Magazine Culture
Donnez une note à cette publication Nb de votes : 0 / Moyenne : 0
Ayant beaucoup apprécié les précédents écrits de l’auteur, je continue donc en toute tranquillité, plusieurs lecteurs m’ont d’ailleurs parlé d’évolution niveau maîtrise dans ce dernier.
C’est donc avec plaisir que je suis allée y mettre mon nez ou plutôt mes yeux pour vérifier par moi-même.
Mon avis sur Miserabilis
Alphonse est un homme disgracieux, profondément perturbé voire traumatisé par une enfance maltraitée.
Il travaille dans une société de communication en tant que standardiste/agent technique et subit le mépris et les moqueries de petits cadres ambitieux entre autres.
Il va prendre la décision de ne plus être humilié et prépare sa vengeance …
Cette première nouvelle ferait un cas formidable pour des élèves en psychologie ou alors en criminologie.
Pousser à bout un être déjà meurtri peut s’avérer dangereux, vous savez le petit déclic qui fait que tout peut basculer pour tomber dans le chaos et commettre l’irréparable devient un jeu d’enfant.
Il est certain que j’ai souffert, j’ai eu mal, très mal, j’ai dû crisper certains endroits de mon corps en vivant la vengeance d’Alphonse aux côtés de ses victimes.
On peut tirer une sacrée morale de « Humiliation », d’ailleurs je vous laisse imaginer et tirer vous-même les conclusions.
J’ai retrouvé une écriture sûre avec de jolies formulations, détails importants qui avaient déjà retenu mon attention.
Christine se trouve à Londres, quand elle décide de sortir de table et de quitter ses collègues, un serveur lui apporte une coupe de champagne offerte par un inconnu au bar.
La quarantenaire est joueuse elle l’accepte et a juste le temps de se rendre aux toilettes avant de s’effondrer.
Quand elle reprend connaissance elle est dans une chambre magnifique digne d’un palace, où elle dispose de tout ce qui peut lui faire plaisir…sauf de sa liberté…
Là encore je vois un cas psychologique intéressant à disséquer, il est fort confortable de se voir accéder à tous ses désirs, toutes ses demandes et d’être dans un endroit luxueux, extrêmement plaisant pour les yeux.
Même si les barreaux de la cage sont dorés à l’or fin, n’est-il pas préférable une liberté toute simple?
L’intrigue est plus complexe que ça, d’ailleurs le lecteur ressent un malaise, se dit que ça sent mauvais et il n’a pas tord.
Ce que j’aime par dessus tout, c’est d’être bluffée par le fait qu’un homme écrive une scène à la base dédiée aux femmes par le côté technique du sujet.
Je vous donne immédiatement un exemple sinon je sens que je vais vous perdre, si on prend un homme il est sensé ne rien y connaitre en cosmétique (oui ça fait cliché mais bon) et pourtant l’auteur a réussi à me faire oublier un court instant que c’est écrit par un homme.
J’ai eu l’impression de devoir m’ébrouer pour revenir à la réalité.
Les deux nouvelles qui composent le roman sont sur deux planètes extrêmement différentes et aussi loin l’une de l’autre que possible.
Et tant mieux quand on referme la première qui est lourde de tension, de peur et de douleur, le lecteur n’a pas envie de se retrouver dans un contexte similaire.
Une fois commencée ma lecture, j’ai ressenti une sorte d’urgence et j’ai trouvé « Le mal tient toujours ses promesses » très dur à poser.
Je vous conseille donc de vous laisser tenter.