Derrière ce nom exotique se cache un français vivant au Québec depuis 2007. Marc Saffioti, ce poissonnier d'un nouveau genre, ne le cache pas, ses poissons sont les fruits de la culture geek et nippone. Son nom d'artiste l'atteste. C'est dans les années 90, à la suite de sa collaboration avec Kodansha, une maison d'édition de manga, qu'il gagne ce surnom donné par son éditeur. A cette époque, il créait des mangas grâce à Photoshop.
Tako poulpi, ce poulpe est un exemple de sophistication. Son corps est constitué de deux frises superposées et dont les formes reprennent celle des vagues. Sur chaque bande, des motifs de poissons semblent suivre un courant et on croit lire une histoire, celle de l'origine du monde aquatique. Ce goût pour des êtres bizarres datent de bien plus tôt. Vers l'an 2000, il réadapte un jeu développé en ShockWave Director où les internautes sont invités à créer des monstres, une manière simple pour alimenter l'imaginaire. Kikooshi l'avoue, il n'est pas un bon dessinateur et le cartoon lui permet de pallier à son manque de technique.
Cet univers ne nous parait pas si étranger. Ces coloris dynamiques, et ces sourires arqués sont similaires à certains jeux vidéos comme Rayman ou encore des films d'animation américains et nippons actuels et anciens. L'inspiration de l'artiste est à trouver ailleurs, au sien des cartoons et les bandes dessinées puisque pour lui, " en général ce qui ramène à l'enfance fait du bien " . C'est dans cette dynamique, cette volonté de nous rendre heureux que chaque poisson est créé. Le plaisir est grand. Il est possible de jouer aux échecs et de faire des poissons en papier, via son site internet, et même de visionner la vie de Merluchon, un poisson maladroit et tout de même chanceux.
Qu'importe les expressions plastiques, ses créatures marines provoquent la bonne humeur, c'est exactement son vœu et le moteur de sa créativité. Cela peut paraître simple et enfantin mais ce petit peuple qui façonne à la main inspire la sérénité et le sourire.
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