Ce jour-là, il envoie son dernier manuscrit à son éditeur puis se rend au ministère des armées, avec quatre jeunes disciples.
Devant les caméras de télévision, il prend en otage le général en chef des forces d'autodéfense et tient un discours en faveur du Japon traditionnel et de l'empereur ; puis toujours devant la caméra, il se donne la mort par Seppuku, à l'image des samouraï d'antan.
Devenu célèbre très jeune, il écrit des nouvelles, des essais, des pièces de théâtre et de romans souvent auto-biographiques, où des jeunes gens à la sexualité ambigüe évoluent dans des univers sensuels et douloureux (physiquement d'abord, moralement ensuite...).
Influencé par les auteurs européens (Racine, Radiguet, Wilde...) et par les traditions martiales japonaises, il est obsédé par les idées du Pur, du Beau, qu'il peut aussi bien traduire dans un monologue de l'épouse du Marquis de Sade que dans la description sensuelle du corps musclé d'en marin en prise au tumulte des flots.
Obsédé durant ses dernières années par un fort sentiment nationaliste, désespéré d'assister à ce qu'il identifie comme le déclin du Japon, il consacrera la fin de sa vie à l'exercice physique et au Kendo, puis créera sa propre milice armée qui l'assistera dans son suicide public.
Aujourd'hui encore, Yukio Mishima est fortement critiqué dans son pays, où sa double identité de nationaliste extrême et d'écrivain homosexuel fait toujours scandale.
A lire, un splendide roman-reportage de Yukio Mishima : Le Pavillon d'or
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