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Fintech : les investisseurs américains misent sur le futur

Publié le 19 mai 2016 par Pnordey @latelier

Les startups des fintechs attirent les investisseurs, mais auront besoin des grands groupes pour diffuser leurs innovations

L’enjeu principal pour les fintechs, selon Jeff Schumacher, CEO de l’entreprise d’investissement en capital-risque BCG ? « Offrir aux clients un usage optimal de leur argent dans une fenêtre de temps réduite. » Un mantra qui doit selon lui guider les jeunes pousses de ce secteur en plein boom. Lors d’un débat organisé lors de l’évènement Collision, l’investisseur a débattu de l’avenir des fintechs avec Shai Wininger, co-fondateur de Lemonade, startup qui ambitionne de révolutionner l’assurance.

Des secteurs qui devraient exploser

Selon eux, deux innovations s’annoncent particulièrement prometteuses : la blockchain et le particulier à particulier. « La blockchain en est encore à ses balbutiements, comme l’était l’internet en 1996. » a expliqué Jeff Schumacher,  « Mais les possibilités sont immenses. Au-delà du bitcoin, l’idée d’une base de données avec traçabilité des interactions recèle des possibilités quasi-infinies, dans des domaines aussi variés que le passeport, les contrats intelligents et la gestion des risques… La blockchain est aussi révolutionnaire que le fut l’électricité ! »

Image d'une pièce Bitcoin sur un clavier

Le particulier à particulier permet quant à lui aux individus de se financer ou de s’assurer les uns les autres : « Notre objectif, avec Lemonade, est de proposer une alternative au modèle traditionnel où une entité assure un grand nombre d’individus : nous voulons permettre à ces individus de s’assurer eux-mêmes et d’assurer les autres. » a quant à lui détaillé Shai Wininger. Un moyen, selon lui, de réduire à la fois la fraude et la bureaucratie, tout en diminuant les coûts pour l’utilisateur. Ce modèle ne touche pas que les assurances : Lending club propose ainsi des prêts entre particuliers.

Pour prendre de l’importance, ces deux tendances devront, selon les intervenants, gagner la confiance des clients, notamment en limitant les risques (ce que fait Lending Club, en proposant des formules à faible volatilité).

Les fintechs attirent les investisseurs

Les dernières années montrent un intérêt croissant des investisseurs pour les startups de la fintech. Ainsi, le montant global des investissements réalisés dans les fintech est passé de 2,4 milliards de dollars en 2011 à plus de 19 milliards en 2015. L’Amérique du Nord est en tête des investissements dans le secteur, rassemblant plus de la moitié des fonds investis par les firmes en capital-risque. Des startups ont su se tailler des parts de marché importantes dans le domaine des paiements (Stripe), des investissements (Wealthfront) et de l’épargne (Digit). Les entreprises de prêt alternatif, non-bancaire, font également florès, LendingClub, Kabbage ou encore OnDeck, pour ne citer qu’eux.

Intervention sur le futur des fintech à l'événement Collision

Malgré tout, les start-ups sont loin de pouvoir rivaliser avec les acteurs traditionnels : alors que les banques américaines ont accordé pour 580 milliards de dollars en prêt en 2014, le montant prêté par les alternatives en ligne ne représentait que 10 milliards de dollars.

En revanche, si les grands groupes dominent traditionnellement le marché, ils peinent à proposer de véritables innovations de rupture : « Au sein des grandes entreprises, nous voyons naître des postes de « chief innovation officer », des départements consacrés à l’innovation… mais il est difficile pour une grande organisation de changer sa structure organisationnelle, sa culture, son ADN. » a expliqué Shai Wininger.

Vers la coopération ?

Dés lors, jeunes pousses et acteurs institutionnels n’ont-ils pas intérêt à travailler main dans la main ? Les premiers apportant l’innovation aux seconds, et bénéficiant en retour des fonds et des réseaux de distribution suffisants pour porter leurs idées ? « Une start-up ne pourra pas transformer radicalement une industrie : le changement viendra d’une coopération entre nouveaux entrants et acteurs institutionnels. Ceux-ci bénéficient des fonds nécessaires pour faire la différence. » a ainsi affirmé Jeff Schumacher.

Retrouvez la chronique sur les Fintech et les banques de Louis Treussard, CEO et directeur de la Prospective de L'Atelier BNP Paribas

« Il faut raisonner en deux phases : dans un premier temps, l’innovation a de fortes chances de venir de nouveaux entrants, qui ont la liberté et la souplesse nécessaire pour créer. Mais à un certain point, les start-ups vont devoir croître, et les grands prendre le relais pour diffuser l’innovation à l’échelle nationale, voir mondiale. Il est plus simple pour eux d’acquérir une technologie auprès d’une startup et de l’incorporer à leur structure, que de tenter de la développer en interne. » a renchéri  Shai Wininger.

 

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