Inondations et fragilité des civilisations modernes ...

La crue centennale n'est pas encore pour aujourd'hui ... nous dit-on !

Il n'empêche que nous pouvons être inquiets car les technologies contemporaines sont bien plus vulnérables à un tel phénomène : imaginons tout ce qui passe dans les câbles enterrés : l'électricité, l'informatique, les fibres optiques .... A Paris, beaucoup de centrales techniques sont logés dans les sous-sols ... et déjà quelques pieds d'immeubles ont les pieds dans l'eau dans le XVème arrondissement.

Nous n'en sommes pas encore à l'évacuation des bas quartiers de Paris. L'accumuation des pluies des derniers jours ne devrait pas aller au-delà d'une hauteur d'eau - mesurée au niveau du pont d'Austerlitz - estimée pour aujourd'hui à environ 6 m, ce qui devrait être le maximum (mercredi, on était à 3,40 m !). C'est la plus forte montée depuis 1982. Puis il faudra compter une semaine pour la décrue ...

En janvier 1910, l'eau avait atteint les 8,62 m ! Le fameux zouave en avait jusqu'aux épaules. En ce moment, il en a seulement jusqu'å mi-cuisse mais comme il a été réimplanté sur le pilier du pont un peu plus haut qu'autrefois, la comparaison n'est pas valable !

Ce qui est inquiétant, c'est le commencement d'inondation rampante des voies du métro et du RER C interrompu aux abords du fleuve. Avec la submersion des voies sur berges, cela provoque des difficultés de circulation dans toute la ville. Mieux vaut s'abstenir de tout déplacement non indispensable.

Pour ma part, je me souviens prėcisėment de la crue de janvier 1955  (où l'eau était montée jusqu'à 7 m) : mon père m'avait emmenée voir la Seine toute boueuse, du haut du pont des Invalides. Il faisait un froid de canard et il me semblait que toute la terre s'était liquéfiée ...

En fait, il est très difficile de prévoir avec certitude l'évolution du niveau de la Seine : tout dépend de la manière dont les crues des rivières situées en amont vont se déverser dans le fleuve. Si elles sont échelonnées, tout se passera bien, si elles sont concomitantes, bonjour les dégâts. Croisons les doigts et pensons aux populations déjà inondées en Seine et Marne, dans le Loiret et dans l'Est.