"Facho" fait-il partie des termes que vous ne pouvez pas adresser à l'endroit d'un facho ? Ce serait fâcheux mais par les temps qui courent...

Le 22 Octobre 2007, aux côtés de membres du collectif Rose et Réséda, Maria Vuillet, franco-colombienne, est raflée, puisqu'elle ose manifester, avec d'autres, du Lycée Carnot jusqu'à la station Guy Mocquet. C'était le jour de la commémoration de la lettre de... : un gouvernement pétainiste ayant besoin d'une caution se servait du paravent d'une lettre pour tenter de se cacher. Un sous-préfet, représentant, certes, de la République, mais surtout larbin du pouvoir d'Etat actuellement en vigueur, aurait entendu proférer par Madame Vuillet, "facho", et en aurait été, et depuis, courroucé. Ce lundi matin, Madame Vuillet passait au tribunal. Imaginez un peu : le terme étant si violent (parce que si vrai ?), elle encourt, pour "outrage", six mois d'emprisonnement, 7500 euros d'amende et une interdiction d'exercer une fonction publique. La peine possible est extrêmement lourde, alors que sa condition de possibilité relève de la pure et simple liberté d'expression. Car, par "facho", si tant est que Madame Vuillet l'ait dit, elle a voulu désigner un individu qui, par conscience et ou/ par fonction, approuve et met en oeuvre un ou plusieurs moyens violents, coercitifs, contre les citoyens, et plus largement, une politique contre, les ouvriers, les salariés, les immigrés, et favorables aux puissants. Autrement dit, exactement ce qui se passe depuis un an déjà, et même avant. Seulement voilà : quand un pouvoir est fasciste ou fascisant, il ne tolère pas qu'on le lui dise, puisque, ainsi, on le démasque, d'un mot d'un seul. Quelle horreur ! Alors il suffit de s'en remettre à un procès..., car, ainsi, faire appel au "droit", à un droit injuste et truqué, ce n'est, bien sur, pas fasciste...