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Cédric Bannel : Baad

Par Stephanie Tranchant @plaisir_de_lire

Baad : une enquête de Nicole Laguna et du qomaandaan Kandar de Cédric Bannel    4/4 (24-04-2016)

Baad  (471 pages) sort le 4 mai 2016 aux Editions Robert Laffont, collection La bête noire

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L’histoire (éditeur) :

Afghanistan. Oussama a dix jours pour retrouver et sauver la petite Badria, enlevée à Kaboul par les hommes de Baad, bourreaux de femmes. Nicole, ex-agent de la DGSE, a autant de jours pour démasquer un trafiquant d'héroïne. Une double intrigue qui mène le lecteur des bidonvilles, des mosquées et des palais intergouvernementaux de Kaboul jusqu'aux vallées et montagnes environnantes.

Mon avis :

Envie de vous plonger dans le vrai Afghanistan, dans une histoire de trafic de drogue d’un nouveau genre, dans une chasse à l’homme sous pression et dans un thriller où il est question de meurtres de petites filles ? Dans ce cas, lisez Baad.

Tout ça dans un seul roman ? Oui, c’est possible et croyez-moi Cédric Bannel signe ici un roman riche (vous l’aurez compris) fort, prenant et particulièrement intéressant. Et, ce n’est pas parce que l’auteur a choisi de prendre plusieurs chemins et de nous entraîner dans une intrigue aux multiples ramifications (qui ont peu en commun au début) que l’on s’y perd et que ça part dans tous les sens.

D’abord, parce que l'auteur connaît parfaitement son sujet. Il ne brode pas et le dépaysement est total. L’Afghanistan y est inquiétant, troublant, écœurant, parfois touchant et souvent révoltant, mais parfaitement fidèle à la réalité. Le réalisme est saisissant !

Coté  France, je dois dire aussi qu’il ya une connaissance des services secrets et de ses circuits très appréciable. « L’enquête » que mène Nicole Laguna est concrète et semble presque véridique. On se croyait presque parfois dans un roman d’espionnage où le héros serait aux prises avec la mafia (la copula pour être précise) plus déterminée que jamais pour obtenir ce qu’elle veut.

L’action est au rendez-vous, les personnages sont pour beaucoup antipathiques mais évidement certains ce détaches et rendent le roman plus attachant et surtout donnent envie de les retrouver dans de futures publications, tels que Nicole  Laguna, évidement (ancienne responsable de la DGSE, femme hyper efficace, courageuse et tenace), et Oussama Kandar,  chef de la police criminelle de Kaboul et ancien Snipper dans l’armée de Massoud. C’est un homme intègre, finement travaillé, un personnage sans compromis qui choisi le respect et la justice, qui tranche avec ce qu’on connaît de son pays.

Cédric Bannel ne cherche pas à faire comprendre les problématiques du pays, qui restent d’une grande complexité, mais il apporte néanmoins un éclairage (sans aucun jugement), une visions juste et sans artifice qui apporte à l’intrigue inquiétude, malaise et tension supplémentaires. Son récit est bien ancré dans une délicate réalité mais  transmet l’espoir d’un avenir meilleur à travers certains personnages humains, hospitaliers, intelligents, justes et d’une grande bonté (Kandar et sa femme Malalai notamment). Rien n’est perdu, même si..

Bon, si l’Afghanistan est presque un protagoniste tant sa complexité et son histoire jouent sur l’intrigue, il ne fait pas tout et Baad reste avant tout un polar. Un très bon polar, même ! La construction est judicieuse et, associée à l’écriture dynamique et un découpage narratif alternant les deux intrigues,  offre une lecture  vive et prenante.

Baad est une fiction bien menée, parfaitement plausible et intéressante de bout en bout. Ce n’est pas un récit à couper le souffle mais plus une histoire qui nous plonge intensément dans un décor et dans un contexte géopolitique (et plus encore) que l’on découvre et suit avec énormément d’intérêt. Cédric Bannel m’a convaincue !


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