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Ce que tu veux

Par Livresque Du Noir @LivresqueduNoir
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Ce que je veux, c’est un roman qui m’éloigne de la réalité l’espace de quelques instants et celui-ci a été plus qu’efficace, en grande partie du moins.

Une histoire obsessionnelle qui prend ses bases sur la disparition d’un mari manipulateur et étrange. Un air de déjà vu et d’ailleurs, la maison d’édition met en avant le parallèle avec « Les apparences » de Gillian Flynn. Référence de choix qui, il faut bien l’avouer, a motivé ma lecture.

Or, si le roman de Sabine Durrant puise ses bases sur ce thème similaire et utilise une ambiance pesante et un rythme nonchalant, la ressemblance s’arrête là car l’auteure met plutôt l’accent sur l’ascendance et la soumission.

Ce que veulent les femmes, et ce qu’elles refusent aussi fait partie des leitmotivs du récit. Ce que certaines subissent et acceptent par amour ou par peur construit les fondations de ce roman intéressant et plutôt réussi.

Une histoire de hantise donc, d’une femme tourmentée restée sous le joug d’un homme manipulateur et maniaque. L’auteure réussit à jouer de la crédulité de son personnage et de son sentiment de culpabilité et c’est là que se situe, à mon sens, la plus grande qualité de ce thriller psychologique. Mettre en exergue cette perception de soi que l’autre réussit à imposer par son seul comportement est un choix captivant qui force la réflexion sur ses propres faiblesses. Naïveté, fragilité, lâcheté ou aveuglement…Nul ne peut comprendre la relation qui peut exister entre deux personnes une fois la porte refermée et combien de maltraitances, qu’elles soient physiques ou psychologiques, échappent totalement aux yeux des plus proches ?

L’écriture est syncopée et donne une narration à bout de souffle, accentué par l’alternance des points de vue. Le sentiment d’angoisse que l’auteure réussit à créer va crescendo. Bien sûr, on y retrouve certaines ficelles mais elles sont utilisées à bon escient et engendrent un climat de tension qu’il est souvent délicat de faire transparaître dans un texte.

Malgré tout, le roman souffre d’une fin qui aurait pu être bien plus originale. Cette dernière m’ayant déçue par sa platitude a laissé un poids lourd de désappointement sur mon ressenti. A mon sens, ce roman aurait mérité une conclusion plus surprenante, un scénario final plus torturé à l’image de l’ensemble du récit car…

…ce que je veux c’est une histoire qui reste collée à ma rétine.Une intrigue dont je me souvienne et qui force ma réflexion ainsi qu’un épilogue qui me bouscule.

« Ce que tu veux » a comblé mes volontés en grande partie mais ce choix final n’aura pas convenu à mes caprices de lectrice qui, parfois, peut-être, me semblent un peu trop exigeants. Hélas…

Cela n’enlève en rien les qualités certaines de ce roman qui saura ravir et satisfaire en totalité bien des lecteurs, ne serait-ce que par son fil conducteur remarquable.


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