Lorsqu'on le voit pour la première fois, le Dracula de Coppola impressionne et rebute à la fois par ses outrances visuelles et ses choix esthétiques et artistiques. Pour qui connaît le mythe instauré définitivement par Bram Stoker, il y a de quoi être agacé, voire profondément choqué par l'adaptation : des personnages au caractère fortement marqué (sauf le très transparent Harker qui ne sert que d'intermédiaire), une sensualité exacerbée (notamment incarnée par une Monica Bellucci peu vêtue, les actrices révélant régulièrement leurs courbes par le jeu des voiles translucides et des contre-jours coquins), des maquillages et des décors semblant issus de l'opéra, cadrant avec le choix d'une partition musicale hypnotique.
Dans cette version, on a la surprise d'entendre d'abord la voix d'
n même temps la créature qu'il a passé sa vie netière à pourchasser. Et ne comptons par sur le polymorphe Gary Oldman pour stabiliser l'ensemble, entre un dandy au charme envoûtant et un vieillard iconique au rire grinçant et à l'ombre autonome. Comme certaines critiques l'affirmaient : il fallait une certaine audace pour intituler cette œuvre Bram Stoker's Dracula !
Pourtant, à bien y regarder, on s'aperçoit que le parti pris de Francis Ford Coppola est bien l'amour éternel - pas cette petite romance sucrée à la , mais ce sentiment puissant et dévastateur qui peut repousser les limites même du monde humain, défiant la mort et le temps et conférant un sens à l'existence. Il peut déplacer des montagnes, dit-on : eh bien, par cette œuvre, on en a l'impression. Si tant est qu'on adhère aux choix de réalisation, on ne peut qu'être séduit par ce flot de sentiments passionnés qui unit Mina, Vlad et Lucy dans une folle sarabande dantesque : le temps n'a plus de prises sur ces amants maudits, damnés et inconsolables.
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est de ces films dont on ressort lessivé, exténué - mais qu'on peut très bien quitter au bout d'une demi-heure. Il n'en est pas moins devenu une référence, tant dans le VIIe Art que dans le mythe vampirique. Le comte maudit dispose d'une palette de pouvoirs impressionnante (métamorphoses, maîtrise des éléments et des animaux) dont il use avec parcimonie mais finesse. Quant à ses faiblesses avérées (comme la lumière du soleil ou le besoin de reposer dans la terre de ses ancêtres) ne sont rien devant ce qui le perdra définitivement : un amour fou et ravageur.
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Le blu-ray n'est pas, loin s'en faut, un modèle du genre. Conspué chez les blogueurs à ca use d'un master âgé et d'une définition chaotique, il offre cependant une image satisfaisante la plupart du temps et fait la part belle à la bande son, surtout en PCM (non compressé) qui développe une palette de graves impressionnante .
: A la fin du Moyen-Age, le prince Vlad Dracul constitue un des derniers remparts de la chrétienté face aux hordes turques dans l'est de l'Europe. Sans pitié pour ses ennemis, il inspire la terreur mais se console dans les bras d'Elisabeta, sa fiancée. Las ! De retour d'une de ses campagnes sanglantes, on lui fait part du suicide d'Elisabeta, qui le croyait mort. Son chagrin est tel qu'il renie Dieu qu'il a servi toutes ces années et invoque les forces obscures. Désormais vampire, le voilà 4 siècles plus tard en transactions pour acheter des terres en Angleterre : il fait appel à Jonathan Harker, un clerc de notaire dont la fiancée est le sosie parfait d'Elisabeta...
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