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L’Euro 2008 pour les entraineurs : c’est du quitte ou double

Publié le 16 juin 2008 par Journalsudouest

Les compétitions internationales sont souvent l’aboutissement d’une campagne de qualification éprouvante. Les sélectionneurs doivent justifier la confiance de leur fédération en obtenant des résultats. Car bien souvent, les entraîneurs qui ne passent pas le premier tour sont renvoyés illico presto à d’autres activités. Revu d’effectif pour ce championnat d’Europe 2008.
Les fédérations de football sont souvent très taciturnes. Justifiant leurs confiances envers les sélectionneurs, elles n’acceptent pas d’être éliminées au premier tour. Les exemples d’entraineurs remerciés après un championnat d’Europe ou une Coupe du Monde se ramassent à la pelle. Bien souvent, les objectifs de qualification en phase finale sont posés avant le début de la compétition. Et une élimination prématurée engrange de la frustration et la désapprobation de toute une nation. Dans ces cas là, le manager devient le coupable idéal.
La Suisse fut le premier pays éliminé de l’Euro 2008. Deux défaites en autant de matchs. Pourtant Kobi Kuhn avait prévu de partir après la compétition, et ce quelque soit le résultat final de la Nati. L’entraineur helvète a passé 7 ans en sélection nationale, “une éternité en football” comme le souligne le Neue Zuercher Zeitung. Malgré ces deux défaites, la presse et la population sont satisfaites des performances de Kuhn. Il a qualifié la Suisse pour les grandes compétitions (2004, 2006 et 2008) et a redoré le blason helvète. Mais ce n’est pas le cas d’autres sélectionneurs.
Champion d’Europe en 2004, la Grèce a perdu ces deux matchs contre la Suède et face à la Russie. Non-qualifié pour la Coupe du Monde 2006, Otto Rehagel se sait sur un siège éjectable. Le peuple grec est relativement gentil avec lui car il a ramené ce titre surprise de champion d’Europe. Mais l’élimination et le choix des joueurs font monter la pression sur l’entraîneur grec. Le sélectionneur de l’équipe de Pologne, Leo Beenhakker, se sait aussi menacé si sa nation ne passe pas la phase de poule.


La tactique des sélectionneurs. Et pour les grandes nations me diriez-vous? C’est encore pire. Les deux équipes du Groupe C en difficulté, l’Italie et la France, possèdent des entraîneurs à fort caractère. Raymond Domenech ne cesse de rappeler ses envies de titre avec l’équipe de France. Critiqué et éreinté par la presse française, le sélectionneur a répondu de la plus belle des manières en obtenant la seconde place de la Coupe du Monde 2006. Il en a profité pour signer un nouveau contrat expiré en 2010, empochant par la même occasion une revalorisation salariale. Oui mais si la France se fait éliminée mardi prochain, Domenech pourrait faire ses valises. “En ce qui me concerne, je soutiendrai Domenech jusqu’au bout, nous sommes un tandem. Je ne suis pas un homme déloyal, je ne dirai pas “Raymond, démission”. Je suis pour son maintien jusqu’en 2010″ déclare Jean-Pierre Esccalettes, le président de la fédération française de football. Indiscutable il y a deux mois, Domenech devient discuté.

Le même problème se pose pour le sélectionneur italien Roberto Donadoni. Qualifiant les Italiens avec la manière (premier de son groupe devant la France), l’ancien joueur de la squadra azzura a rempilé pour deux ans juste avant le début de l’Euro 2008. Mais les deux performances moyennes face aux Hollandais et aux Roumains plonge le sélectionneur dans une position inconfortable. Les rumeurs de remplacement se multiplient déjà de l’autre côté des Alpes. La succession de Lippi s’annonçait difficile, elle devient périlleuse.


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