JMSN « it is. » @@@@½
Sagittarius Laisser un commentaireJMSN (prononcez ‘Jameson’) est un type prodigieux, c’est un fait. Qui aurait cru qu’avec un album éponyme, ce chanteur Blanc originaire du Michigan au look de Christ grunge, vierge tatouée sur le torse, ait remis avec une passion ardente et un soin minutieux des feuilles d’or au rhythm’n blues? La première fois que je l’ai vu en photo, j’ai fait « naaan », quelle honteuse erreur de jugement ! Que j’ai rattrapé, il me suffit de me remémorer ce fabuleux opus relativement sophistiqué pour que le souvenir « Street Sweeper« , « Ocean » ou encore « All Apologies » refassent surface comme si c’était hier. Normal, je l’ai réécouté hier.
Aujourd’hui, JMSN s’est rasé le crâne et avec It is., le chanteur-auteur-compositeur compte bien convaincre qu’il est tellement plus qu’une sorte de Justin Timberlake indie. Attendez-vous à être médusé une nouvelle fois.
Un magnifique thème d’introduction, une petite symphonie de piano et violons avec des Cupidons dans les airs, rien de tel pour nous avertir que des coeurs vont chavirer et des icebergs vont fondre. « Power » donne le ton de l’album, une belle chanson rétro porteuse d’un message d’espoir, avec des arrangements sublimes. JMSN a du écouter What’s Goin’ On de Marvin Gaye durant les sessions d’enregistrements. L’intensité monte d’un cran et le mercure de plusieurs graduations sur le slow « Cruel Intentions« . Voilà de quoi ce gars est capable, de déshabiller des femmes avec ses mots et sa voix, et à la fois, de nous faire réfléchir sur nos actes, avec un naturel sidérant. Sidérant. Des notes d’orgue, une guitare électrique, des cuivres, une ferveur pratiquement religieuse, JMSN tient son « Untitled« . Il prend la perfection par les hanches. Et il ose faire durer le plaisir sur « Good Ol’ Case of the Blues » avec un peu de parlotte. Et il remet ça peu après avec l’irrésistible « Hypnotized » à la teinte reggae-soul et « Most Of All » tout aussi séduisant (et là encore, quels arrangements de violons!).
JMSN entre en communion avec sa musique, et nous avec, comme si elle représentait sa philosophie de vie. Elle transpire depuis chaque centimètre carré de sa peau. La maîtrise est totale, bien que certaines longueurs ne paraissent pas utiles à l’expérience si ce n’est à calmer les esprits (« Be A Man » et sa seconde partie). Il n’a pas non plus peur de pécher par un langage plus direct comme sur le single dramatique « Fuck U » (qui rappelle le standard jazz « Stop » de Sam Brown) ou sur le jam « Funk Outta Here« . Pour le moment, It is. est l’album le plus Soul de JMSN. Son plus grand opus? Ça l’est.