La science fiction nous prédit qu'avec les crises économiques et écologiques, les guerres, la misère, les déplacements de population... le monde va devenir invivable et peut-être même terrifiant comme un roman de Lovecraft.
L'histoire d’outre tombe, qui est arrivée ce week-end de pentecôte à Moscou, en est une poignante illustration :
Le cimetière de Khovanskoye est en limite du cœur de Moscou, il couvre une superficie de 200 hectares. Ce qui fait de quoi enterrer 1 million de personnes à raison de deux mètres carrés par personne. Disons 500’000 en décomptant les allées entre les tombes, mais beaucoup plus si on superpose ou si on empile des urnes cinéraires, des niches de pigeon ou colombaria... Bref, niches ou pas, c’est le plus grand cimetière d'Europe et peut-être du monde.
Wikipedia nous apprend qu'y sont enterrées des russes très célèbres comme, par exemple, Vasily Aleksanyan, Iskra Babich, Dmitri Bystrolyotov, Alexei Khomich, Viktor Kosykh, Ivan Safronov ou encore Ruslana Korshunova.
Depuis plus de 20 ans, les jobs, grands et petits boulots, du cimetière étaient occupés par des tadjiks venus comme il se doit du Tadjikistan, capitale Douchanbé. Les tadjiks sont un peu perses, voire Wikipedia pour les détails ethno-géographiques. « Des migrants tadjiks qui s’occupent des morts et gagnent de l’argent ! », est-ce bien normal se sont dit quelques gangsters (gangster se dit bandit en russe, бандит), des migrants eux aussi mais plus russes car venus du nord Caucase (Tchétchénie, Daghestan, Astrakhan…).
Donc des bandits du Caucase bien décidés à obtenir leur part du gâteau estimée entre 10 et 20% des recettes ou encore 40'000 roubles par travailleur au choix. Mais voilà, les tadjiks n’étaient pas d’accord pour passer la monnaie.
Du coup, énorme rixe tadjiko-caucasienne au cimetière. Kalachnikovs des bandits contre bâtons, pelles, haches et couteaux des tadjiks. 200 personnes selon la police, 500 selon les observateurs et finalement 300 policiers dépêchés sur les lieux. Bilan : au moins 3 morts, 40 blessés et 150 arrestations.
Le tout nouveau directeur du cimetière serait à l’origine de la bagarre voulant se débarrasser des tadjiks pour mettre des copains à lui.
L’ancien directeur est déjà en prison car il vendait des caveaux en douce. En parlant de caveau, on ne sait toujours pas ce qu'est devenu le crâne de Murnau.