
Beaucoup de bruit et beaucoup de mâchoires serrées dans ce nouveau film de super-héros. Il y en a tellement de réunis cette fois, que parfois on n'arrive même plus à les compter.Les premières vingt minutes sont insupportables - la caméra bouge dans tous les sens, le monteur était probablement ivre-mort, et on a vite le tournis et l'ennui. Je déteste cette façon de hacher l'action à la milli-seconde, cette cascade de plans frénétiques qui filent à 300 à l'heure et qui se résument par cette simple expression : "n'importe quoi!"
Après cette entrée en la matière plutôt navrante, je dois admettre que ça s'arrange un peu, du moins au niveau de la mise en scène; avec l'irruption du jeune Peter Parker ana Spiderman, on a même droit à une belle injection d'humour et de dérision. Les combats sont mieux filmés, les caractères un brin plus tranchés et on suit les péripéties de la bande de super-héros avec un certain plaisir. Cependant, malgré l'efficacité de l'horlogerie, on se dit quand même que l'idéologie politique et guerrière sous-jacente est bigrement déplorable. Car reconnaissez que ce film, sous couvert de divertissement, est avant tout une apologie de la bonne conscience américaine qui se croit permise d'intervenir partout où bon lui semble pour "sauver l'humanité". C'est bien à ça que se résume la philosophie simpliste de Captain America, non? Et comme par hasard, les méchants du film parlent soit allemand, soit russe. Dommage également que les deux personnages féminins interprétés par Scarlett Johansson et Elizabeth Olsen soient réduits à des fonctions de faire-valoir. Dans cet océan de mièvrerie, Robert Downey Jr apporte un peu de subtilité dans son rôle de Iron Man.
Conclusion: 2h30 de projection qui passent vite, mais que l'on a vite fait également d'oublier.