Magazine Asie
L'année dernière, prise par l'écriture, j'avais laissé passer en silence l'anniversaire de mon blog. Des doutes s'accumulaient sur mes motivations à le continuer et surtout la sensation d'un manque d'adéquation entre mes aspirations et sa forme, me frustraient terriblement. Depuis le début de l'année et la refonte discrète mais profonde de l'étang, je retrouve l'évidence à écrire ici, que ce soit à partager mes coups de cœur culturel, ou des textes plus personnels, des billets d'humeur, des bouts de moi, de ma perception du monde.
La séparation maintenant claire entre mes activités journalistiques et personnelles, plus artistiques, me donne une grande satisfaction.
Pour vous, ou toi, si on se connait, lecteur derrière l'écran, peut-être que l'étang demeure inchangé. Une étendu d'eau douce, de taille modeste, où tu peux venir pêcher ou tremper les pieds, pour te prélasser quelques instants.
Pour moi, il a évolué d'un terrain d'expérimentation fluctuant et ludique, en un territoire organisé pour libérer ma créativité, toujours et encore, partager avec autrui ce qui me touche, mais aussi, de manière plus égocentrique, pour tester des modes d'écriture, aiguiser mon style, mon regard. Une sorte de test grandeur nature, en direct avec les lecteurs, avant d'attaquer le grand bain de l'édition avec mes rêves et mes aspirations.
Je ne suis pas encore tout à fait prête à m'y confronter. Mais doucement, cela se prépare.
Si cet étang est le mien, que j'entretiens les berges, drague le fond parfois, veille à garder l'eau claire et la vie épanouie, il est aussi le votre. Une fois publié un article, je ne maitrise pas les opinions d'autrui, les émotions que les textes et les images suscitent. La perception de l'autre alterne, déforme, transforme.
Je tends la main, propose mais mon rôle se limite là. Sans toi, lecteur, pour me faire un high five complice, une caresse tendre ou une pichenette agacée (je me passe des coups de massue, merci bien), je ne suis pas certaine que j'aurai tenu sur la durée.
Je vous laisse dans la verdure d'une journée de printemps ensoleillé, sur les bords de Seine, du côte de Chatou.
Copyright : Marianne Ciaudo