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Interview : Frédéric François

Publié le 30 mai 2016 par Lemediateaseur @Lemediateaseur
Interview : Frédéric François

Les femmes sont la lumière du monde, tel est le titre du nouvel opus de Frédéric François paru le 8 avril dernier.

A cette occasion, nous avons eu le grand plaisir de nous entretenir avec ce chanteur aussi sympathique qu'intéressant qui a bien voulu nous accorder un peu de son temps.

Nous avons discuté de cet album, de la scène et de sa longue carrière avec plus de 40 ans de présence dans le paysage musical français.

***** Bonjour Frédéric, Vous venez de sortir un tout nouvel album, comment vous sentez-vous ?

Très bien merci, dans le mesure où sur les réseaux sociaux ça bouge bien, les fans se manifestent et les retombées médiatiques des professionnels sont excellentes donc je suis content.

Est-ce toujours les mêmes plaisirs et petits stress avant une sortie, même après 40 ans de carrière ?

Oui, j'ai travaillé un an dessus en dirigeant les chœurs et l'orchestre, car je suis musicien à la base, et donc je sais où je veux aller avec le disque. Après, on peut avoir des surprises, donc c'est toujours un peu de stress, mais surtout content d'avoir été au bout des choses.

Pouvez-vous nous parler du travail de création que vous évoquez ?

J'ai un an ou plus en général pour trouver mes musiques qui arrivent quand elles veulent. Ce sont des émotions qui viennent, parfois dans la journée mon piano ou ma guitare m'attire et je pars dans mes émotions avec des couleurs et des directions. Une fois que j'ai la musique, je les envoie aux paroliers et on en discute beaucoup. Ils me disent ce qu'ils ressentent et on parle de mes observations, de ma vie et ils décident du texte. Après s'en suit l'orchestration et on parle de la direction dont j'ai envie. J'essaie de suivre l'air du temps sans me dénaturer, ni tricher pour rester moi-même, mais en ayant des sons actuels. Je ne m'imprègne pas trop des musiques qui ne sont pas les miennes, mais il y a des sons de synthé ou de batterie qui me touchent en tant que musicien, et je les emploie à ma façon.

Il y a effectivement des sonorités nouvelles sur cet album qui sautent à l'oreille.

Oui, ce sont des sonorités d'aujourd'hui employées partout dans le monde, et moi, monsieur tout le monde, quand j'écoute la radio, des titres vont m'attirer, ça reste dans l'inconscient et quand on est devant l'orchestration ça revient parfois. Les oreilles de la jeunesse sont habituées à ces sons et c'est important, d'ailleurs mes orchestrations sont de Luca Bignardi qui mixe Eros Ramazotti et Laura Pausini, on a travaillé ensemble grâce à internet car il était à Shanghai.

En parlant de sons d'aujourd'hui, y a-t-il des artistes du moment que vous appréciez ?

J'écoute de tout, mais je ne veux vraiment pas aller sur le terrain de quelqu'un d'autre. Sinon j'écoute aussi bien Jennifer Lopez que Rihanna ou Adele. Je ne vais pas faire comme elles, mais je m'intéresse.

Après tant d'années de carrière, est-ce simple de ne pas tourner en rond dans les textes quand on parle d'amour ?

Non, car je travaille avec 4 paroliers, chacun a sa façon de parler, chacun est un observateur et va chercher des morceaux de vie. L'amour existe depuis toujours (rires) donc il y a mille façons de chanter l'amour, cette chose si importante pour moi qui nous fait vivre.

Votre religion, c'est l'amour ? Comme vous le dîtes dans votre chanson.

(Après réflexion) Oui. Ca prend une place énorme dans ma vie. Il se partage avec celle ou celui qui va vous épauler, vous encourager, avancer à vos côtés. Oui, c'est important l'amour.

Cette image et ce parcours comme chanteur d'amour, était-ce voulu dès le début de votre carrière, ou cela s'est fait en route ?

Je crois que pour moi c'était dès le départ (rires). Mes premières chansons qui ont marché, c'étaient Je n'ai jamais aimé comme je t'aime, Je voudrais dormir contre toi, ou encore Viens te perdre dans mes bras. A l'époque, le chanteur avait 20 ans d'où cette manière de parler. C'est vrai que c'est un " créneau " où j'ai voulu marquer ma personnalité et mon style et avec les décennies, c'est resté.

Et le public ne vous a jamais quitté, avez-vous une explication à cette longévité ?

C'est un conte de fée, pourquoi un chanteur reste ou pas, c'est difficile à dire. Je dirais que c'est ma sincérité et mon personnage que je défends avec ma voix. Les femmes ont dû chanter ces chansons à leur entourage, ça s'est transmis et aujourd'hui il y a des liens entre la mamie, la maman et les enfants (rires).

Cela vous touche justement que même la jeune génération connaisse vos chansons ?

Oui, c'est génial car musicalement je fais tout pour. Au départ, j'étais un chanteur à minettes avec Mike Brant etc, et il a fallu évoluer. Avec Mon cœur te dit je t'aime, dans les années 80, j'employais les instruments que les chanteurs utilisaient pour le disco, je les avais mis au service de la chanson romantique. Comme aujourd'hui dans cet album, certains peuvent retrouver des sons électro qui se marient à mes chansons. De traverser les générations, c'est difficile et je suis émerveillé que le public soit toujours là avec des grandes tournées.

A travers ces années de carrière, le métier a évolué, êtes-vous un adepte du " c'était mieux avant " ou pas du tout ?

Je ne me pose pas trop de questions, je pense que pour exister il faut faire de bonnes chansons et être dans l'ère du temps. Avant c'était avant, avec une autre façon de faire. Dans les années 70, on arrivait en studio avec 5 musiciens et on avait 2 heures pour enregistrer la chanson. En 80, l'orchestrateur venait avec son synthé et les quelques sons qu'il avait et nous partions dans l'ambiance. Aujourd'hui on a à notre disposition des tonnes de plugging et on s'amuse. Oui, le métier a changé, le vinyle a laissé sa place au CD et Internet a bousculé le nouveau monde de la culture musicale mais on s'est adaptés. J'ai mes réseaux sociaux assez alimentés, et puis il y a le monde du téléchargement, même si je pense que mon public féminin aime garder le support avec la photo, les paroles et l'objet de collection, et le plus jeune peut l'avoir sur son Smartphone.

Et toutes ces générations se trouvent dans les salles, vous repartez en tournée prochainement. C'est votre élément, la scène ?

J'adore ça, car c'est là qu'il y a la communion magique avec le public. Dans mes spectacles, j'ai toujours essayé de mettre en avant les lumières, le son et les choristes car quand quelqu'un vient vous voir, il doit se souvenir du spectacle. Il doit passer une belle soirée et j'aime créer des interactions, le public peut choisir certaines chansons et il faut toujours le surprendre.

Le tour de chant doit être de plus en plus difficile à mettre en place, car il faut toujours insérer les grands tubes, j'imagine ?

Oh oui (rires). Il y a les incontournables bien sûr car les gens viennent écouter des points de repère de leurs vies. Et puis dans le show de 2 heures, j'ai le temps de donner du rythme avec des titres plus chantés depuis longtemps, les nouveautés, des moments plus intimistes ou plus festifs, il y a du rock aussi et on fait tout pour que le spectacle passe vite.

Dans cette tournée, vous vous produirez notamment aux Etats-Unis ou encore à La Réunion, c'est important d'aller voir vos fans partout ?

C'est très important, il y a un grand public francophone et de la demande donc ça me fait plaisir de pouvoir aller échanger avec eux et leur offrir mon spectacle.

Et il y aura bien sûr l'incontournable Olympia, c'est une salle à part pour vous ?

Oui totalement. Quand je fais l'Olympia, les gens viennent de partout en Europe, et même plus. Ils en profitent pour visiter Paris et voir leur artiste. Et c'est toujours la salle où l'on crée le nouveau spectacle qui va tourner 2 ans. C'est une bonne carte de visite, et surtout le remplir c'est encore mieux que le faire (rires).

Interview : Frédéric François

Le Carrefour Culturel remercie M. Frédéric François de s'être arrêté sur notre site pour parler de son nouvel album Les femmes sont la lumière du monde.

Si vous voulez suivre son actualité, vous pouvez le faire sur les réseaux du chanteur en cliquant ici et ici.


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