Il est probablement de bon ton à Cannes de détester le génie que l’on a peut-être trop aimé auparavant sans retenue. Le couperet est donc tombé ce mercredi 18 mai 2016 peu après 20h30, les journalistes sont divisés sur le nouveau film de Xavier Dolan. Pourtant Juste la fin du monde est le film préféré du réalisateur, le plus abouti à ses yeux. Le casting 5 étoiles que Xavier a réuni pour cette adaptation de la pièce de théâtre éponyme de Jean-Luc Lagarce est exceptionnel : Marion Cotillard, Gaspard Ulliel, Léa Seydoux, Vincent Cassel, Nathalie Baye sont tous bouleversants dans le film. Le réalisateur a placé la caméra au plus près de ses acteurs comme pour augmenter la douleur des différents protagonistes de son film mais aussi pour nous faire ressentir le climat oppressant de cette famille déchirée. Le montage ne fut pas simple, il fut même compliqué, très compliqué et presque douloureux mais Xavier n’a rien retiré du script initial, Juste la fin du monde est identique aux 80 pages du scénario de départ. Après Mommy et avant son premier film américain, on pouvait s’attendre à un tournant commercial dans le cinema de Xavier Dolan et, une fois de plus, il surprend en proposant un film radical. La musique extradiégétique surprend car elle est presque omni-présente mais elle apporte une respiration au texte difficile de Lagarce et extrêmement délicat à interpréter.
Dans cette vidéo, j’illustre également la présensation du film Gimme Danger de Jim Jarmusch avec la présence à Cannes de Iggy Pop et je m’entretiens avec le couple le plus glam de Belgique : Charlie Dupont et Tania Garbarski.