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Uberisation en Chine : les champions chinois ouvrent des opportunités

Publié le 23 mai 2016 par Pnordey @latelier

En Chine, l’uberisation n’a pas attendu Uber pour arriver. Le déclin d’une partie du B2C au profit du C2C est bien enclenché.

Le futur du retail est déjà amorcé en Chine. Deux actualités illustrent cette accélération.

Dans les transports, avec l’annonce par Apple d’un investissement d’un milliard de dollars dans Didi Chuxing. Ce concurrent chinois d’Uber (par ailleurs actionnaire de Lyft) compte 300 millions d’inscrits et opère plus de 11 millions de trajets par jour, dans plus de 400 villes chinoises, via des réservations de véhicules privés ou de taxis. Fort adroitement, l’avancée de ce champion chinois s’effectue de pair avec des partenariats municipaux incluant dans son offre les compagnies de taxi locales. Un sujet à méditer pour l’Europe...

Page d'accueil de Didi Chuxing

Page d'accueil de Didi Chuxing

En Chine, Uber progresse mais reste à hauteur de 10 ou 15 % de parts de marché. Il a comme investisseur de référence Baïdu, le « Google chinois » qui a investi 1,2 milliard de dollars dans cette plateforme et vient d’annoncer le lancement d’une unité de recherche pour les véhicules autonomes.

Dans la finance, malgré les scandales et les déboires de plusieurs startups, le CtoC progresse dans les moyens de paiements comme dans les prêts entre particuliers (P2P). Les champions de ce marché en pleine croissance sont des pure-players ou des acteurs « traditionnels » qui ont accepté ce changement. Ainsi, l’assureur privé Ping’An qui a osé lancer sa plateforme de Peer-to-Peer en 2011 (Lufax) voit celle-ci valorisée aujourd’hui à hauteur de 18,5 milliards de dollars.

Graphique de services de Ant Financial

Les services proposés par Ant Financial, filiale d'Ali baba

L’un de ses concurrents, Ant’Financial, filiale d’Ali baba, vient de lever de son côté 4,5 milliards de dollars pour développer dans les campagnes chinoises et en Asie, ses services financiers dont une grande partie repose sur du CtoC : parmi les 450 millions d’utilisateurs d’Ali Pay un tiers l’utilisent pour du paiement entre personnes, sa plateforme de prêt P2P (Zhao Cai Bao) comptait plus de 7 millions d’utilisateurs il y a un an (juillet 2015).

Quelles opportunités envisagées devant un tel phénomène ? Elles sont multiples. Si les petits acteurs s’arriment rapidement à ces nouvelles plateformes, la plupart des moyennes et grandes entreprises s’interrogent sur l’opportunité de créer leur propre plateforme ou de devenir partenaire des géants du web Chinois, soit pour tirer des revenus d’un nouveau marché (c’est le cas par exemple d’un certain nombre de banques de détail chinoises, comme la banque Minsheng), soit pour rebattre les cartes de la distribution. Les acteurs B2B rêvent plus que jamais d’un schéma BtoBtoC, pour reprendre de la valeur et changer la chaîne classique de distribution BtoC.

L’uberisation en Chine est au meilleur de sa forme !


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