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Killing Zoe

Par Mrvladdy @mrvladdycrane

Killing ZoeKilling Zoe. 1 heure 38. États-Unis – France. Drame. Sortie en France le 31 août 1994. Réalisé par Roger Avary avec Eric Stoltz, Jean-Hugues Anglade, Julie Delpy, Tai Thai, Bruce Ramsay, Kario Salem, Salvator Xuereb, Gary Kemp, Cecilia Peck, Elise Renee…

Zed, un américain spécialiste du perçage de coffres débarque à Paris. A son hôtel, il rencontre Zoé, une prostituée avec qui il passe la nuit. Un ami français débarque comme une furie et chasse la jeune femme. Le français a invité l’américain pour réaliser un casse le lendemain.

Cela faisait un petit moment maintenant que je souhaitais découvrir ce « Killing Zoe ». Je n’en avais jamais rien vu mais le casting, la présence de Quentin Tarantino en producteur exécutif, Roger Avary au scénario et à la caméra ainsi qu’une jaquette qui avait un peu de gueule faisait que ce projet avait su attiser ma curiosité et j’ai enfin réussi à le visionner en blu-ray.

Je n’y mettais pas spécialement de grandes attentes mais je dois avouer que je suis resté sur ma faim. Le scénario part plutôt bien, j’ai vite accroché à l’idée de cet américain qui débarque à Paris pour aider un français psychopathe à faire un casse mais très vite, ce récit m’a perdu à force de multiplier les facilités ainsi que les scènes qui ne servent à rien.

La première partie nous sert principalement à trouver un prétexte assez grotesque pour que la route de Zed et Zoé se croise. C’est lourd, c’est gratuit et c’est long. Ensuite, on a une deuxième partie où Eric fait son arrivée et passe la soirée avec Zed. C’est lourd, c’est gratuit et c’est long. Puis pour finir, on a enfin le fameux casse… Oui, c’est lourd, c’est gratuit et c’est long.

On sent dans l’écriture que Roger Avary a travaillé avec Quentin Tarantino sauf que l’on sent aussi que ce long métrage, c’est tout sauf un film de Quentin Tarantino. C’est tout aussi bavard mais les dialogues ont peu de finesses et amuse peu, c’est faussement provoquant et l’on étale tout un florilège d’insultes qui sont vraiment mal amené.

C’est dommage car même si l’histoire en elle-même est assez classique, il y avait quand même matière à faire un bon petit film divertissant mais au lieu de ça, j’ai eu la sensation de suivre une histoire assez pénible où je n’ai jamais réussi à rentrer dans cette bande plus agaçante qu’autre chose. Il n’y a vraiment pas grand-chose qui fonctionne que ce soit le côté gangster en lui-même ou la romance entre Zed et Zoe qui est plus risible qu’autre chose avec des dialogues au début dans la chambre d’hôtel vraiment léger.

Pourtant, à côté de ça, les acteurs font quand même preuve de bonnes volontés. J’ai vite arrêté la version française car la version originale est bien meilleure et j’ai bien fait. Eric Stoltz (Zed) a déjà été plus charismatique mais il s’en sort quand même bien. J’ai presque sympathisé avec lui-même si au final son rôle m’a paru vide. Julie Delpy (Zoe) est pas mal aussi. Son rôle ne sert vraiment pas grand-chose puisque par la suite on ne l’exploite quasiment pas mais l’actrice n’est pas trop ridicule.

Celui qui m’a fait le plus marrer je dois l’admettre, c’est Jean-Hugues Anglade (Eric). Le comédien cabotine à l’extrême son personnage de psychopathe mais cela m’a bien amusé. Entre son look et la folie de son rôle, c’est peut-être à lui que je dois le plus de sourire. Je ne sais pas si c’est le but qui était visé mais en tout cas, cela a sauvé une bonne partie de mon visionnage.

Pour le reste de la bande, ils sont très anecdotiques mais ce n’est pas plus mal car j’ai trouvé que dans le jeu, leurs interprétations respectives n’étaient vraiment pas top. Tai Thai (François), Bruce Ramsay (Ricardo), Kario Salem (Jean) ou encore Gary Kemp (Oliver) sont très fade tandis que Salvator Xuereb (Claude) est juste énervant. Je ferais l’impasse sur les quelques apparitions des clients de la banque où là aussi, j’ai trouvé que ça sonnait très faux dans l’ensemble.

Pour sa première réalisation, Roger Avary est loin de m’avoir emballé aussi. Je ne sais pas si c’est parce qu’il y a l’ombre de Quentin Tarantino qui plane dans mon esprit mais j’ai vraiment trouvé cette mise en scène très plate. Le cinéaste tente des trucs, il propose des plans un peu originaux mais j’ai trouvé que visuellement, c’était plus ennuyeux qu’autre chose.

Par exemple, toute la partie en vue subjective sur le lit au début qui alterne entre Julie Delpy et « Nosferatu », j’ai trouvé que c’était d’une lourdeur pas possible. La soirée ensuite entre Zed et Eric est elle aussi bien lourde avec une photographie très laide je trouve. Quant au final, on essaie d’aller dans une explosion de violence mais là encore, j’ai trouvé ça assez pathétique à l’image de la dernière fusillade qui m’a plus fait rire qu’autre chose.

Le montage a beau faire son boulot pour faire en sorte que ce soit un peu dynamique, il n’y a vraiment pas grand-chose que je retiens de cette mise en scène. Même le plan d’ouverture et de fermeture du film m’a paru sans saveur. Quant à la bande originale composée par Tomandandy, si au début je trouvais qu’elle collait bien au film, elle m’a vite agacé également par la suite.

Pour résumer, même si je suis content d’avoir enfin pu voir « Killing Zoe », j’espérais quand même beaucoup mieux. Là, j’ai surtout eu la sensation d’avoir à faire à un sous Quentin Tarantino qui reprendrait les mêmes bases mais qui ne les exploiteraient pas avec le même talent. Le scénario est très vide, peu intéressant, même le casse final parait maladroit, tandis que la réalisation de Roger Avary ne m’a pas convaincu. Heureusement, les acteurs principaux font ce qu’ils peuvent à commencer par un Jean-Hugues Anglade en roue libre qui m’a fait sourire même si je ne sais pas si c’était vraiment le but recherché. Un long métrage qui se regarde par curiosité mais qui s’oublie tout aussi vite malheureusement…

2/5 (Regardable)


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