Romeo + Juliette (Romeo + Juliet). 2 heures. États-Unis. Drame – Romance. Sortie en France le 9 avril 1997. Réalisé par Baz Luhrmann avec Leonardo DiCaprio, Claire Danes, John Leguizamo, Harold Perrineau, Brian Dennehy, Paul Sorvino, Pete Postlethwaite, Jamie Kennedy, Dash Mihok, Zak Orth, Paul Rudd, Diane Venora, Miriam Margolyes, Vondie Curtis-Hall, Des’ree…
Verona Beach, un quartier de Los Angeles, est le théâtre de la haine entre deux familles ennemies: les Montaigue et les Capulet. A l’occasion d’un bal donné chez ces derniers, Romeo et son cousin Mercutio s’introduisent chez leurs rivaux où le premier tombe amoureux de la belle Juliette qui ne tarde pas non plus à succomber à ses charmes. Les deux amants s’enlisent alors dans une passion interdite et surtout dangereuse.
J’ai tellement vu et revu « Romeo + Juliette », film que j’apprécie énormément, que je pensais avoir déjà écrit quelques mots par le passé au sujet de ce long métrage mais il semblerait que non. Du coup, je profite d’avoir revu le film il y a peu pour corriger cette erreur et aussi me replonger une nouvelle fois dans cet univers.
Ceux qui me connaisse un minimum sont au courant que j’ai un très gros côté bisounours. La guimauve et les belles histoires d’amour (triste ou non) au cinéma, cela ne me dérange en aucun cas bien au contraire. Je me souviens que la première fois où j’ai découvert ce film, j’avais un peu peur. Il y a déjà eu tant de choses faite au sujet de l’œuvre de William Shakespeare, que je me demandais vraiment qu’elle allait être la plus-value de ce long métrage et je n’ai pas tardé à le découvrir.
J’ai tout de suite adoré cette relecture moderne de cette mythique histoire que l’on ne présente plus. Placé les dialogues de cette œuvre dans un monde plus « futuriste » où les armes et les explosions trouvent leurs place dans la violence générale de cette tragédie s’avère très vite être une excellente idée.
Là où l’ensemble aurait très bien pu apparaitre ridicule, le traitement apportés fait que l’on continue de garder le lyrisme et la poésie de cette très belle histoire sans jamais la dénaturé, sans jamais que cela soit choquant. Bien au contraire, on a même l’impression de la redécouvrir alors que pourtant dans le fond, il n’y a vraiment rien de nouveau, c’est l’histoire comme on la connait tous.
Par moment, le décalage fonctionne un peu moins bien dans les dialogues, l’écart est un peu trop grand mais ce n’est jamais choquant je trouve et bien que je connaisse les tenants et les aboutissants de ce récit, à chaque fois que je revois ce film, je me replonge dedans avec beaucoup de plaisir sans jamais voir le temps passé. J’apprécie vraiment cette façon de remettre au goût du jour cette histoire tout en lui restant fidèle dans l’esprit et mon côté bisounours est toujours autant ému et touché à chaque fois que je me remets devant ce long métrage.
Du côté de la distribution, le choix des acteurs est particulièrement judicieux je trouve. Là aussi, il y a un décalage parfois qui est fort plaisant, des acteurs qu’on ne s’attend pas forcément à retrouver dans ce genre de projet mais l’implication de chacun fait que cela fonctionne. Le casting est d’ailleurs bien fourni, chacun apportant sa pierre à l’édifice sans jamais faire de véritables fausses notes.
Pour notre couple légendaire, on a le droit à un excellent duo entre Leonardo DiCaprio (Romeo) et Claire Danes (Juliette). Pour le premier, je le découvrais alors pour la première fois après le succès de « Titanic » est j’ai énormément apprécié le voir prendre tout de suite ce virage dans son interprétation. En deux films, je découvrais alors un nouveau comédien que depuis j’ai pris beaucoup de plaisir à suivre et qui incarne ici un Romeo très convaincant, fragile mais efficace.
Pour la seconde, je n’ai jamais été un très grand fan de cette actrice mais de mémoire, il me semble bien que c’est le film de sa filmographie où je la préfère. Je retrouve toute sa légèreté que d’habitude je n’aime pas trop mais qui convient bien ici à son personnage. On croit assez facilement à ce couple maudit, perdu dans la violence de leurs familles respectives et dont la fragilité fait que l’on éprouve assez vite de la sympathie pour eux.
J’ai bien aimé aussi John Leguizamo (Tybalt) et Harold Perrineau (Mercutio). De tout ce casting, c’est peut-être les deux dont la surenchère est le plus appuyé, la plus exagéré mais c’est aussi cette exubérance qui m’amuse. De plus, même si elle peut faire sourire, elle apporte un petit côté théâtral qui colle facilement à cette histoire. Dans leur registre, les deux comédiens sont vraiment très bons et même si on peut avoir plus d’empathie pour l’un plus que l’autre, leurs apparitions respectives fut pour moi très plaisante.
Le reste du casting de luxe qui compose ce film est un peu plus en retrait mais chacun fait ce qu’il faut. Si je regrette que Brian Dennehy (Ted Montaigue) et Paul Sorvino (Fulgencio Capulet) soit un peu mis à l’écart dans leur rôle de père (ce qui me choque moins avec Diane Venora dans la peau de Gloria Capulet que j’aime moins), j’apprécie en revanche la place qu’occupent le très bon Pete Postlethwaite (Le Père Laurence) et la très sympathique Miriam Margolyes (La nourrice).
Parmi les rôles secondaires, j’ai trouvé ça amusant de revoir Paul Rudd (Dave Paris) dans un registre auquel je ne suis pas habitué de le voir évolué ou encore Vondie Curtis-Hall (Le Capitaine Prince) qui est excellent. Jamie Kennedy (Sampson) et Dash Mihok (Benvolio) sont eux aussi agréable tandis que j’ai trouvé que c’était une très bonne idée le caméo de Des’ree (La Diva) à qui l’on doit l’une des chansons phares de la bande originale de ce film à savoir « I’m kissing you ».
La réalisation de Baz Luhrmann est sinon excellente je trouve. J’ai beau avoir revu le film des dizaines de fois, à l’heure où j’écris, le film a beau avoir 20 ans, je trouve qu’il vieillit vraiment très bien. On sent la patte de son réalisateur derrière qui retrouve là quelques thèmes qui lui sont assez habituel mais sa mise en scène décalé colle parfaitement à ce projet.
Dès les premières secondes avec cette ouverture télévisuelle qui va ensuite nous plonger façon western contemporain dans cette relecture, j’ai adoré le parti pris de cette réalisation. Les angles sont très beaux, on se croirait sur une scène de théâtre à ciel ouvert et je me suis laissé prendre au jeu. Les décors sont très bien exploités tout comme les différents costumes qui colle bien avec le caractère des différents personnages.
La photographie et la lumière sont elles aussi magnifique. Certains plans sont d’une très grande beauté et accentue le lyrisme et la poésie que je ressens à chacun de mes visionnages. Il y a là encore quelques folies qui parfois va peut-être un peu trop loin pour moi mais dans l’ensemble, je trouve que c’est visuellement très beau avec quelques arrêts sur images qui peuvent nous offrir de belles photos ou de beaux tableaux cinématographique.
La bande originale composée par Nelle Hooper, Tim Atack et Colin Greenwood est aussi en parfaite alchimie avec ce film. A l’image de son parti pris, il y a un décalage assez jouissif je trouve entre l’histoire que l’on nous raconte et la folie musicale que l’on nous propose. Les différentes musiques et chansons que l’on peut entendre me plaisent beaucoup en tout cas et la musique devient d’ailleurs l’un des personnages important de cette pièce, tout aussi important que les différents décors de Vérona Beach que l’on nous dépeint.
Pour résumer, bien que je l’ai déjà vu à de très nombreuses reprises, je ne me lasse toujours pas de revoir ce « Romeo + Juliette ». Certes parfois le décalage va un peu trop loin et peut du coup sonné un peu faux mais ce n’est jamais gênant de mon côté. J’adore cette relecture de cette tragédie que j’aime beaucoup et qui m’émeut à chaque fois. Le pari était osé, j’y aie totalement adhéré de mon côté et tout en nous faisant aimé l’œuvre de William Shakespeare, j’ai trouvé la façon qu’avait Baz Luhrman de se réapproprié cette histoire très intelligente. Le fond est connu de tous, la forme nous surprend et l’embelli davantage et avec son identité propre, ce long métrage s’avère être un film que j’aime beaucoup et qui fait toujours son petit effet sur moi.