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Deadpool

Par Mrvladdy @mrvladdycrane

deadpoolDeadpool. 1 heure 48. États-Unis – Canada. Fantastique – Comédie. Sortie en France le 10 février 2016. Réalisé par Tim Miller avec Ryan Reynolds, Ed Skrein, Gina Carano, Morena Baccarin, T.J. Miller, Andre Tricoteux, Brianna Hildebrand, Jed Rees, Leslie Uggams…

Deadpool, est l’anti-héros le plus atypique de l’univers Marvel. A l’origine, il s’appelle Wade Wilson : un ancien militaire des Forces Spéciales devenu mercenaire. Après avoir subi une expérimentation hors norme qui va accélérer ses pouvoirs de guérison, il va devenir Deadpool. Armé de ses nouvelles capacités et d’un humour noir survolté, Deadpool va traquer l’homme qui a bien failli anéantir sa vie.

Toujours très amateur des films de super héros, je le suis encore plus quand je sais que le héros en question est un personnage haut en couleur qui n’hésite pas à se salir les mains. Du coup, sans forcément avoir lu beaucoup de comics, « Deadpool » avait tout pour me plaire et il est vite devenu l’une de mes principales attentes cinématographique de l’année et c’est tout naturellement que j’ai fait le déplacement pour le voir en salle.

Et le jeu en valait la chandelle. Dès sa sortie, le long métrage a bénéficié de beaucoup d’avis positif et je vais me rejoindre à eux. Dès les premières secondes avec ce générique riche en autodérision, j’ai adoré ce film. Par moment, on sent que le film se met un frein, qu’il aurait pu aller encore plus loin dans la violence et le politiquement incorrect mais le résultat me plait quand même énormément.

C’est riche en action, on n’a pas le temps de s’ennuyer, l’humour me plait énormément et très vite, je me suis attaché à ce personnage (chose que le « X-men origins : Wolverine » n’avait pas totalement réussi à faire). On cherche toujours à aller le plus loin, à faire le plus trash possible, parfois on sent que ce n’est pas toujours naturel mais ça marche et ça fait du bien.

Deadpool ne se qualifie pas comme étant un héros et c’est tant mieux. Ce n’est pas ça que l’on attend de lui. On veut qu’il nous balance ses répliques bien senties tout en distribuant les coups et sur ce domaine, le scénario rempli aisément son cahier des charges. J’ai énormément aimé aussi les différents piques que le film lance que ce soit vis à vis des autres films de super héros, de Ryan Reynolds lui-même ou encore sur les studios qui ne sont pas en reste. Le règlement de compte est parfois gentillet mais toujours agréable.

Après, il y a quand même quelques petits regrets, des regrets pas catastrophique mais que j’ai quand même. Fidèle à la règle des premiers opus, il y a quelques moments où on nous place l’intrigue pour mieux nous présenter notre anti-héros qui ralentisse un peu le rythme je trouve (notamment dans les retours en arrière). De plus, si j’ai aimé le petit coup porté à la Fox qui n’avait pas les moyens d’avoir d’autres mutants, je regrette qu’on n’est pas exploité davantage dans ce récit Colossus et encore plus Negasonic Teenage Warhead qui avait pourtant du potentiel.

Ce ne sont que des détails car Deadpool reste la star qui nous fait déplacer mais c’est vrai que j’aurais quand même aimé une meilleure interactivité avec ses deux mutants. Heureusement, le film compense avec plein d’autres qualités qui font que le divertissement est excellent. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé le fait que Deadpool s’amuse également avec le spectateur en le faisant prendre part à l’action et à ses réflexions.

Devant la caméra, si Ryan Reynolds (Wade Wilson / Deadpool) n’a jamais vraiment brillé à mes yeux, il reste un acteur que je peux apprécier de voir. Habitué aux films de super-héros, à travers le costume de Deadpool, il trouve sans doute là le rôle qui fera peut-être référence à mes yeux dans sa filmographie. Ce qui est ironique, c’est qu’il le doit en grande partie à l’aura que son costume et son personnage masqué peut avoir mais lorsque le masque tombe, le comédien n’en demeure pas moins sympathique et semble prendre beaucoup de plaisir à interprété son personnage.

Peut-être pas aussi charismatique que ce que j’aurais souhaité, face à lui, j’ai bien aimé aussi Ed Skrein (Francis / Ajax). Le personnage s’efface parfois un peu de l’intrigue mais face à Deadpool, l’acteur réussit à exister et à ne pas être trop ridicule que ce soit dans l’action ou dans la répartie comique. Certains échanges comme lors de la transformation de Wade sont d’ailleurs très drôle et l’action finale n’est pas trop vite expédiée.

Pour la touche féminine, cela m’a fait plaisir de retrouver Gina Carano (Angel Dust) côté méchante et Morena Baccarin (Vanessa Carlysle / Copycat) côté gentille. Les deux femmes ne sont pas toujours bien exploité je trouve, la première fait souvent office de faire valoir tandis que la seconde reste l’atout charme malgré une introduction prometteuse mais c’est deux comédiennes que j’ai beaucoup aimé revoir à l’écran.

Comme je le dis un peu plus haut, j’ai été un peu frustré par l’utilisation de Andre Tricoteux (Piotr Rasputin / Colossus) et Brianna Hildebrand (Ellie Phimister / Negasonic Teenage Warhead). J’aime beaucoup leurs personnages, surtout le premier qui est énorme, mais je pense vraiment qu’on aurait pu les voir davantage sans que cela porte préjudice au film. Perdu dans leur grand manoir qui semble bien vide, par moment je les aie du coup trouvé un peu perdu dans ce film comme si on les avait mis là parce qu’il fallait les mettre mais sans jamais savoir vraiment comment les exploiter. Reste que les acteurs sont bons c’est déjà ça et que j’espère qu’on les retrouvera dans les suites qui sont déjà programmées.

Pour le reste du casting, chaque acteur fait ce qu’il a à faire. Je retiens principalement T.J. Miller (Weasel) qui m’a beaucoup fait rire et que je trouve excellent dans son personnage. Leslie Uggams (Al) est elle aussi énorme. Les quelques passages où on la voit sont juste très drôle et provoque un humour noir et une autodérision comme je les aime. Jed Rees (Le recruteur) est sans doute celui que je trouve le plus léger mais on le voit si peu que ce n’est pas trop dérangeant.

Derrière la caméra, Tim Miller semble lui aussi très à l’aise avec ce projet. Filmé avec un budget apparemment de 50 millions de dollars (là où une production comme « Avengers : L’ère d’Ultron » ou « The Dark Knight rises » en couterait 250 millions), j’ai beaucoup aimé la liberté de ton que l’on a donné au film. On n’hésite pas à donner des coups, on se fait même son autocritique et le tout fait qu’on prend surtout son pied de s’amuser avec les codes du genre tout en se moquant de ce qui a déjà été fait.

Là encore, je l’ai déjà écrit mais on sent que parfois le film aurait pu aller encore plus loin, être plus incisif, peut-être un peu plus cru encore mais en l’état, c’est quand même assez jouissif. Jugé au départ trop violent, le premier script du film a dû être réécrit selon Ryan Reynolds afin d’éviter une interdiction trop lourde. Le 15 avril 2015, l’acteur a affirmé que Deadpool sera classé R aux États-Unis, ce qui veut dire que les mineurs (17 ans et moins) devront être accompagnés d’un adulte s’ils veulent voir le film. (Source : Allociné)

Visuellement, j’ai bien aimé. On a ce qu’il faut en images de synthèses, les chorégraphies des combats sont pas mal du tout, l’ensemble et très lisible et ça reste agréable à suivre sans qu’on ne se sente perdu. Les séquelles que portent au visage le personnage de Wade Wilson ne m’ont pas toujours convaincu mais vu qu’il porte pendant une bonne partie du temps son costume, ça ne m’a pas gêné.

Le costume d’ailleurs est pas mal du tout. J’ai bien accroché à la façon dont on l’utilise et comment on joue là aussi avec les clichés d’un tel costume moulant. Les décors sont pas mal du tout aussi et j’ai adoré la bande originale à la fois très classique mais qui n’hésite pas non plus à donner parfois un ton décalé à cette œuvre.

Le montage est bien ficelé sinon, on n’est jamais perdu et on ne s’ennuie pas. Je me demande juste parfois si cela n’aurait pas été mieux de rester dans le classique pour nous présenter le personnage plutôt que de jouer avec ses retours en arrière avant de reprendre le fil du film, d’avoir eu la mise à jour comme le dit Deadpool.

Je comprends ce que l’on a voulu faire et ça reste cohérent avec ce que l’on nous montre mais du coup vers le milieu du film, il y a une petite baisse de rythme et j’avoue que j’aurais été curieux de savoir si en gardant une construction narrative plus classique, on aurait toujours eu cette petite baisse de rythme. Il n’empêche, c’est quand même pas mal du tout et ça ne m’a pas dérangé plus que ça, c’est juste une interrogation que je me pose.

Pour résumer, « Deadpool » a comblé toute mes attentes. Si on retrouve dans cette production quelques petits défauts que l’on retrouve assez fréquemment lorsque l’on veut nous présenter un nouveau héros, le long métrage de Tim Miller n’en demeure pas moins un divertissement jouissif. L’action est au rendez-vous, j’ai adoré l’humour et le ton totalement décalé de ce film tout en me plongeant dans un univers qui me botte et où j’en ai eu pour mon argent. Si je possède quelques petites frustrations vraiment légères, « Deadpool » reste un film que je reverrais avec plaisir et dont il me tarde vraiment de découvrir ses suites maintenant qu’on sera débarrassé des présentations.

4.5/5 (Grand Film)


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