cachées

Steely Dan fait partie de cette flopée d’artistes rarement mis sur le devant de la scène, mais à la discographie pourtant impressionnante ! Véritables geeks de studio, ils ont mis au point un son Jazz/Rock unique et incomparable, souvent imité mais jamais égalé. Les 2 acolytes Walter Becker et Donald Fagen laissent derrière eux une quinzaine d’albums originaux, dans lesquels il est dur de trouver un mauvais titre. Difficile donc de sélectionner un seul et unique album, mais c’est « Aja » qui obtiendra finalement sa place dans ce top. Pour l’occasion, le couple embauche les plus gros requins de studio de l’époque et osent même mélanger des musiciens de la west-coast avec ceux de NYC. Résultat : une orfèvrerie irréprochable où rien ne dépasse, le tout au service de la composition et de la musique. On est donc là sur un chef-d’œuvre de travail en studio, qui inspire encore aujourd’hui bien des ingé son !

4) Weather Report – « Heavy Weather »  pépites cachées

Puisqu’on ne PEUT pas ne pas piquer au moins un album de Jazz aux anciens. D’avance désolé pour les Dave Brubeck, Herbie hancock, Bill Evans et autres génies absolus, il fallait en choisir un, et c’est Weather Report qui a remporté le pompon. Or, parmi la discographie richissime du groupe, un album sort du lot : « Heavy Weather ». Avec un Jaco Pastorius au top de sa forme (si on peut parler de forme pour le pauvre homme à la vie sulfureuse et à la carrière fulgurante), ainsi qu’un Wayne Shorter plus inspiré que jamais, le Jazz-rock a trouvé dans cet album un parfait ambassadeur. Bien sûr, il y a le tube et désormais standard « Birdland », mais également des titres tout aussi ambitieux et pas moins intéressants, comme ce superbe « Teen Town ». Charley à la droiture et à la précision presque frénétique, des gimmicks efficaces encerclent des improvisations inspirées et inspirantes pour des générations de musiciens.

5) France Gall – « Tout pour la musique »

Encore un choix des plus controversés, « Tout pour la musique » est très clairement l’album le plus abouti de toute la période « Michel Berger » de l’artiste. Si nous avons pensé qu’il avait sa place dans ce top, c’est avant tout pour ces arrangements efficaces et son casting irréprochable ! Ne pensez plus à la poupée de cire, nous avons ici un duo basse/batterie du tonnerre et pour cause, c’est Simon Phillips (Roger Glover, Toto…) à la batterie et Jannick Top (Magma, Michel Portal…) à la basse qui mènent la barque. On peut remettre en question beaucoup de choses sur la carrière de France Gall, mais force est de constater qu’on a là des compositions fortes (on a tous chanté “résiste” en voiture). Guilty pleasure pour certains, vraie affection pour d’autres, « Tout pour la musique » est un vrai bon album, à l’épreuve du bon goût 

:)

6) Michel Legrand – « Dirige les géants du jazz américain »

Michel Legrand fait parti de ces grands messieurs qu’on a tendance à trop facilement oublier. Et pourtant, c’est probablement l’arrangeur/compositeur à la carrière la plus impressionnante des années 50/60’s. Au delà des célébrissimes bandes originales des « Demoiselles de Rochefort » et des « Parapluies de Cherbourg », Mich-mich à signé quelques-unes des plus belles bandes originales, parmi lesquelles « Un été 42 », « la Piscine » ou encore « Yentl ». Mais un de ses albums méconnus, et pourtant peut-être le plus incroyable, est l’audacieuse carte blanche que lui a laissé Columbia Records en lui laissant ses studios de New-York pour y enregistrer ce que bon lui semblerait. Le bougre n’y va alors pas avec le dos de la cuillère, et rassemble quelques-uns des plus grands artistes de sa génération. Voyez plutôt : Miles Davis, John Coltrane, Bill Evans… Les bêtes de studio sont là, le tout est réarrangé par Michel, OKLM. Normal.

7) Daniel Janin et Jean-Claude Pierric – « Velvet Dreams »

Les deux terribles de Saint-Germain, copains comme cochons, étaient aussi bons à se descendre des bouteilles de Merlot qu’à pondre des merveilles de Jazz-Funk groovistiques, qu’aujourd’hui les diggers s’arrachent encore. Daniel Janin, qui a commencé sa carrière au vibraphone, va vite devenir l’arrangeur n°1 de Monsieur Bruno Coqatrix. Son nom vous dit quelque chose ? Normal, c’est « Monsieur Olympia ». A l’époque, Daniel gère alors l’orchestre de la salle et fait notamment les premières parties d’un petit groupe des quartiers ouvriers d’Outre-Manche, qu’on appelle les Beatles ! Avec les séries « Velvet Dreams », les deux comparses sont clairement là pour se faire plaisir, et leur délire est plus que contagieux ; Samplé à tour de bras depuis lors :


8) Nana Mouskouri – « My 60’s favourite »  pépites cachées

Puisque nous parlions de Michel Legrand, voilà une artiste qui aura croisé son chemin à plusieurs reprises pour donner des moments assez magiques . Et oui, Mouskouri n’est pas une marque de petite sauce grecque pour tremper vos chips marque pouce. Nana a certes eu une carrière assez hétérogène et protéiforme, capable du meilleur comme du moins bon… Mais aujourd’hui on triche un peu et on dépoussière un album pas si vieux, pourtant fait de vieilleries, puisqu’il s’agit d’une compilation des reprises faites par Nana dans les années 60/70’s, les décennies suivantes étant plus consacrées aux chants de Noël et aux albums kitsch. Avec des arrangeurs divers mais souvent très bien entourée, Nana nous livre des versions authentiques et assez magiques des grands songwriters de l’époque: Bob Dylan, Simon & Garfunkel, The Beatles… On notera surtout cette reprise transcendante de « Bridge Over Troubled Water », écrite par Paul Simon et incroyablement interprétée : alerte frisson Nana maximum. On n’en aura jamais marre de cette nana-là (pardon) :

9) Bobby Caldwell – « Cat in the Hat »

Bobby Caldwell est un incontournable, c’est un fait. Remarqué récemment avec son incroyable projet avec Jack Spalsh, Cool Uncle, Il a offert à nos anciens de sacrées pépites. Comme ce « Cat in the Hat », qui va presque poser les bases de la New Soul (qui deviendra par la suite le R’nB), telle qu’on la connaît maintenant. Des arrangements fins, des chœurs avec juste ce qu’il faut de kitch, et cette voix si caractéristique ! En s’écoutant cet album, on se dit qu’ Ed Motta a du se le saigner quelques fois en pratiquant son clavier Rhodes. Et tant mieux. Ed, on dira rien, parce que là-dedans c’est tout bon :

10) John Martyn – « Solid Air »  pépites cachées

John Martyn est un artiste des plus sulfureux, à la vie aussi épicée que les faits divers auxquels il a participé. Un peu violent, le garçon a notamment éclaté la jambe d’un batteur pendant un festival, et perdra d’ailleurs l’usage des siennes dans un accident de voiture. Karma is a b*tch you know… Mais au milieu des gossips, John prend tout de même le temps de composer et d’enregistrer une musique étrangement introspective, profonde et douce. Solid Air en est témoin, le garçon sait y faire avec 6 cordes. Exemple parfait, cette merveille folk à l’introduction mystique, qu’on a envie d’écouter nu en position fœtale dans un bain de lait d’ânesse: « Go Down Easy »

Bien sûr, l’exhaustivité d’une telle sélection est une souffrance, on aurait aimé vous en mettre 100 de plus et vous aurez certainement un millier d’idées d’albums à y rajouter. Cette sélection n’engage que son auteur (et son enfance par la même occasion), et si elle vous a mis chafouin, vous pourrez le retrouver aux soirées Limonadier pour lui faire boire du poison. Pour conclure une bonne fois pour toutes, on espère qu’avec ces 10 albums, on permettra par exemple à Eddy d’éviter de devoir repasser une 8ème fois chez Michel Drucker… Cheers 😉

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Charly

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Chroniqueur du Limo, musicien et boulimique de vinyle, j'aime toutes les musiques qui me secouent les tripes.
J'aime aussi monter les blancs en neige pour la tarte au citron, mais c'est un autre sujet.
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