Amis publics. 1 heure 38. France. Comédie – Drame. Sortie en France le 17 février 2016. Réalisé par Édouard Pluvieux avec Kev Adams, Paul Bartel, Vincent Elbaz, Chloé Coulloud, John Eledjam, Majid Berhila, Guy Lecluyse, Anne Suarez, Malonn Lévana, Nicolas Gabion, Frank Bellocq…
Afin de réaliser le rêve de son jeune frère malade, Léo et leurs meilleurs potes organisent un faux braquage… mais le jour J, ils se trompent de banque. Le faux braquage devient un vrai hold-up. Commence alors l’aventure extraordinaire des Amis Publics !
Je ne suis pas spécialement fan de Kev Adams. Il ne me fait pas déplacer en salles même si je n’ai rien contre lui et que dans son registre, je reconnais qu’il fait ce qu’on attend de lui. Du coup, « Amis publics », je n’en avais même pas entendu parler mais lorsque mon cinéma m’a proposé de le découvrir en avant-première en présence de l’acteur et du réalisateur, je me suis dit, pourquoi pas après tout. Ce ne sera pas la première fois que ma curiosité me fait un sale coup.
Et bien pour le coup, ma curiosité ne m’a pas trop fait mal cette fois-ci. Le scénario n’est pas vraiment exceptionnel mais il n’est pas détestable pour autant bien au contraire. Plein de bonnes intentions et gentillet, il est même assez sympathique à suivre. On sent qu’il y a une sincérité dans les propos de cette histoire et même si c’est parfois un peu facile, cela reste malgré tout divertissant.
Dans la comédie, je ne me suis pas plié en deux mais quelques passages m’ont fait sourire je l’admets. Cet humour balance bien avec le côté plus « dramatique » du film. Là encore, malgré toute la bonne volonté de l’équipe, je n’ai pas trouvé ça poignant mais ça reste touchant car l’on ressent cette volonté de bien faire en traitant d’un sujet pas facile.
Au final, le récit n’a rien de mémorable mais dans sa façon d’être abordé, j’ai quand même eu de la tendresse pour ce dernier. Le film oscille toujours entre drame et comédie sans jamais tranché dans un genre plus que l’autre, c’est peut-être pour ça aussi que du coup le film devient un peu anecdotique à mes yeux mais le résultat est quand même loin d’être honteux.
Kev Adams (Léo) fait partie de ceux dont on sent la sincérité dans ses propos. Il n’a jamais réussi à me faire rentrer à fond dans le film mais il ne m’a jamais décroché pour autant car la bonne volonté générale du film se ressent aussi dans son interprétation. L’acteur cherche à casser un peu son image, il n’y arrive jamais réellement car il possède toujours ce côté léger mais j’ai apprécié l’envie qu’il peut y avoir. De plus, ce n’est pas non plus catastrophique. Son personnage est attachant même si parfois l’acteur sonne un peu faux. On n’est pas dans du Coluche qui veut faire son « Tchao Pantin » mais cette volonté de bien faire tout en cherchant à casser un peu son image est intéressant.
A ses côtés, le casting est tout aussi léger qu’efficace. Personne ne fait de véritables fausses notes. On alterne toujours entre du bon et du moins bon gentillet. Paul Bartel (Le frère de Léo) est touchant, Chloé Coulloud fait dans la légèreté, Majid Berhila m’a bien fait sourire, Guy Lecluyse est bon dans son registre et Anne Suarez demeure un peu plus caricaturale que les autres sans être trop désagréable pour autant.
Reste Vincent Elbaz dans la peau du flic qui va pourchasser la bande. L’acteur est toujours super classe et il s’impose toujours facilement à l’écran. Je l’ai bien aimé mais bon, ce n’est pas dans ce rôle que l’on se souviendra le plus de lui je pense. Quant à John Eledjam, qui est à l’origine du scénario également, c’est celui qui m’a fait le plus rire. Son personnage m’a bien fait marrer et même si ça reste prévisible, son humour m’a beaucoup plu.
La mise en scène d’Édouard Pluvieux est pas mal aussi. Pour son premier long métrage, il s’en sort même plutôt bien. C’est propre, c’est agréable à suivre et on prend du plaisir à suivre cette troupe pas méchante pour un sou. La réalisation met sans doute un peu trop Kev Adams en avant (en même temps je comprends la raison) mais le reste de la bande n’est jamais pour autant délaissé ce qui n’est pas plus mal.
Après, tout le beau discours que l’on veut nous faire entendre est très mignon, c’est peut-être pour ça aussi que je n’arrive pas à en vouloir à ce long métrage pour ses imperfections ou autres maladresses mais c’est vrai que j’aurais quand même bien aimé qu’il y est un peu plus de risques. Que l’on aille plus loin sur la vision des malades dans notre société et/ou que l’on abîme un peu plus l’image de Kev Adams qui devra quand même montrer davantage que sa sincérité pour enlever l’étiquette qu’il possède.
Pour résumer, je ne regrette pas d’avoir assisté à cette avant-première d' »Amis publics ». Pour être honnête, j’ai même passé un très bon moment devant ce film que je trouve assez divertissant et qui passe bien. Je ne suis pas sûr qu’il marque mon esprit mais j’ai apprécié la démarche et la sincérité qui se dégage de ce projet. C’est peut-être même pour cette raison que j’aurais presque envie de le conseiller même si un passage à la télévision pourrait aussi amplement suffire.