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Ces médecins qui choisissent l'aventure entrepreneuriale

Publié le 01 juin 2016 par Pnordey @latelier

Alors que le secteur de la e-santé est en plein boom en France, de plus en plus de médecins se laissent tenter par l’appel de l’entrepreneuriat et rejoignent des startups dans le domaine médical.

Partout en Europe, de nombreux évènements s’organisent autour de la e-santé et Paris n’est pas en reste. Du 24 au 26 mai s’y tenait la Paris Healthcare Week abordant le thème de l’hôpital connecté de demain pour ne donner qu’un exemple. Cette tendance marquée a aussi des conséquences dans l’exercice de la profession médicale. Des médecins, jeunes ou moins jeunes, décident de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale en rejoignant des entreprises dans les “medtech”. 

Les Etats-Unis, une révélation pour les médecins français épris de technologie

Plusieurs cas de figures se présentent. Il y a de jeunes médecins, comme Cécile Monteil, qui après avoir fait la connaissance du monde la e-santé lors de ses études aux Etats-Unis a été impressionnée par le retard que pouvait avoir la France et a décidé de se lancer. “Je me suis rendue compte que beaucoup de mes amis médecins me posaient des questions sur l’e-santé, j’ai donc décidé de lancer un groupe Facebook en me disant que ce serait une manière simple d'interagir entre nous et de transmettre des informations. C’est comme cela qu’est né Eppocrate en janvier 2015, qui est par la suite devenu une ONG ayant pour but de promouvoir les nouvelles technologies dans le domaine de la santé. Cette communauté compte aujourd’hui plus de 1800 membres pour vous dire comme le sujet intéresse! J’avais par ailleurs déjà rejoint une startup à la fin de mon internat en 2013 mais depuis j’ai évolué vers une autre jeune entreprise, Stratumn, afin de les aider à imaginer les applications médicales de la Blockchain. C’est passionnant cette diversité, par contre cela implique de ne pas avoir d’emploi du temps fixe.”, explique la jeune femme.

Toutes ces occupations ne l’ont pas empêchée de poursuivre ses activités dans le milieu hospitalier, notamment aux urgences pédiatriques de l’hôpital Robert Debré. Quand on lui demande l’explication de ce choix, sa réponse ne se fait pas attendre: “Il est capital de rester sur le terrain en continuant à exercer sinon notre valeur ajoutée est moindre. Et puis, c’est avant tout par vocation que nous avons décidé de devenir médecin!” 

D’autres au contraire ont fait un choix plus radical, celui de quitter définitivement leurs cabinets ou centres hospitaliers pour se lancer à plein temps dans le monde de l’entreprise. Mais là encore, la passion de la santé reste présente. Philippe Pouletty est un cas atypique. Lui aussi a commencé sa carrière aux Etats-Unis et a attrapé le virus de l’innovation: “J’ai fait mes études de médecine à Paris VI, la Pitié Salpêtrière, avant de passer l’internat des hôpitaux de Paris, où j’ai été nommé en 1981. J’ai ensuite fait des cours à l’Institut Pasteur avant de démissionner de l’internat des hôpitaux de Paris, ce qui ne se fait jamais, pour partir aux Etats-Unis être cofondateur de ma première entreprise biotech et faire de la recherche en biologie moléculaire à Stanford. J’ai toujours aimé dévier des voies classiques. Ce qui m’intéressait à l’époque c’était les parasites et la biologie moléculaire et le laboratoire de Stanford étant excellent dans le domaine je me suis dit que c’était là qu’il fallait aller. J’y ai déposé un brevet qui a très bien marché et j’ai décidé de m’installer sur place en Californie.”

La France, encore un peu en retard avec ses “doctorpreneurs”

Ce mouvement des “doctorpreneurs” est né à la base dans le monde anglo-saxon et est notamment très présent aux Etats-Unis comme l’explique Philippe Pouletty: “Je dirais que là-bas cela date d’il y a 30 ou 40 ans. Comme ma référence est le continent américain, j’ai l’impression que le mouvement est encore marginal, ici, en France. Mais, il y a eu du changement, il y a 15 ans les praticiens voulaient bien des contrats de consultants à condition que cela ne se sache pas, maintenant les gens commencent à le revendiquer. Aux Etats-Unis, on en est même arrivé à un stade où si vous ne faites pas du business à côté c’est que vous n’êtes pas bon.” 

Il existe même une communauté spéciale dédiée à tous ces professionnels de la santé et de l’entrepreneuriat qui parlent anglais: http://www.doctorpreneurs.com/, celle-ci vise l’ensemble des médecins entrepreneurs dans le monde. Il y a donc fort à parier que cette tendance des médecins entrepreneurs en France n’en est qu’à ces débuts et qu’elle devrait permettre d’avoir de belles surprises dans les startups de la e-santé. 


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