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[Focus] Stationnement : les applications passent la seconde

Publié le 27 avril 2016 par Pnordey @latelier

Le stationnement est un problème de taille dans la plupart des grandes villes, où le trafic est dense et congestionné. Enquête sur les applications qui aident les automobilistes à trouver une place. Partie 1

Le stationnement est souvent un cauchemar dans les grandes villes. Comme dans la capitale, beaucoup de mairies mènent désormais des politiques de transport défavorables aux automobiles. Et cette tendance n’est pas nouvelle. A Paris, elle date du début du millénaire et se poursuit : les berges de Seine ont progressivement été réaménagées et la circulation alternée est privilégiée en cas de pic de pollution. Mais le meilleur moyen de dissuader les conducteurs de se déplacer en voiture reste d’instiller l’appréhension de ne pas trouver où se garer. Une peur d’autant plus justifiée que les zones de stationnement ont diminué ces quinze dernières années. La Ville a même envisagé de végétaliser certains emplacements. Quoi qu'il en soit, Vélib’ et autres Autolib’ empiètent désormais sur les places autrefois réservées aux voitures.

Pour remédier à ce problème, acteurs classiques et jeunes pousses rivalisent d’innovations. Les applications smartphones qui permettent aux automobilistes de repérer un endroit où stationner sont désormais légion. De Apila à Sweetch en passant par Path to Park, toutes ont l’objectif de contribuer à désengorger les villes. Chacune a construit sa stratégie, plus ou moins bien acceptée. Retour sur des expériences instructives.

Ces start-up qui trouvent des places de stationnement

Hamza Ouazzani Chahdi, fondateur de plusieurs start-up dans le domaine du stationnement raconte cette histoire dans laquelle tous les automobilistes des grandes villes pourraient se retrouver : “Quand j’étais en école, j’avais une voiture pour pouvoir circuler librement parce que les transports en commun manquaient sur le plateau de Saclay. Et quand le week-end j’allais à Paris, trouver une place était infernal. Je pouvais tourner pendant plusieurs dizaines de minutes avant de pouvoir me garer. C’est comme ça que j’ai réalisé qu’il y avait un vrai problème avec le stationnement.”

De cette prise de conscience est née une volonté d’entreprendre et une envie de simplifier le quotidien des automobilistes. Convaincu que le problème ne résidait pas seulement dans le manque d’infrastructures mais était aussi lié à un manque d’informations, le jeune startuper s’est donc employé à créer une première application, incubé au Y Combinator, pour aider les conducteurs à trouver une place à San Francisco. “Le concept de Sweetch c’était de s’entraider, de créer une communauté pour trouver des places libres. Concrètement la personne payait 5 dollars en trouvant où se garer grâce à l’application et les récupérait en prévenant qu’elle libérait sa place. On avait rajouté une incitation financière pour que cela fonctionne dans les deux sens”, se souvient Hamza Ouazzani Chahdi.

La même idée avait été testée en 2012 et présentée comme un réseau social de la recherche de place de parking. Mais Apila n’a pas décollé. Quand aux autres applications similaires à Sweetch comme Park Modo ou Monkey, toutes se sont heurtées à un problème de compréhension du sujet et à un blocage par la Ville. “Beaucoup n’ont pas compris l’esprit, ont considéré qu’on privatisait des infrastructures publiques gratuites. Ce n’était pas le bon moment. C’est arrivé dans un contexte difficile avec la montée des loyers, et l’inflation en générale”, analyse l’entrepreneur.

Les avantages d’un acteur du stationnement bien installé

C’est dans ces situations que les acteurs traditionnels mieux implantés ont un avantage. Grâce à ses horodateurs connectés et à ses “quarante ans de données de paiement par sections de rues dans des milliers de villes”, l’entreprise Parkeon propose également d’aider les conducteurs à se garer. "L’objectif de Path to park, est de faire passer la recherche de stationnement de 15 à 3 minutes". Bertrand Barthelemy, CEO, est très fier de son application prédictive. “On obtient des informations ou des prévisions fiables grâce à l’historique des données de paiement, aux données minute par minute et à la corrélation avec 200 autres bases de données (météo, achetées ou en open data).” L’outil lancé l’an dernier est “complètement opérationnel depuis novembre 2015”.

D’après lui, l’une des raisons du manque de places de stationnement en voirie est la présence des “voitures ventouses”. “Le problème c’est que comme les résidents bénéficient d’un stationnement gratuit ou à tarif préférentiel près de chez eux, souvent une famille qui a deux véhicules, utilise son parking privatif pour la voiture du quotidien et la deuxième voiture reste garée sur l’espace public et l’encombre pendant que le parking privatif reste vide.À cela s’ajoute l’absence de corrélation entre l’augmentation du parc automobile et celle des places de stationnement. “Dans l’agglomération de Lille par exemple, il y a eu 200 000 voitures de plus en 25 ans dont 190 000 restent dans la rue. C’est très compliqué pour les maires de gérer cela car ces résidents sont leurs électeurs.

La solution de Parkeon ? Favoriser la rotation. “Si le temps est limité à deux heures de stationnement dans les rues commerçantes, il y aura mécaniquement plus de passage.” Et plus de place libres pour les automobilistes.

Path to park permet aussi de pré-réserver ou de prépayer sa place. En effet trouver où se garer n’est pas le seul problème lié au stationnement et c’est la raison pour laquelle d’autres applications se proposent d’y remédier. En utilisant des voituriers ou encore en prévenant le conducteur de la régulation en vigueur.

À suivre...


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