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Où vas-tu Pedro ?

Par Jperino @Jonoripe

Où vas-tu Pedro ? Au théâtre à Ferney-Voltaire

Adaptation et mise en scène : Marie-Laure Berchtold

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Où vas-tu Pedro ? C’est la question posée par un enfant tapi dans un buisson à un soldat républicain prisonnier des fascistes, un matin de 1937. Sur scène, des Pyrénées à la Galice, c’est la quête des petits-enfants de républicains espagnols pour ouvrir les fosses communes et refermer les blessures de la mémoire.

A travers les témoignages recueillis auprès des derniers républicains espagnols, la pièce raconte une Espagne qu’on a voulu effacer pendant plus de 70 ans, une Espagne qui parle et qui chante, transformant le silence en mots, tissant des liens entre le passé et le présent, entre l’intime et le collectif, entre l’Espagne et le reste du monde. Une histoire reconstituée et soudain présente, une histoire universelle.

Si vous habitez loin de Ferney, tant pis pour vous. Sinon vous pouvez encore tenter votre chance jusqu’à dimanche pour voir la pièce montée par Marie-Laure Berchtold avec son atelier théâtre. Si vous n’êtes pas dispo ou qu’il n’y a plus de place, demandez lui de jouer les prolongations cet automne.

Une note de plus pour vous dire tout le bien que je pense du travail de Marie-Laure comme metteur en scène. Je l’ai déjà dit ici entre autre, avec les élèves de son atelier, elle monte des spectacles d’une qualité exceptionnelle dans un style bien à elle : des sujets forts, traités dans l’émotion et la poésie.

Cette évocation de la guerre civile qui opposa les républicains aux phalangistes fascistes et aux troupes de ce cabrón de Franco, se situe en 2006 lorsque la recherche des corps des républicains massacrés par les phalangistes fut enfin autorisée. Manon Moreau en tira une pièce de théâtre. Marie-Laure l'a fait jouer par ses élèves. Et nous, on est ému par la scène de ces trois femmes qui fuient le pays pour se réfugier en France et chantent une berceuse galicienne pour oublier la guerre et se souvenir des jours heureux.

Franck Janura chante et accompagne à la guitare des mélodies nostalgiques reprises par la troupe ce qui ajoute une belle note musicale à cette prestation théâtrale portée par 12 comédiens passionnés et troublants de vérité. Ils sont les passeurs de mémoire, du berger à la jeune fille en colère, du commandant anarchiste aux femmes sur la route de l’exil, des petits-enfants des républicains espagnols à cette vieille femme qui veille sur le vieux châtaignier comme sur un trésor. Personne n’a oublié Pedro. On s’en souviendra longtemps.


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