Les Tuche. 1 heure 35. France. Comédie. Sortie en France le 1er juillet 2011. Réalisé par Olivier Barroux avec Jean-Paul Rouve, Isabelle Nanty, Theo Fernadez, Sarah Stern, Claire Nadeau, Pierre Lottin, Fadila Belkebla, David Kammenos, Sami Outalbali, Jérôme Commandeur, Guy Lecluyse, Olivier Barroux, Valérie Benguigui, Omar Sy, Pierre Menès, Kad Merad, Pascal Vincent…
A Bouzolles, tout le monde connaît la famille Tuche. Jeff, Cathy et leurs trois enfants vivent du système D. Respectueuse de la philosophie Tuche, « l’homme n’est pas fait pour travailler », toute la famille s’emploie à être heureuse malgré le cruel manque de revenus. Leurs vies étaient toutes tracées. Ils seraient toujours pauvres, mais heureux. Mais un bouleversement va mettre en péril ce fragile équilibre. Les Tuche vont devenir riches, très riches. 100 millions d’euros gagnés à « L’Euroloterie » vont tout changer. Quitte à changer de vie, autant changer de lieu. Quoi de plus logique pour les Tuche que d’aller vivre à Monaco, là où Cathy a toujours rêvé d’habiter. Ils devront se faire accepter, s’intégrer dans leur nouvelle patrie, changer leurs habitudes sans changer leurs sentiments. La partie n’est pas gagnée pour cette famille qui a comme adage « Tuche pour un, Un pour Tuche ».
Sur le papier mais aussi à travers quelques images que j’avais pu en voir, « Les Tuche » est un projet qui me faisait très peur. Je suis plutôt bon client des comédies françaises, aussi stupide soit-elle, mais je ne sais pas, celle-là me faisait peur. Profitant d’un passage à la télévision qui surfe sur la sortie de sa suite en salles, je me suis donc décidé quand même à me faire mon propre avis et à enfin me mater ce long métrage.
Mon ressenti final est assez étrange. Pour être tout à fait honnête, j’ai eu beaucoup de mal lors des vingt première minutes. Ce scénario est tellement stupide et grotesque, il joue tellement avec les clichés et la surenchère que je me suis mis à penser que j’allais trouver le temps long. Puis bizarrement, sans que je ne puisse l’expliquer, tout d’un coup je suis rentré dans le délire et je me suis laissé prendre au jeu.
J’étais peut-être dans de bonnes conditions (ou sous alcool?) mais petit à petit, je me suis mis à me marrer nerveusement. C’est complétement con mais c’est presque devenu un plaisir coupable que de voir ce grand n’importe quoi général qui ne se prend jamais au sérieux. Bien entendu, le thème des nouveaux riches est inexistant, ici, c’est juste un prétexte pour tomber dans la comédie potache bien lourde mais malgré tout, alors que ça partait très mal, je dois avouer que j’ai passé un bon moment…
Niveau surenchère, la distribution se fait bien plaisir aussi. Très vite, le scénario étant tellement stupide, le casting suit et s’amuse avec tous les clichés que l’on peut avoir. On a presque parfois l’impression d’être dans une parodie ultra kitsch de l’émission de télévision « Tellement vrai » avec une belle brochette de vainqueurs en guise de personnages principaux. Comme pour le scénario, j’ai eu un peu de mal avec eux au début puis petit à petit, je me suis mis à m’attacher à cette famille.
Jean-Paul Rouve (Jeff Tuche) m’a fait marrer dans son rôle de père complétement à la ramasse mais bourré de bonnes intentions. Il forme un couple sympathique avec Isabelle Nanty (Cathy Tuche) pour qui j’ai eu aussi un brin de tendresse car dans la maladresse de son personnage, l’actrice réussit néanmoins à faire passer des petits trucs dans son regard. Le couple ne vole pas haut mais il est attachant et on a envie de partir avec eux.
Dans le rôle des gamins, j’ai trouvé que Pierre Lottin (Wilfried Tuche) était peut-être le plus grotesque de tous. Son personnage est celui qui est le moins intéressant pour moi. Sarah Stern (Stéphanie Tuche) joue son cliché de façon très classique mais ça passe là encore si on rentre dans le trip (d’une manière générale de toute façon, on passe un très mauvais moment si on n’accroche pas à ce délire très vite…).
Theo Fernandez (Donald) est bien sympa sinon mais il ne m’a pas toujours convaincu. Je vois ce que l’on a voulu faire avec lui mais son côté trop « sérieux » est sans doute mal exploité je trouve du coup il fait un peu tâche. C’est l’effet voulu mais le jeune acteur peine à donner une véritable identité à son rôle. En revanche, même si là aussi c’est du grand n’importe quoi et qu’elle n’a pas eu beaucoup d’efforts à faire pour ses dialogues, Claire Nadeau (Mamie Suze) m’a fait sourire.
Le reste de la distribution est du même acabit. On pousse dans les extrêmes les stéréotypes. Après, ça passe ou ça casse et comme petit à petit je m’y suis fait, c’est passé fort heureusement de mon côté. Parmi les autres rôles, je retiens surtout Fadila Belkebla (Mouna) que je ne connaissais pas mais qui sans être exceptionnelle n’est pas détestable pour autant. Les quelques apparitions de Jérôme Commandeur (Hermann), Guy Lecluyse (Theo Van Brick), Valérie Benguigui (Claudia), Olivier Barroux (Monnier), Pierre Menès (Le caissier), Pascal Vincent (Le client de l’hôtel), Omar Sy (Le curé) ou encore Kad Merad (Le poissonnier) sont sympathique.
Si d’une manière générale, son humour me plait bien, derrière la caméra, Olivier Barroux ne m’a jamais transcendé plus que ça. Je n’ai pas souvenir d’une réalisation qui m’ait transporté ou véritablement ébahi. Et ça ne sera toujours pas le cas ici. C’est assez cohérent avec le contenu, c’est riche en couleur, c’est léger à suivre mais il n’y a rien de vraiment marquant dans cette mise en scène.
Il n’empêche, qu’il fait quand même le boulot. Sa réalisation est aussi légère que son scénario et le montage fait que le film passe assez vite sans que l’on s’ennuie si on est pris dans le délire. Je n’ai pas souvenir d’un plan qui sort du lot mais il y a quand même un enchaînement de scènes potaches qui reste constant du début jusqu’à la fin.
N’ayant pas eu l’autorisation de tourné à Monaco, les décors fictifs de la ville sont plutôt bien utilisé, le cinéaste laisse libre cours à son imagination pour nous dépeindre une ville artificielle et haute en couleur qui sert bien nos personnages. Quant à la bande originale, elle non plus n’a rien de particulier mais elle fait ce qu’elle a à faire.
Pour résumer, « Les Tuche » n’est pas la catastrophe que je craignais et ça même si il m’a fallu un peu de temps pour rentrer dans le délire. Cinématographiquement, c’est très bas. Le scénario est bourré de clichés et de facilités, c’est une parodie ambulante, tandis que l’interprétation dans la surenchère des comédiens rend l’ensemble encore plus clownesque. Je comprends en tout cas que ce film ait ses détracteurs car ça vole vraiment très bas mais pour ma part, je suis quand même content d’avoir finalement été pris dans le trip au point que je ne ferme pas la porte à un visionnage de sa suite. C’est typiquement le genre de film que je peux voir du coin de l’œil sans me prendre la tête histoire de me vider l’esprit car il n’y a vraiment pas besoin de se concentrer et parfois, ça fait du bien aussi…